jeudi 28 août 2008

La Mata Hari Coréenne?

Inculpation d’une nord-coréenne mecredi 27 août pour espionnage. Jeonghwa Won, 34 ans, se faisait passer pour une transfuge du nord afin d'obtenir des secrets militaires du sud. Il s’agit de la première affaire de ce genre. Les autorités sud-coréennes rapportent que Won a obtenu des informations classées de la part d’officiers sud-coréens en échange de faveurs sexuelles. Elle a par ailleurs été formée pour assassiner des agents de renseignements sud-coréens et pour connaître les allées et venues de transfuges de haut rang, tel que Jangyup Hwang, ancien secrétaire du Parti des travailleurs nord-coréens. La police a également arrêté un haut responsable nord-coréen, à l’origine des ordres d’exécution et un jeune capitaine militaire sud-coréen.

Cette affaire est digne d'un roman d’espionnage d'Ian Fleming. L’agent Won a été envoyé en Chine en 1998 à l'âge de 22 ans par le Ministère nord-coréen de la sécurité publique et du département de la sécurité intérieure. Engagée dans les échanges avec la province de Jilin au nord-est de la Chine, Won a participé aux enlèvements de plus de 100 réfugiés nord-coréens et hommes d’affaires sud-coréens. En octobre 2001, le Ministère de la sécurité publique décide de l'envoyer en Corée du sud pour infiltrer le réseau des transfuges nord-coréens. L’agent Won se fera passer pour une chinoise de souche coréenne à la recherche d’un époux sud-coréen. Dès son arrivée dans le sud, la bague au doigt, elle se rend auprès des autorités locales en prétendant être une réfugiée nord-coréenne en quête d’asile. Ce nouveau statut lui permet de nouer contacts avec des officiers militaires et des hauts responsables de l’association des transfuges nord-coréens. Elle obtient ainsi les informations personnelles de hautes figures et le détail des activités secrètes d'agents de renseignements sud-coréens.

Won est une femme de terrain. Elle porte notamment sur elle une aiguille empoisonnée pour mettre hors d'état de nuire tout danger direct et indirect dans l'exercice de sa fonction. Won est un agent fidèle. Elle est reconnue coupable d'avoir proféré des propos de soutien au régime nordiste et d'avoir fait écouter des CDs louant le dernier bastion communiste lors de 50 présentations sur la sécurité d’Etat devant des officiers militaires sud-coréens.

Sa rencontre avec un capitaine de 27 ans du nom de Hwang va marquer un tournant important dans sa mission. Won et Hwang vivent ensemble. L'officier découvre les véritables agissements de l’agent Won. Au lieu de la dénoncer, Hwang va l'aider à obtenir ce qu'elle veut : la liste des transfuges nord-coréens travaillant en tant que conférenciers auprès des militaires. Il va même jusqu'à détruire des documents originaux dont les copies ont été envoyées au Nord. Mais l'étau se resserre, Won sera finalement arrêtée le 17 juillet. Un haut responsible nord-coréen de 63 ans, connu sous le nom de Kim, a été arrêté à ses côtés. Kim était considéré comme le père nourricier de Won, et son neveu est marié à la fille de Yongnam Kim, le No. 2 du régime nord-coréen.



Pas vraiment le charme d'une danseuse exotique



Cette histoire est bien entendu à prendre avec des pincettes. Remplacez tous mes verbes précédents au conditionnel antérieur et insérez quelques soit-disant ou autres prétendument ad hoc pour avoir une meilleure version des faits. L’information devait à l’origine être annoncée officiellement aujourd'hui (jeudi 28 août), mais le Munhwa Ilbo, un journal du soir, a rompu l’embargo sur la nouvelle en publiant l’affaire dans son édition du mercredi après-midi. Les autorités ont ainsi été obligées d’annoncer à la hâte l’information. Depuis le 17 juillet dernier, la police de la province de Gyeonggi a demandé à la presse de garder le silence sur cette affaire tant que son inculpation n’aura pas été vérifiée.

Hier, suite à cette révélation prématurée, la nouvelle faisait le tour des médias. L'histoire, comprenant pourtant les ingrédients nécessaires (espionnage, secret d'Etat, sexe, amour) pour maintenir le public en haleine, a guère fait long feu. La nouvelle était guère suivie ce soir au journal télévisé. Pas de reportage spécial sur l'espionnage entre les deux Corées version Zone Interdite. Ce matin, en évoquant le sujet auprès de mon collègue de travail, peu de réactions. Bien plus prolixe en temps normal, cet ex-officier interprète au Ministère de la Défense discrédite cette histoire en m'expliquant le faible degré de confidentialité de cette affaire. Tentative d'étouffement de la vérité ou secret de Polichinelle?



Saisie de documents et de matériels informatiques

mardi 26 août 2008

Une Médaille qui Vaut de l’Or

Le Bureau d’Administration du Corps Militaire a pris la décision d’exempter les 24 médaillés des Jeux Olympiques de Pékin n’ayant pas encore effectué leur devoir du service militaire. Selon le système de conscription en vigueur, tous les jeunes coréens entre 18 et 35 ans sont assujettis au service militaire d’intérêt national pour une période de 22 mois dans l’Armée de Terre et son corps des marines, 24 mois dans l’Armée de Mer ou 26 mois dans l’Armée de l’Air.

Un officiel du Bureau a annoncé que “au total et à ce jour (samedi 23 août à 14 heures), 23 personnes (24 à la fin des Jeux, ndlr) parmi les médaillés masculins ont été admis dans l’effectif sportif. En soumettant leur admission à l’effectif sportif au travers de leur association sportive, ces personnes peuvent poursuivre un poste d’athlète ou d’entraîneur dans la discipline demandée en lieu et place de leur service militaire”.

Une exception présente dans l’article 49 de la loi du service militaire sous la mention ‘admission spéciale à l’effectif sportif et artistique’ donne effectivement droit aux médaillés (or, argent, bronze) des Jeux Olympiques et aux médaillés d’or des Jeux d’Asie à ce traitement de faveur. Toutefois, les 4 semaines initiales d’entraînement militaire restent obligatoires. Bien entendu, les récipendiaires d'une médaille peuvent naturellement remplir leur devoir comme tout autre citoyen coréen si ils le souhaitent.



La double joie de l'équipe championne olympique de baseball



Il ne s’agit donc pas d’une nouvelle information en tant que telle. En raison du nombre de breloques gagnées aux JO, la surprise vient plutôt du nombre d’exemptés. Des millions de jeunes coréens jalousent ainsi cette poignée de jeunes privilégiés. En effet, le service militaire constitue avec les impôts, l’éducation et le travail l‘un des 4 devoirs constitutionnels du citoyen sud-coréen. Pour pouvoir y échapper, les options restent très limitées.

La première possibilité est d’ordre physique. Lors de la visite médicale, tout appelé reçoit un niveau d’aptitude au service militaire:
-Le niveau 1 à 3, signifiant une bonne santé, conduit automatiquement au service militaire de base.
-Le niveau 4 donne droit au service spécial. Les appelés du niveau 4 doivent effectuer leurs 4 semaines d’entraînement militaire mais peuvent par la suite, travailler durant deux années en tant que civil pour l’administration. Du pain béni pour les personnes ayant des problèmes vertébraux. Les tatoués, souvent assimilés aux membres des gangs, peuvent également recevoir le niveau 4 mais le tatouage doit couvrir au moins la moitié du corps.
-Enfin, le niveau 5 à 7, généralement attribués aux personnes handicapés moteurs ou mentales, donne droit à l’exemption. Les métisses également sont automatiquement exemptés pour des raisons toutefois douteuses.



Premier jour des fameuses quatres semaines d'entraînement militaire



Il existe également cinq autres formes courantes pour éviter l’armée :
-Etre orphelin
-Avoir à sa charge aux moins deux personnes (parents ou enfants).
-Obtenir une nationalité étrangère.
-Obtenir un certificat de qualification technique ainsi qu’un poste dans une entreprise entrant dans le cadre du système de la défense de l’industrie coréenne. Cette méthode fut notamment prisée par les célébrités et les enfants de la classe élitiste coréenne. Suite à de nombreux excès constatés, il est désormais devenu quasi-indispensable d’avoir une spécialisation technique (scientifiques, ingénieurs, informatiques) pour garantir une place dans une de ces entreprises.
-Avoir un doctorat. Malheureusement, cette exemption est attribuée au cas par cas et seuls les detenteurs d’un Ph.D dans une filière stratégique sont sûrs de pouvoir y échapper.

L’obtention d’une breloque aux JO vient donc s’ajouter à cette liste peu exhaustive. Cela suscitera t-il des vocations?



Soldat A : "Tu sais, moi, j'étais pas mauvais au ping-pong au collège"
Soldat B : "Moi je me débrouillais plutôt bien au badminton"
Agent instructeur : "Eh les champions, vous me ferez 50 pompes de plus pour la peine"

lundi 25 août 2008

triste fin pour les JO

je ne dirai donc pas que la fin est triste, mais bien que c'est une triste fin pour ces JO. une cérémonie de clôture à l'image de la Chine: du brillant, du clinquant, de la foule, on mise sur la quantité plus que sur la qualité, du play back à faire vomir. des chanteurs qui cherchent des yeux les caméras et qui sont surpris de se voir à l'écran au moment où ce n'est pas leur tour de bouger des lèvres. un son excécrable, des jeunes filles en tenues rouges limite maso qui font semblant de frapper sur des tambours en plastique....du toc du faux, ça sonne creux, c'est terne comme le visage de l'ancien leader dans les tribunes devant sa concubine la bouche ouverte devant le ténor étranger. finalement Rain qui chantait en chinois semblait plus au courant des paroles que ses collègues...A côté de tout ça, tout bien pesé, l'apparition de Beckham est rafraichissante et tellement naturelle.
la métaphore du colosse aux pieds d'argile attribuée à Liu Xiang sera filée jusqu'à la fin: la Chine glorieuse cachée derrière une armada de plantons verdâtres, un athlète dont la blessure est dementie jusqu'à la fin pour la gloire d'un peuple et des sponsors. la Chine qui craint que l'on mette à jour ses marionnettistes d'ombre.la Chine en puissance et en faiblesses.

Le Dokdothon

Après le “Do you know?” sur Dokdo dans le New York Times, Kyungduk Seo, un spécialiste en relations publiques, récidive avec une nouvelle campagne publicitaire orchestrée par Daum Communication dans le Washington Post pour marquer la célèbration du 15 août, jour anniversaire de la libération de la Corée de l’autorité japonaise en 1945.



Campagne "Do you know?", réalisée début juillet



Le portail internet a réussi à collecter les 150 million de won (environ 140 000 dollars) nécessaire à la publication du message publicitaire dans le quotidien conservateur américain via la participation de ses cafés et les dons de ses fidèles internautes.



Avec la participation active des internautes et des bloggeurs, le site a engrangé en quelques jours la somme espérée



L’internaute était invité à choisir du 4 au 12 août entre trois oeuvres publicitaires en noir et blanc en anglais :

A : Stop Changing History.
Someone is taking the land.
Someone is distorting history.
Someone is building fake theory.
Someone is relying on power.
Someone is ignoring the truth.
Someone is lobbying.
Someone is lying.
Someone is making noise.
Someone is eyeing this land.
Is the synonym of "Someone" Japan?

B : Imagine, one day someone broke into your house and named your child Dakeshi

C : Do you believe we are WWII?
Do you believe in imperialism?
Do you believe power can change the truth?
Do you believe history can be distorted?
Do you believe in the rule that the winner takes all?
If you do, you can say Dokdo is Japan's





Sur les 39 203 votants, 58.6% d’entre eux ont plebiscité l’oeuvre A, “stop changing history”. L’oeuvre B, un poil plus caustique, et l’oeuvre C, flirtant avec la lapalissade, ont reçu respectivement 28.3% et 13.1% des suffrages.



L’œuvre lauréate



Le responsable marketing de Daum promet que cette initiative s’inscrit dans le long terme et que Daum offrira à l’avenir de nouvelles collectes de dons pour divers oeuvres de bienfaisance pour perpétuer cet élan de propag... de bonté.

vendredi 22 août 2008

Le Monde en Papier

Vous cherchez désespèrement une occupation pour combler vos heures creuses au bureau? Faites donc appel aux japonais. Il vous suffit de vous munir d’une imprimante couleur, d’une paire de ciseaux et de la colle. Comme vous vous en doutez déjà, il ne s’agit pas d’origami mais de modélisme en papier. Pour les débutants, Motomachi, un mordu de distributeurs automatiques, offre une version imprimable du distributeur automatique japonais Coca-cola à monter soi-même.



"Enjoy!"



Vous n’aimez pas les boissons gazeuses? Le site de Nissan vous permet de créer la gamme entière du constructeur japonais : Micra, GT-R, Skyline, Z350 fairlady, Murano, Primera, X-Trail, Cube, pour ne citer que les plus célèbres modèles.



La GT-R 3 de Nissan



Vous préférez les deux roues? Le site de Yamaha est une vraie perle. Vous trouverez bien sûr les célèbres motos et scooters du constructeur nippon, mais il vous est aussi possible de fabriquer des moteurs, des pneus, des animaux, des insectes et des objets en tout genre. En revanche, il va falloir avoir la précision et la rigueur d’un horloger suisse. La réalisation de ces maquettes vous demandera du temps mais surtout beaucoup de soins.



L'avant de la YZF de Yamaha



Le site de Canon propose une gamme de modèles en papier encore plus variée. Vous retrouverez notamment les plus célèbres monuments du monde.

A vous de jouer!



La façade de Notre Dame de Paris

mercredi 20 août 2008

SKi m’énerve

Couverture médiatique aux retombés négatives pour SK Telecom. Un consommateur agacé par la qualité du service du premier réseau téléphonique coréen a enfoncé volontairement l’entrée du siège social de SK Telecom avec sa voiture. Retour sur un pêtage de plomb en règle.

Mr. Kim, 47 ans, est cadre exécutif dans un hôpital de Sungnam, dans la région de Kyunggi. “Le téléphone portable Samsung Anycall que j’ai acheté le 13 mars chez un revendeur SK à Incheon ne marchait pas du tout. […] J’ai recu un message comme quoi je devais vérifier ma carte USIM et relancer l’appareil. J’ai ainsi jugé que le problème venait de la carte USIM et j’ai donc appelé la hotline de SK Telecom. Mais le problème n’a pas été résolu” explique Mr. Kim. Il aurait ainsi appelé 16 fois SK Telecom pour se plaindre et visité 2 fois leurs bureaux. Il y a deux semaines, un employé du siège social aurait proposé à Mr. Kim le remplacement de son téléphone portable en rupture de stock par un nouveau modèle. Mr. Kim a rejeté la proposition et a insisté pour obtenir le même modèle qui comprend un service automatique de roaming à l’international. Selon ses dires, “SK Telecom a voulu s'exonérer de toute responsabilité alors que l’entreprise a fourni un appareil défectueux”.




Mr. Kim et la fameuse carte USIM



Mardi 19 août, Mr. Kim gare une Mercedes S500, couverte de messages peu glorieux à l’encontre de l’opérateur téléphonique et du fabricant de téléphones portables Samsung Electronics, devant les quartiers généraux de SK Telecom. Il tente à plusieurs reprises, sans succès, de pénétrer dans le bâtiment. Après plusieurs heures de protestation, un gardien lui aurait demandé de déplacer son véhicule, qui pour information, n’est pas à son nom. Mr. Kim lui a rétorqué : “je vais bouger la voiture donc dégage, tu risques d'être blessé”. Mr. Kim s’est mis à exécution en engloutissant la grosse cylindrée dans la façade en verre du bâtiment. Aucun blessé n’a été signalé. Mais, les portes tournantes de l’accueil, en revanche, sont complètement endommagées. Les coûts de réparation provoqués par cet incident coûteront approximativement 204 million de won (210 000 dollars). Un mandat d’arrêt va être réclamé à son encontre en raison du probable refus de prise en charge des dommages occasionnés et des doutes pesant sur le lieu de domicile du fauteur de trouble. La police fait bien; elle aura effectivement du mal à le joindre sur son portable.



Mr. Kim : "Chuis pas content et je veux le faire savoir!"



La frustation de Mr. Kim est palpable et compréhensible malgré la démesure de sa réaction. Les services fournis par l’opérateur coréen sont opaques et les surfacturations abusives sont fréquentes avec l’arrivée de la 3G. Quant à la hotline, prévoyez une activité en parallèle histoire de ne pas mourrir d'ennui avec le message d'attente. SK Telecom, en surface, semble faire le maximum pour offrir des services multimédias de choix pour ses nouveaux consommateurs mais le service après-vente est une vaste fumisterie et une hérésie à l'égard du consommateur. Il suffirait que je vous raconte la galère causée par mon changement de portable chez SK Telecom pour mieux comprendre cette diatribe. Mais finalement restons courtois, ce serait un peu comme enfoncer des portes ouvertes.



C'est sûr, les Mercos ont de la patate



Les coréens dégainent, comme à leur habitude, leur téléphone portable pour immortaliser cette drôle de visite

La Vie en Bulle

Vous venez de vous fiancer et vous souhaitez partager votre bonheur avec vos proches? Osez l'originalité! Sakura Comics propose aux amoureux d’immortaliser leur rencontre en bandes dessinées. Il vous suffit simplement de fournir des photos et une intrigue. Sakura Comics se charge ensuite de mettre en scène une première rencontre ou une déclaration de mariage aux traits typiquement manga avec des personnages vous ressemblant. La formule de base avec deux pages en format A4 ou B5 vous coûtera 29 800 yen (environ 270 dollars). Vous pouvez également choisir la formule colorée en 16 pages et en 100 exemplaires pour la somme modique de 295 800 yen (2 690 dollars). Le produit final peut faire office de livrets de cérémonie, de faire-parts de mariage ou de cadeaux de mariage.



Sakura Comics



La version faire-part

mercredi 13 août 2008

protester aux JO de Beijing

cher Frédéric, une pensée pour toi en écrivant ce post. rappelle toi tu avais cru lire à l'aube des JO de Beijing que des espaces de protestations seraient mis en place pour les méchants étrangers pas contents. j'ai enfin la réponse. un anglophone est allé faire l'enquête pour moi et je m'en vais de ce pas en faire le compte rendu de mon bon français...(et je m'abstiendrai d'utiliser le "moult" qui est un adverbe).
les zones de protestation existent bel et bien à Beijing. avis aux protestataires, en voici la liste:
-le parc mondial de Beijing, dont j'apprends l'existence ici, alors que j'ai vécu deux ans à Beijing. ce parc est situé à l'extrême sud-ouest de la ville,très très loin de tout, desservi par deux improbables bus. comme son nom le suggère, ce parc est consacré au monde, c'est à dire que les grands bâtiments célèbres du monde entier y sont représentés en miniature. comme le dit ironiquement notre ami anglophone,comme ça si jamais des affreux jojo s'aventurent à protester pendant les JO et prennent des photos, le décor ne laissera pas supposer que c'est bien en Chine...les malins!!et pour couronner le tout, ce parc est le plus cher de Beijing, 65 yuans pour protester. a ce prix là je préfère me payer un bon canard laqué.



- le deuxième parc est celui des bambous pourpres, petit parc qui paye pas de mine et qui est gratuit. et quand on questionne les employés sur l'existence de telle zone, c'est l'ignorance complète. lorsque notre ami s'est rendu sur le lieux, quelques agents louches, avec oreillettes discrètes trainaient dans les environs des zones de protestations. et lorsque ces étrangers sans scrupules s'en sont approchés, voilà ce qu'on a pu trouver à l'entrée:


les seuls manifestants que l'on trouve dans ce parc sont plutôt des sexagénaires qui s'entraînent à la danse à grand renfort de mégaphones et haut parleurs.
- le troisième parc est 100 fois plus connu; c'est le parc Ritan,ou temple du soleil. calme parc qui n'encourage pas à la révolte. comme les deux autres, personne dans le parc n'est au courant qu'il a été choisi pour servir de lieu de contestations.
pour organiser une protestation, il faut s'adresser au bureau de la sécurité publique et demander une permisssion. il faut alors remplir un formulaire indiquant la raison de la protestation, le nombre des participants,les slogans ou les chants qui seront utilisés, si des journalistes assisteront à l'événement, si oui lesquels, etc...et la patate sur la choucroute (expression nordique de la cerise sur le gateau)c'est que les organisateurs doivent justifier d'un permis de résidence à long terme en Chine, c'est à dire que tous les étrangers qui sont venus à Beijing pendant les JO ne peuvent pas protester vu qu'ils n'ont qu'un visa d'un mois.



je remercie Mirlin 168 pour toutes ces infos.

L'Art de l'Invincibilité

Départ en flèche de la Corée du sud. Celle-ci moissonne déjà les titres olympiques notamment dans les épreuves de tir à l'arc, une discipline où la domination coréenne est sans appel. L'équipe féminine sud-coréenne, invaincue depuis Séoul 1988, a remporté pour la sixième fois consécutive la médaille d'or aux jeux olympiques. Et avec la manière. Les coréennes ont au passage battu leur précédent record du monde de 3 points avec un score de 231 points sur 240 possibles (24 flèches au total) en quart de finale contre l’Italie. L’équipe masculine s’est également octroyée le titre de championne olympique pour la troisième fois consécutive en battant l’équipe italienne en finale.

Lors de leur confrontration avec la France en demi-finale, les archères sud-coréennes ont du faire face à des conditions météorologiques particulièrement exécrables pour ce sport en plein air. Malgré vents et pluies, les coréennes ont réussi à maintenir un score de 213 tandis que les françaises coulaient à pic avec 184 points. “en Corée, nous nous battons quelles que soient les conditions, donc l’averse ne nous a pas tant gênée” fanfaronne Okhee Yun, une des quatres membres de l'équipe féminine. Lors de la final, les supporters chinois ont fait preuve d’un manque de respect notoire en criant ou en sifflant les coréennes lors de leurs tentatives. En vain. La Corée a écrasé la Chine 224 à 215.



Imperturbable



L’intense préparation olympique des archers coréens inclut un "entraînement de concentration" dont la composition est l’objet de toutes les spéculations. Selon les internautes coréens, cet entraînement spécifique comprendrait des séances de tir avec un serpent autour du cou et la tête du reptile entre les dents de l'archer pour la concentration, des sauts à l’élastique et des plongeons de plus de 12 mètres de haut dans la piscine pour le 평정심 (平靜心), c’est à dire le calme de l’esprit, des footings de douze heures et naturellement des séances de tir sans fin dans des conditions épouvantables. Ainsi, les coups de tonnerres et les pertubations chinoises font pâles figures à côté des composantes de cet entraînement hors du commun.



La précision chirurgicale des archers coréens en image. Ahurissant!

vendredi 8 août 2008

la soirée du 8 aout 2008


petite fille aux couettes devant l'écran

les gardes aussi sont autorisés à regarder le spectacle, tout de même

chose promie, chose due, voila le bilan de la soirée...et oui je ne suis pas morte étouffée sous la foule en délire. après moultes hésitations, en compagnie de quelques amies, nous nous sommes rendues dans un parc de Beijing, la plupart étaient équipés d'écran géants. plus sympathiques que de regarder sur la télé dans un bar ou un restaurant et de toute manière la plupart étaient réservés. on a pensé à la place Tian an men et aux environs du nid d'oiseau, mais c'était se confronter aux foules hystériques et aux gardes sur les nerfs. le parc de Ditan (parc de la terre) se situe non loin du temple de lamas. une zone a été délimitée autour des deux écrans installés dans un sorte de place avec une entrée et une sortie, plutôt bien organisés. arrivées à 20h sur les lieux (quelques détours opérés en taxi en raison de quelques rues barrées ) les gens sont déjà entassés à l'entrée, la police a installé là aussi des scanners de sécurité donc faut contrôler les sacs de tout le monde. au début c 'est plutôt lent, mais quand viennent les 20h 03 tout s'accélère, on entend les gens déjà à l'intérieur faire le décompte, les gens pousser par derrière, les flics nous font passer en groupe. on est propulsé dans la place, on se fraie un passage entre les branches d'arbre, et on se trouve une place pas trop mal devant des lanternes tambours, derrière un monsieur sur fauteuil roulant. les feux d'artifice sont déjà lancés et font leur course dans BEijing.
la cérémonie est ouverte. à chaque belle image la foule pousse des oooohhhh, c'est super! c'est trop fort! on sent la fierté du peuple qui découvre les images. a l'hymne national chinois, le monsieur en fauteuil roulant se lève....le miracle!!!

au bout de 20 minutes, c'est le bug. je sais pas ce que vous en FRance et ailleurs vous avez vu, mais nous les images ont été coupées, et une pub avec les vestales grecques se sont affichées pendant bien 2 ou 3minutes. le silence dans la foule. l'angoisse, l'inquiétude, mais aucun commentaire. la confiance aussi. la confiance aveugle dans l'organisation.alors les yeux rivés sur l'écran les gens attendent. des minutes qui semblent des heures. et ça repart. la cérémonie continue. quelques soupirs de soulagement.
arrivent les défilés des athlètes. on pourrait classer les pays en deux catégories catégories, !selon l'applaudimètre et les huées: 1-pays amis 2- pays ennemis

1- dans cette catégorie, nous avons
- les pays d'afrique noire en général (les plus "connus") cela s'explique aisément par les sommets sino africains qui ont eu lieu l'année dernière. l'afrique est le continent ami et à conquérir de la CHine
- chinese Taipei, comme ils l'ont appelée
- Hong KOng (on avait un Hong Kongais derrière nous qui a bien crié quand sont passés les athlètes)
- le kazakhstan, pays frere
- curieusement, le Japon
- la suisse, en particulier pour un athlète, qui était Roger Federer (à confirmer)
- la Russie, avec Poutine montré plusieurs fois, et à chaque fois des applaudissements pour lui. pas de Russes dans la salle, mais les Chinois ont bien applaudi pour eux
- la Corée du Nord, bien sûr
-l'Israël (forts applaudissements, ils ont bien égalé la Russie)
- l'afghanistan
- le Pakistan

2- dans cette catégorie nous avons
- la palme revient aux Etats-unis....huées et sifflets à chaque fois que se présentait Bush, des Américains étaient dans la salle, les drapeaux etc...pas d'incidents heureusement
- l'Irak... je suppose pour la polémique de leur participation
- la France, et oui. j'étais avec ma collégue française, nous nous sommes levées quand ont défilé les Français. un autre français dans la salle. en fait, c'est pas devant les athlètes qu'ils ont hué, mais devant Sarkozy. bon. mais moins fort que pour Bush.

a noter: l'absence de l'INde. dont j'ai vu le drapeau ensuite dans la foule des athlétes. serait-ce à dire que le défilé de l'Inde a été zappée?
pas de réaction pour la Corée du sud, sauf la mienne. j'ai applaudi pour tous les Coréens. ^^
quand arrivent les athlètes chinois, la foule en liesse, tout le monde debout. un défilé qui n'en finit plus!!! et puis des ZHong Guo Jiayou en veux tu en voilà.


et a chaque fois qu'apparaissait le grand Yao Ming des applaudissements. dans la salle se trouvaient aussi des Belges qui ont bien représenté leur pays,des Australiens qui portaient des serres tete des Fuwas, et une allemande qui a force d'attendre que son pays arrive avait trop enroulé son drapeau. au moment venu, son drapeau était tout plié....
il faisait très chaud, il n'a pas plu...et les gens se sont dispersés dans le calme. arrivés à l'extérieur du parc, des rues calmes, aussi vides qu'un vendredi soir habituel...

jeudi 7 août 2008

jour fatidique....compte rendu de l'ambiance quelques heures avant

voilà,j'avais fini mon ABCDaire puisque j'étais arrivée à D (pratique, hein?^^).
nous sommes le 8 août, il est 9h 43 du matin. aujourd'hui, comme beaucoup de compagnie, d'école, d'établissements en CHine, ma compagnie est fermée....chouette, les JO, jour férié!!
je me dois donc de faire une petite remise à niveau de ce que l'on peut entendre ou imaginer de l'ambiance avant cette incroyable et très médiatisée cérémonie d'ouverture. et bien je dirai que les Chinois sont mobilisés, oui, ils soutiennent leur pays, oui...mais ce n'est pas l'hystérie générale, ce ne sont pas des foules qui défilent devant le passage de la flamme. pourquoi? parce que les personnes qui se tassent le long du passage ont été choisies, et que se sont des groupes "organisés"...les gens ordinaires étaient hors du champ de caméras, derrière des barrières et des gardes, les bandeaux rouges au frond avec écrit "中国加油" c'est à dire "Allez la Chine" et les petits drapeaux rouges. sur la place Tian an men au moment du passage de la flamme par exemple, il y avait des groupes de danseurs etc et des supporters, je dirai des équipes de supporters.
ce soir, cérémonie d'ouverture. dans 32 endroits de la ville bien définis, en même temps qu'au nid d'oiseau, c'est à dire à 20h03 et quelques secondes, des centaines de feux d'artifice seront tirés, jusqu'à approcher les 20h08 et 8 secondes de l'ouverture. des écrans géants ont été aussi installés dans les parcs. j'en déduis que les foules seront rassemblées là, hurlant, pleurant d'émotion devant la beauté du spectacle, communiant presque en ce moment historique pour la Chine. j'ai donc demandé pleine d'entrain ce que se préparait à faire mes amis chinois. la réponse a été la même: à la maison; regarder la télé avec ma famille. !!!!!! ....!!!!!! comment??? un évenement que les Chinois attendent et préparent depuis si longtemps, une fête générale, et vous allez regarder la télé???pourquoi??? là les réponses divergent:
- on verra mieux à la télé le spectacle
- c'est trop dangereux
- mon père est très excité par l'événement donc je vais rester avec lui regarder l'événement à la maison
- c'est trop loin de chez moi, après pour rentrer c'est pas pratique
- je ne sais pas ce qu'il se passe dans les rues
- je ne suis pas comme les autres chinois, je n'aime pas les feux d'artifice
dans la plupart des cas donc, c'est moi qui ai eu l'honneur de les renseigner sur un événement organisé par leur pays dans leur langue.(mais je précise dans la plupart des cas, car même si ils ne veulent pas participer ils sont prêts à chercher les infos pour que moi j'aille m'amuser)

dans le journal, il était fortement conseillé à la population de rester à la maison tranquillement pour regarder le spectacle. des feux d'artifice pour la télévision, donc. un événement organisé comme une pièce de théâtre. nous on joue, et vous vous regardez, mais de loin.
ce soir je serai sur place. je pourrais sans doute mieux apprécier la mobilisation des Chinois.
to be continued

La Mauvaise Trouvaille

Découverte surprise d’un bunker souterrain sur les chantiers de restauration de Namdaemun mercredi 7 août. Edifiée en 1398, la porte d'entrée sud de la ville de Séoul (aussi appelé Sungnyemun) a été détruite le 10 février dernier par un incendie criminel. L’ancien monument numéro 1 de Corée est depuis en travaux de restauration.

L’administration de l’héritage culturel de Corée explique que cette découverte est survenue lors du démentèlement de l’enceinte en pierre ceinturant le monument. Retrouvé sur le flanc nord de l’édifice en direction de la gare de Séoul, le bunker situé à 2.3 mètres de profondeur fait 2.1 mètres de large et 3.3 mètres de long. L’administration de l’héritage culturel de Corée ajoute avoir retrouvé des vestiges des travaux effectués à l’époque pour installer une mitrailleuse à l’avant du bunker, une lampe torche militaire ainsi que trois pancartes. "Le bunker sera démentelé car sa présence à côté d’un site historique ne vas pas de paire". Selon les experts, le bunker aurait été construit après la guerre de Corée. Finalement, il s'agit d'une découverte bien gênante.



En Corée, les vestiges, on les rase

mercredi 6 août 2008

Rendez-vous manqué avec l'Histoire

Avant de quitter le pays, je voulais impérativement apprécier un autre de ces joyaux historiques et archéologiques laissés par la civilisation gréco-bactrienne. Témoin du passé hellénistique de la région, l'ancienne cité de Ai Khanoum – ou ce qu'il en reste, c'est à dire pas grand chose – s'étend au bord de l'Amour Daria, le légendaire fleuve Oxus qui sépare désormais Tadjikistan et Afghanistan. On m'avait formellement interdit de traverser la frontière par-là, non pas, pour une fois, à cause des problèmes de sécurité en Afghanistan, mais car une petite rébellion avait éclaté dans la province Tadjike de Kulyab (fief de l'inénanarrable président Rakhmon). Les ruines de Ai Khanoum, l'ancienne Alexandria sur l'Oxus

Je comptais toutefois faire un petit détour de 5-6 heures en 4x4 pour aller me frotter à l'Histoire. Il s'en sera rien. Parti de Taloqan (la capitale provinciale du Takhar dans le nord-est Afghan) à 5 heure du mat', je déboule dans un bled dont j'ai oublié le nom après 3 heures de tape-cul mémorable. J'ai droit à un petit déjeuner composé d'œufs, de pain et de crème fraiche qui ne l'était plus trop. S'en suit un de ces fameux moments orientaux pendant lequel je poireaute silencieusement assis par terre en face de mes hôtes tout aussi silencieux et assis. On se regarde, on se jauge, le sourire est de mise. On ne sait pas trop ce que l'autre pense ni ne désire... L'Asie forge la patience et habitue à ce genre de petits jeux. L'incommensurable hospitalité Afghane fait le reste.

Kaboul et le désert Afghan ?

Une heure plus tard, nous repartons avec un passager supplémentaire pourvu d'une barbe blanche, ma foi, fort bien fleurie. Grâce à lui nous sommes censés être capables de passer les éventuels cerbères locaux qu'il a dans la poche. Nous sommes à peine à une heure du site, les paysages sont absolument incroyables. Si on a souvent l'impression d'être dans un Western en Asie centrale, cette partie est au moins un cru 68 de Sergio Leone : désert, ville fantôme, tornades, buissons qui roulent. Il suffit de troquer les chameaux pour des bourrins, les barbes pour des moustaches et nous y sommes ! De plus, les armes sont encore sur place ...

Au fond, des stuppas bouddhiques

Le trajet est bordé de vestiges insolites : Les Taliban ont fait sauter les Bouddhas de Bamiane, mais ce nord du pays dans lequel Massoud, acculé, s'était retranché quand il était au plus mal abrite encore des ruines de stuppas bouddhiques. J'essaie de m'en assurer auprès du chauffeur et du vieillard et le seul terme sur lequel nous tombons d'accord est « kafir », soit païen ou bien impie, bref non musulman, donc ici bouddhique ! Plus loin des installations militaires soviétiques pour le moins décatie (complètement défoncées) et recouvertes de graffiti en Dari témoignant certainement toute la sympathie du peuple Afghan envers l'ancien occupant. Quelques épaves de chars désossés (la grande mode est d'utiliser les chenilles comme « gendarmes couchés ») jonchent le bord de route et, plus rare, un avion en piteux état. Je crois bien que l'Alliance du Nord avait ici un « aérodrome ».

Résidus de l'armée rouge : tanks dépouillés et casernes éventrées

Cela doit faire au moins 7 ans qu'il n'y a pas eu de combats dans la région mais les cicatrices de la guerre n'ont pas encore toutes été recouvertes par le désert. Un pont, un dernier village et nous voici arrivés chez M. le gouverneur de district.

Carcasse d'avion au milieu du désert

Enfoncés sur le canapé, cinq vénérables enturbannés prennent le thé et discutent sec. Mon arrivée n'a pas l'air de les troubler pour le moins du monde; ils en ont vu d'autres. Salutations et séance de questions habituelles. Le gouverneur a l'air très content de me voir ici et me demande mon autorisation pour continuer. Interloqué, je lui réponds que l'on ne m'a jamais parlé d'autorisation de quelque sorte qu'il soit. Je pense que ce mot « maktoub » restera aussi bien dans ma tête qu'à travers ma gorge. Je passe les multiples et longues tractations, rien ne fera transiger ce monsieur. On m'a expliqué les détails après-coup : des joyeux lurons de l'ISAF (forces internationales armées en Afghanistan) s'étaient improvisés pilleurs de tombe du dimanche avec moult pelles et pioches. Merci les mecs. Le gouverneur de la province était venu constaté les dégâts deux semaines plus tôt et le savon qu'il avait passé au « district governor » n'était pas digéré. Bref, il faut désormais une autorisation du gouverneur de province pour aller sur le site. On essaie de joindre le-dit gouverneur, mais on est jeudi après-midi et c'est le weekend (vendredi, c'est férié en Afghanistan). Frustré, je quitte le pays le lendemain. I'll be back.

Les chenilles de tank ne freinent malheureusement pas les burqas

Le Saboriman

Ne vous méprenez pas. Le Saboriman (さぼり) n’est pas un super héros ou un super vilain aux pouvoirs hors normes. Bien au contraire, il s’agit d’un terme associé à un groupe circonscrit et identifiable de la famille des salariés japonais, les fameux sararimen (サラリマン). Esclaves fidèles à leur entreprise, les sararimen sont habitués aux horaires extensifs et aux soirées arrosées dans les Izakayas. Ainsi, on les retrouve tard le soir pompettes et inertes sur une banquette de métro ou sur un banc solitaire, littéralement morts d'épuisement.


Le sarariman est souple



Les saborimen, eux par contre, sont des paresseux éhontés. Ils sévissent en pleine journée non pas par fatigue mais par oisiveté. Selon Cscout, les saborimen sont des travailleurs de types agent commercial ou VRP envoyés en mission professionnelle à l’extérieur de l’entreprise, qui, sur le chemin du retour, se mettent en quête d'un refuge de fortune, pour se soustraire, ne serait ce qu’un instant, aux supplices du Tartare et goûter aux délices des Champs-Elysées. Ces hédonistes des temps modernes sont généralement reconnaissables par leur tenue vestimentaire (la tryptique costard-cravate-mallette) et leur présence dans un environnement plutôt propice au repos et à la détente (bancs, parcs, cinémas, hôtels, salles de massage etc) durant les heures creuses de la journée.



Le saboriman en pleine activité




Rien n'arrête le saboriman



Le terme a été popularisé par la publication du Tokyo Osabori Map (plan de Tokyo de l'absentéisme) en décembre 2006 par l'Association du Travail et du Repos du Japon de l'est. 230 lieux de repos des quartiers d'affaires populaires sont présentés dans ce guide du routard pour Saboriman.



La bible des saborimen


Ce livre a mis en relief l'énorme potentiel commercial de ces nomades urbains. En effet, ces branleurs en tailleur sombre arpentent les rues de Tokyo en général aux heures creuses, autrement dit entre 10 heures du matin et 4 heures de l'après-midi. Un véritable filon pour les commerçants en manque de clientèle de relevée. Uneo capsule hotel Dandy propose par exemple une offre sieste à prix réduit durant ces horaires. Un cinéma de Shibuya met à disposition des tickets Sabori. Les services de téléphone, les magasins de jeux et de pachinko emboîtent aussi le pas.

C'est dément! A quand l'arrivée en Corée du sud?





Vous aussi devenez sans plus attendre un saboriman pour pouvoir profiter de nombreuses offres avantageuses de 10 heures à 16 heures




Service téléphonique pour saboriman

mardi 5 août 2008

Le Grand Départ

Contrairement aux français habitués au traditionnel week-end de chassés croisés entre juilletistes et aoûtiens, le grand départ des vacances des coréens ne fait que commencer. Selon la loi sur les normes du travail du 31 mai 2005, un salarié coréen ayant travaillé au moins 80% d’une année regulière est en droit d’obtenir 15 jours de congés payés, tandis qu’un salarié n’ayant pas encore abordé sa première année d’ancienneté est en droit d’obtenir une journée de congé payé par mois. Malgré la grande avancée de la condition des travailleurs, les coréens, en règle générale, continuent d’étaler leurs vacances de la manière suivante : une semaine durant Chuseok, une autre durant le nouvel an lunaire et la dernière durant l’été. Ainsi, plusieurs millions de coréens vont s’entasser durant les deux premières semaines du mois d’août sur les autoroutes, les aéroports et les gares pour s’offrir quelques jours de répit au bord de la plage ou à la campagne. Présentation en quelques images de ce départ 2008.



Les rues désertiques de Namdaemoon samedi 2 août



Magasins fermés à Dongdaemoon du 3 au 6 août pour cause de vacances. Inimaginable il y a encore 5 ans



Bretelle en direction de Yangpyung pour rejoindre l’est de la Corée du sud. Vous remarquerez l’absence de voitures en direction de Séoul et les inévitables resquilleurs coréens sur votre gauche



L’aéroport d’Incheon en ébullition. Les coréens sont aujourd’hui avec les japonais les principaux touristes de Guam, de Saipan et des Philippines



Direction Pusan avec le TGV coréen, le KTX



La plage de Haeundae, au sud-est de Pusan, figure désormais dans le livre Guinness des records : samedi 2 août 2008, aux alentours de 4 heures de l’après-midi, la plage était recouverte de 7 937 parasols. Selon les autorités locales, un million de vacanciers se sont entassés samedi sur cette plage de 1.5 kilomètres de long



Concours de descentes de bières (1 litre) sur la plage de Haeundae



La pollution des plages ne fait que commencer

dimanche 3 août 2008

Balade à Balkh

Située à peine à 20km de Mazar-i-Sharrif, l'ancienne Bactres est une étape obligée pour apprécier l'ampleur de l'héritage historique et culturel de l'Afghanistan. Au centre de la ville moderne, quelques mausolées et deux mosquée, l'une décatie, l'autre encore pimpante, se disputent les rares touristes qui font le déplacement. La plus récente est couronnée d'un splendide dôme bleu turquoise., Même si elle ne peut rivaliser avec les trésors de Mazar, elle n'a pas non plus à rougir de honte.

Mais le clou de la visite est tout de même la vieille ville. Perchée sur un tertre dominant rizières et pâturages, il n'en reste toutefois que des reliquats de fortifications croulantes qui dessinent le pourtour de la cité. Le temps et les hordes Mongoles ont indéniablement fait leur travail. Quelques Afghans viennent en famille ou entre amis y tuer le temps. L'un d'eux me questionne sur nos origines. Il m'apprend qu'il est allé en France ! À Sangatte. Son rire franc me libère du début de malaise qui me prend aux tripes.

Au centre de la butte des bâtiments en ruine défie le temps. Si j'ai bonne mémoire, Zoroastre serait né ici il y a 2500 ans. L'influence du Mazdéisme se ressent sur les coutumes et les fêtes religieuses qui me semblent parfois assez peu orthodoxes des Afghans. Je mettrais ma main au feu que ces mausolées ornés de drapeaux recèlent des reliquats de paganisme. Mon imagination me persuade que ces bâtiments sont des temples dressés par les adorateurs du feu... La ville ancienne étant minée, je devrais me contenter de rêver. Comme souvent ici.

vendredi 1 août 2008

Summer Bitch Festival

Les grands magasins Lotte de Jeonju ont crée l’évènement avec leur banderole publicitaire 'Summer Bitch Festival'. Il s’agit bien évidemment d’une erreur avec l’interversion des mots 'bitch' et 'beach'. Le fabricant de la banderole explique "qu'en fait, la banderole en question n’a pas été utilisée durant l’évènement mais (une photo) prise par hasard durant son installation s’est répandue sur internet et a rendu la situation considérablement embarassante".



L'évènement de l'été



Réactions en cascade de la part des internautes :

"Avec l’utilisation dans la ville de Yehyang-Jeonju d’une expression aussi dégradante, c’est à se poser des questions sur le niveau intellectuel de Lotte".

"Si un ‘étranger avait vu cette banderole, cela provoquerait une image négative de la Corée et ce serait le sujet de toute conversation à l’étranger".

"Je n’arrive pas à croire qu’une telle chose puisse se produire dans un grand groupe comme Lotte".


Le conglomérat coréano-japonais, constitué de 50 sociétés et 38 000 employés réparpillés le monde, est présent notamment dans les produits alimentaires, les hôtels, la restauration, la distribution, les services financiers, l'électronique, la construction, l'édition ou encore l'électronique. La filiale Lotte Shopping est d'ailleurs numéro 1 dans les grands magasins, dont le chiffre d'affaires pour cette seule activité a dépassé les 5,2 trillions de won (l'équivalent d'environ 5.2 milliards de dollars) pour l'exercice 2007.

Un porte-parole de Lotte a déclaré que "le Lotte de Jeonju est déjà en contact avec l’entreprise responsable de la banderole publicitaire et nous souhaitons que (les gens) prennent la chose avec légèreté". Un peu comme une énorme farce politiquement très très incorrecte en fait.