lundi 30 juin 2008

Effet Boeuf

On est tous d'accord sur un point, les rassemblements à la bougie en Corée du sud sont source d'images extraordinaires. Quelques photos coup de coeur des rassemblements à la bougie




Cette photo de l'hôtel de ville permet de mesurer l'ampleur du phénomène




Regard amusé d'une touriste




Mais c'est Interville! Où est la vache (folle)?




Une bonne douche pour calmer les ardeurs d'une foule enfiévrée




Durant la période de la mousson, il vaut mieux sortir couvert




"Rejoins la force du côté obscure"




Collection printemps-été 2008




Jeu inégal?




"Notre drapeau était par terre rouge de honte et bleu sali"




Nouveau lieu de loisirs à Séoul le week-end




Les manifestants ont une haute opinion du Chosun Ilbo, le premier quotidien national


quand les etrangers parlent en francais

'Fannie parle japonais, anglais, cantonais et la mandarine'
fallait que je la partage celle-la....
merci Steven, ou alors merci les traducteurs automatiques de nous faire rire...

mardi 24 juin 2008

ABCgnagna olympignagna

finalement j'ai trouvé un B. ah. quand même. B-comme Bouddhisme.



oui et cela résulte d'une visite que j'ai eu l'occasion de faire à Pékin. jusque là mon "site touristique" préféré de Pékin restait le temple des lamas. vestige de la présence bouddhiste chinoise, voire même tibétaine (je ne m'étendrai pas sur la différence entre ces deux adjectifs), ce temple avait été épargné par Mao parce qu'il le trouvait joli. ( version d'une jeune amie chinoise ) et c'est vrai qu'il est beau. le temple des lamas, ou plutot le temple de l'harmonie éternelle, nom chinois, se trouve à deux pas de chez moi. la vérité c'est que c'est bien le seul temple bouddhiste de Beijing que l'on visite ardemment et on y voit même des "bouddhistes" faire bruler de l'encens et s'incliner devant les bouddhas. j'aimais ce temple non seulement pour son esthétisme mais aussi pour son semblant de spiritualité, et j'ai toujours été étonnée de voir des Chinois prier devant des statues de bouddhas dans un temple tibétain....c'est ça aussi le paradoxe chinois. bon il faut dire que malgré tout les CHinois ont gardé leur superstition et qu'ils feraient tout pour gagner de l'argent alors si une petite priere et un batonnet d'encens peut arranger la chose, pourquoi se priver. certains portent même des bracelets bouddhistes, aucun n'arbore le pin's de Mao...allez, la Chine pays de religion bouddhiste? bon et dans ce temple, figurez-vous que j'ai pu prendre aussi en photo des moines tibétains...si si...pas de preuve à l'appui, vive la technologie, mon portable a laché, emportant dans les abimes informatiques une année entière de clichés. des moines avec leur robe pourpre, le bracelet, le crâne rasé et leur langue tibétaine, qui gardaient les salles du temple.







photo: à Yong He Gong...cher Bouddha je crois pas en toi; mais tiens un peu d'encens, si tu pouvais me faire devenir très riche...









ce week end j'y suis retournée. à la place, ce sont des hommes aux crânes rasés, au bracelet et à la langue tibétaine mais pas de robe. des chemises rouges et des pantalons marrons et les affreuses chaussures noires aux bouts pointus. je lance donc un appel: où sont passés les moines du temple de Yong He GOng?



où sont les moiiiiinnnnes, avec leurs robes plein de chaaarmes,où sont les moines les moines les moines....

lundi 23 juin 2008

Emporter par la foule

Article très intéressant rapporté par le premier quotidien national :


'Une kyopo au coréen approximatif menacée du poing par les protestataires' (article de Suk-ho Lee du Chosun Ilbo traduit par Vince)



“Si le gouvernment a fauté, il doit bien sûr règler le problème. Cependant, les protestataires deviennent de plus en plus agressifs et extrêmistes”.

“Si tu parles pas coréen, fermes ta gueule!”

Vendredi 20 juin, aux environs de 22h30, une altercation de type ‘un contre tous’ s’est produite entre une femme d’une vingtaine d’années et des participants des manifestations nocturnes à la bougie devant l’hôtel Koreana à Taepyung-ro, Séoul. Mlle Shin, 24 ans, se présentant soi-même comme une américaine d’origine coréenne, a débattu dans un coréen approximatif et en anglais avec un groupe de protestataires entrain de scander “l’arrêt de la publication du Chosun Ilbo” en passant devant l’hôtel.

“Vous ne faites que systèmatiquement critiquer la relation entre le président Myung-bak Lee et le Chosun Ilbo. Arrêtez d’attiser le feu”.

Sur ce, 20 protestataires ont commencé à l’encercler.

“Parle en coréen”. “Retourne aux Etats-Unis, ne t’interpose pas“.

Un protestataire est même allé menacer du poing et bousculer l’épaule de Mlle Shin. Il a fallu 1 heure et demie à celle-ci pour effectuer les 300 mètres qui séparent l’hôtel Koreana de l’entrée du palais de Doksoogung. Les prostataires ont en effet continué à la prendre pour cible et à la harceler.

Une situation similaire s’est deroulée après l’entretien du président Lee Myung-bak avec les journalistes le 19 juin. Durant l’entretien, Yun-suk Lim, présidente de l’association des correspondants étrangers à Séoul et journaliste de la chaîne télévisée singapourienne Channel NewsAsia a demandé au président sud-coréen “si il voyait des renégociations avec les Etats-Unis comme quelque chose de désirable et si la Corée ne risquait pas de refléter une image négative dans le monde”.

En tant que journaliste d’une société de presse étrangère, il s’agit évidemment d’une question qui intéresse les étrangers. Toutefois, la réaction des netizens coréens a été totalement surprenante. Des attaques personnelles en règle ont commencé à pleuvoir :

“Elle se prend pour une étrangère… elle est venue sans ordinateur portable et avec un bout de papier, et a posé sa question en anglais”.
“Elle se vante de pouvoir parler l’anglais”.
“Yun-suk Lim et Myung-bak Lee sont de mêches et jouent ensemble au go-stop”.

Selon son entourage, la journaliste aurait subi un choc psychologique important. Jointe par téléphone, Yeon-sook Lim a declaré “ne pas vouloir envenimer la situation actuelle en faisant d’autres commentaires”.




Lee : "Savais tu que j’étais super balèze au go-stop au fait?"



Les réactions passionnées face à l’ingérence des étrangers dans cette affaire peuvent paraître légitimes dans un pays où le nationalisme a bonne presse. Cette attitude vis-à-vis de leurs compatriotes n’est pas non plus inédite. Généralement adulés dans le domaine du sport, des arts et de l’entertainment (Michelle Wie, KJ Choi, Name June Paik, Yunjin Kim, Hines Ward, Yoshihiro Akiyama etc.), les expatriés et les kyopos ont plutôt intérêt à garder le silence sur le plan socio-politique pour éviter les représailles des netizens coréens. Le chanteur-rappeur Yoo Seung-jun, qui a longtemps été une star incontestée sur la scène coréenne entre 1996 et 2002, en a fait les frais. Célèbre pour sa mèche de cheveux et son style de danse très énergique, il aura sorti 6 albums à succès et fait de nombreuses apparitions sur le petit écran. Bien qu’originaire de Californie, Yoo Seung-jun avait à l’époque la nationalité coréenne et devait servir ses 2 années de service militaire comme tout citoyen coréen qui se doit. Le chanteur de variétés a declaré en public, à plusieurs reprises, sa volonté de remplir son devoir de citoyen jusqu’au jour où il obtint à la surprise générale la nationalité américaine juste avant son appel. Considéré comme un acte de désertion, Yoo Seung-jun fut déporté vers les Etats-Unis et a été banni du territoire coréen sans même pouvoir se défendre. Mais la véritable furia vint de la presse et des netizens qui ont organisé un véritable lynchage médiatique poussant même les fans les plus dévoués au rejet de leur idôle. Le site 5 joueurs fut particulièrement remarqué pour ses animations flash relatant la vie imaginaire de Steven Yoo (son nom américain) dans un camp militaire sud-coréen.



"Laissez moi rentrer en Corée!"



La puissance de frappe des netizens coréens impressionne et inquiète à la fois. Elle impressionne par sa faculté à faire bouger les foules pour des causes justifiées comme la santé publique. Les prostataires ont finalement réussi à faire plier le gouvernement pour renégocier les conditions d’échanges entre les deux pays sur le boeuf américain. Elle inquiète par contre lorsqu’elle est animée par un nationalisme exarcerbé. Souvenez-vous du match Corée du sud – Suisse dans la poule de la France pour les qualifications en huitième de finale. Les décisions de l’arbitre ont semble t’il échauffés les esprits de certains coréens et en réaction aux actes soit-disant anti-coréens et à leur nouveau classement mondial (56ème), l’accès aux site web de la FIFA a été bloqué pendant plusieurs jours afin de demander des excuses officielles de la part de l’organisation internationale. Pire, cette nouvelle forme d’inquisition annihile la possibilité d’un dialogue social, créateur de gains mutuels dans tout désaccord entre deux parties. Les partisans d’une idée opposée à ceux des netizens deviennent finalement la cible d’un passage à tabac psychologique. Est-ce le retour de la pensée unique?

vendredi 20 juin 2008

La Dynamique du Buzzword





Fini le ‘well-being’ de 2006 et l’ ‘ubiquitous’ de 2007. Place au ‘Dynamic’ de 2008. L’adjectif est devenu le fer de lance de la Corée pour promouvoir son tourisme et sa culture. Le slogan Dynamic Korea est né officiellement durant la Coupe du Monde 2002 mais son usage ne s’est vraiment répandu qu’après la diffusion des vidéos promotionnelles de la Corée en 2006 et 2007 avec Kim Yu-na et Park Tae-Hwan, stars montantes du sport. L’adresse web de l’ambassade de la Corée du sud aux Etats-Unis est sans surprise www.dynamic-korea.com. Les municipalités ne sont pas en reste. Le slogan de la deuxième ville coréenne par le nombre d'habitants n’est autre que ‘Dynamic Busan’, un brin plus sophistiqué que le ‘Hi Seoul’, ‘Ulsan for you’ ou le non moins subtil ‘Fly Incheon’.


Euh…


Hyundai Motor, qui vient de lancer cette année son nouveau vaisseau amiral Genesis, un véhicule haut de gamme qui vient faire la nique aux grosses berlines allemandes, placarde à tout va son emphatique Dynamic Luxury. Kia Motors, a developpé son nouveau 4x4 Mohave sous le concept Young&Dynamic. L’entreprise jumelle de Hyundai Motor cherche à étendre son influence en Chine, un marché en pleine croissance tout en véhiculant une image jeune et énergique (Kia est le sponsor des X Games). Le livre scolaire d’anglais publié par la chaîne de télévision EBS va encore plus loin; la couverture nous régale avec un Total Dynamic dont la redondance étaie en avance la qualité pédagogique de l’ouvrage.

Mais qu’elle est donc l’origine de cette "dynamique" au sein de la société coréenne? Une idée géniale des boîtes de com et du marketing me diriez vous? Très probablement. Mais je verrais plus une appropriation collective du langage informatique du Web 2.0 et de la téléphonie mobile 3G. Difficile de ne pas faire attention aux fameux Dynamic HTML (DHTML), Dynamic Content Delivery (DCD) ou autre Dynamic Interface (DI) dans un pays où l’usage de l’internet et des portables figure parmi les plus élevés au monde. Le phénomène s’est sans doute accru avec l’élection de ‘bulldozer’ Lee à la tête de la troisième économie asiatique. Son profile pro-business made in Hyundai et ses promesses électorales ont souvent été décrits comme 동적인 (dynamique en coréen) ou 다이나믹한 (anglicisme). Message subliminal de circonstance? A force d'en abuser, les coréens semblent avoir fait une overdose. Suite aux récentes manifestations en Corée du sud, Hirai Hisashi, un journaliste influent japonais du Kyodo News se demande même si la chute brutale de la côte de popularité du président actuel n’est pas "trop dynamique". Il serait surtout temps d’arrêter les buzzwords aussi pédants qu’inutiles empruntés à l'anglais.



Trop de dynamisme tue le dynamisme

dimanche 15 juin 2008

ABéCéDaire Olympique

B comme Boycott...
je boycotte le B..ahah...non la verite c'est que j'ai rien trouve pour le B...ca me fait un peu penser a la chanson de Dorothee. vous la connaissez? 'un jour la troupe campa, A A A ,l orage s mit a tomber, B B B...etc....et on a rien trouve pour le W!'
desolee je ferais mieux pour le C ( l'orage a tout casse C C C)

mercredi 11 juin 2008

We are what we do!

LG Electronics vient d’annoncer que l’utilisation de la langue coréenne dans les emails adressés au personnel des filiales étrangères était désormais interdite dans le cadre de l’adoption de l’anglais comme langue officielle au sein de l’entreprise. Pour rappel, la campagne interne “Speak English” a commencé l’année dernière. L’intranet et les systèmes de production, de comptabilité, de marketing et de la gestion du personnel tournent en anglais. Le directeur général fait ses discours dans la langue de Shakespeare devant son état major. Les réunions en interne sont organisées en anglais afin d’accomoder le nombre grandissant de cadres supérieurs étrangers. Bref, le géant électronique a gaillardement emboîté le pas de la mondialisation et montre d'ores et déjà un visage bien différent du traditionnel corporate Korea. Cette évolution semble indispensable chez LG Electronics. L’export répresentait 77% du chiffre d’affaires au premier trimestre 2008. Bien que la direction et les chefs de zone soient tous coréens, on notera au sein des différents métiers du groupe la présence de hauts responsables d’origine européenne et américaine, dont notamment deux français, Didier Chenneveau, responsable de la chaîne d'approvisionnement du groupe (un domaine où les français excellent) et Dominique Oh, responsable téléphonie mobile Europe (il est à l’origine des best-sellers Chocolate, Prada phone ou Viewty).

L’initiative est encourageante d’un point de vue extérieur. En interne, on assiste à des situations plus que burlesques. Selon un de mes amis employé chez LG, les présentations sont de temps à autre incompréhensibles et même lorsque le présentateur est un ‘native speaker’, l’audience n’attend qu’une chose : recevoir le compte-rendu par e-mail. A l’instar du groupe en électronique, ma boîte a aussi decidé d’adopter sa communication écrite en anglais suite à l’arrivée d’un nouveau CEO formé à la sauce américaine. Etonnement, l’anglais de mes hauts responsables est de fort belle facture. Toutefois, cela donne parfois du fil à retordre aux rédacteurs moins habiles. Certains e-mails se terminent par un bien commode ‘good’ ou ‘I know’, alors qu’on est en droit d’attendre un peu plus d’épaisseur. Il m’est aussi arrivé de resumer l’historique d’un échange d’emails entre plusieurs services en interne alors que l’utilisation de l’anglais était plus qu’inutile. La disponibilité d’avoir les deux langues représente une solution à court-terme mais elle constitue indéniablement une perte de temps délétère.


Mais qu'est ce qu'il me raconte cet imbécile de Choi? je pige queud'...



L’approche de LG est louable et ambitieuse mais elle ne doit pas se faire aux dépends de la productivité et du bon sens. Les coréens ont certaine fois la fâcheuse habitude de se lancer, tête baissée, dans des projets d’envergure sans comprendre réellement les bouts et les aboutissants, particulièrement lorsqu'il s'agit de communication d'entreprise et d'anglais. Je couvre au taf un certain nombre d'entreprises coréennes et un passage sur leur site internet semble presque obligatoire pour me faire une idée de l'image et de la culture d'entreprise. Ilkyung, par exemple, est une des entreprises côtées sur le Kospi qui mérite d'être sérieusement assistée. La page principale du site web nous accueille avec un magistral “we are what we do!” et un remarquable “A success feeling with Ilkyung”. Je vous conseille de faire un tour sur Corporati, qui donne 10 conseils pratiques et utiles en terme de communication aux entreprises coréennes cherchant à étendre leur rayonnance à l’international. On y retrouve des anedoctes assez piquantes.

mardi 10 juin 2008

ABéCéDaire Olympique

Tout le monde le sait, cette année les JO sont à Pékin, ou plutôt à Beijing, comme il faut dire maintenant. La ville souhaite qu’on l’appelle par son nom, la ville a de grandes ambitions.
Alors quelle est donc cette ville chinoise à moins de deux mois de l’ouverture ? voici un abécédaire de la vision que j’en ai, de ce que je vois et ce que je vis tous les jours. La première lettre :
A- comme Anglais
on attend pour les JO 1,5 millions de visiteurs. Beijing se met donc à l’anglais. Le métro est bilingue, la voix des bus aussi, et les employés des bus ont suivi des cours d’anglais obligatoires. Mais il faut dire que malgré ma présence dans le bus ils ne se sont pas essayés de crier le nom des arrêts en anglais, non merci la voix du bus suffit, il y a bien assez de bruit comme ça !!par contre, les petits panneaux aux arrêts de bus qui détaillent le parcours du bus restent résolument en chinois…heureusement que j’ai appris assez de caractères pour lire au moins la moitié du nom…les autres, vous vous démmerdez, vous prenez le taxi de toute façon, les étrangers ça a plein de tunes, non mais alors…. Les chauffeurs de taxi aussi ont pris des cours d’anglais,, contraints et forcés, je vous donnerai plus tard le lien d’un doc que j’ai enregistré, où l’on voit quelques minutes d’un cours d’anglais avec des chauffeurs de taxi affalés dans leur chaise, à répéter sans grand enthousiasme « good afternoon » du professeur improvisé, un grand moment linguistique….enfin, un chauffeur qui parle anglais c’est plus ou moins agreable quand la seule occasion de pratiquer son chinois c’est justement de chatter avec le chauffeur…enfin, on essaie de leur faire plaisir, après tout ce sont eux les Hôtes d’acceuil. Un jour un chauffeur m’a montré avec fierté ses petits pense-bêtes collés sur son tableau de bord : the forbidden city, the temple of heaven, the great wall… sachant que la grande muraille est à bien 2h du centre de Beijing, ce chauffeur devait être quelqu’un d’ambitieux qui espérait traîner dans la campagne des touristes mal avertis.
Les enfants nous regardent moins effrayés et y’en a même qui passent comme des trombes en vélo et balançent un « hello » vite fait.
La mondialisation veut aussi que les Chinois regardent beaucoup de films en VO et qu’ils n’apprennent pas toujours les bons mots…les « hello » se transforment parfois en « fuck you », mais toujours avec le sourire..
Dans les restaurants les plus fréquentés, les serveurs et serveuses s’essaient à l’anglais….les menus sont en anglais, mais attention si on vous sort de derrière les fagots une pauvre feuille qui est la traduction en anglais du menu.1, parce qu’il n’y a que le tiers des plats proposés dans le restaurant,ils ont déjà choisi pour vous. 2, parce que les prix sont trois fois plus élévés. Et puis souvent le niveau d’anglais des serveurs se résument à « hello », « thank you », « duck » « beer » donc si vous ne voulez pas manger de canard laqué avec un peu de bière, faut vous mettre au chinois…et c’est tant mieux.
Dans les magasins, c’est là que vous rencontrerez les chinois les plus doués en langue. Les vendeuses sont impressionnantes, elles maîtrisent en moyenne trois langues étrangères pour le vocabulaire de base. Et le plus fort, c’est qu’elles reconnaissent à vous écouter d’où vous venez. Une vendeuse pourra donc vous dire ( avec une prononciation ma foi pas mauvaise)
Bonjour ! vous etes française ?
Ça c’est joli ! pas cher …300 ? ok ok 50. une autre couleur ? tu es très belle ! merci
Bref, ce qu’on arrive à enseigner à nos abrutis d’étudiants après un mois de cours intensifs….au mieux.
A bientôt pour le B….B comme Beijing ?? B comme bar ? je réfléchis encore…

lundi 9 juin 2008

Aux portes du paradis

En 2007, parmi les 217 959 coréens partis poursuivre leurs études à l’étranger, 62 392 d’entre eux se sont tournés vers les Etats-Unis. Soit une progression de 6% par rapport à 2006 alors que la Corée est déjà le troisième “exportateur” d’étudiants derrière l’Inde (83 833) et la Chine (67 723). Rappelons que la France n’a envoyé que 6 704 étudiants chez l’oncle Sam l’année dernière. Autre statistique intéressante, le nombre de candidatures coréennes à Havard est passé de 66 en 2003 à 213 au printemps 2008. La Corée se dote ainsi du plus gros contingent d’étudiants non-anglophone du premier et du deuxième cycle dans la meilleure université du monde. Comment expliquer cet exode estudiantin et cette préférence pour les universités anglo-saxonnes?

D’ordinaire trusté par le tryptique indéboulonnable SKY (Seoul National University – Korea University – Yonsei University), le monde de la politique et des affaires voient arriver dans leur pré-carré une relève diplômée des meilleures écuries anglo-saxonnes à l’instar du député Jin Park (doctorat en sciences politiques à Oxford) ou du jeune directeur général du groupe Doosan Jiwon Park (MBA au NYU). Cette nouvelle génération d'étudiants issue de prestigieuses universités américaines, anglaises, canadiennes voire australiennes, poursuivent une carrière d’avocat, de médécin, de professeur, de banquier ou de comptable pour la plupart mais le monde de la culture n’est pas en reste : Tablo, le chanteur-rappeur du groupe Epik High, possède une maîtrise en litérature anglaise et un mastère en écriture créative de l’université Stanford et l’artiste classique Kwangjin Kim est détenteur d’un MBA de Michigan State University, c’est pour dire.

Finies les facs à papa. Même Seoul National University en a pris pour son grade. Les parents sont obsédés par les Ivy League ou Oxbridge. A l'origine, seules les familles aisées de la capitale envoyaient leurs enfants étudier à l’étranger après leurs études secondaires. Aujourd’hui, la situation géographique et le revenu familial n’ont guère d’importance : les coréens sont prêts à s’endetter pour offrir à leur progéniture la meilleure des éducations possibles dès leurs plus jeunes âges. Selon un sondage effectué fin 2006, 52% des sondés sont favorables aux études anticipées à l’étranger. Parmi eux, 43% pensent que la période idéale pour envoyer leurs enfants à l’étranger est le collège, 20% ont répondu l’école primaire. Pour le reste d’entre eux, une bonne éducation dans un lycée à Séoul reste le must.

Les grands lycées de Séoul se nomment lycée Whimoon (휘문고등학교), lycée Chungdam (청담고), lycée Hyundai (현대고) ou lycée Séoul (서울고). Les quartiers sud de Kangnam ont la plus forte concentration de boîtes à bac de la péninsule sans oublier les meilleurs hagwons (classes préparatoires pour examens d’entrée à l’université). Pas étonnant alors que le prix du mètre carré soit aussi cher autour de Daechi-dong et Dogong-dong! Déménager à prix d’or dans ces barres de béton antidiluviennes n’est donc plus une énorme abérration mais un investissement à long terme pour le bien de nos enfants.

Bizarrement, les deux meilleurs établissements de Corée ne sont pas situées dans Kangnam. L’école des langues étrangères Daewon (대원 외국어 고등학교) se dresse sur les hauteurs d’Achasan, au nord-est de Séoul. Quant au Korean Minjok Leadership Academy (민족사관고등학교 dont la traduction en ‘lycée académique de la nation coréenne’serait une traduction plus fidèle), elle est située 130 km à l’est de Séoul dans la province de Gangwon. Ces deux écoles acceptant seulement les étudiants habitués aux 20 sur 20 dans toutes les matières (on parle de 100 points en Corée pour une note parfaite) proposent des curriculums spécifiques pour les études à l’étranger. Moyennant la somme modique de 5 000 dollars par an pour la première et de 15 000 dollars pour la seconde, les élèves de ces écoles sont quasiment garantis d’intégrer une ‘top-tier university’. Mais attention, la sélection est aussi sévère que pour l’entrée dans une grande école française. L’argent des riches habitants de Kangnam a finalement ses limites.


Le pensionnat Korean Minjok Leadership Academy


Le lycée Daewon et le Korean Minjok Leadership Academy arborent fièrement sur leur site web leurs taux d’acceptation dans les meilleures universités locales et étrangères. La moyenne des scores au SAT des étudiants de Daewon et du Korean Minjok Leadership Academy sont respectivement de 2203 et 2147 pour un maximum de 2400. A titre de comparaison, la moyenne de l’académie Phillips Exeter, l’un des meilleurs pensionnats américains, n’est que de 2085. Nul besoin de mentionner leur myriade d’anciens à Harvard, Yale et consorts, leurs résultats insolents aux concours et olympiades de sciences ou d’économie en Corée ou à l’international, leurs instructeurs polyglottes aux états de service irréprochables. Pas de doute, on a bien affaire à la rolls de l'éducation.

Cette réussite à cependant un prix. L'enfant devient une véritable machine. L’article du New York Times révèle l’état d’esprit et les conditions de ces prodiges :

“Soo-yeon Kim, 19 ans, diplômée (du Lycée Daewon) a été acceptée à Princeton ce mois-ci. Les parents du Lycée Daewon sont en général de riches docteurs, avocats ou professeurs d’universités. Le père de Soo-yeon est un directeur exécutif dans le comité olympique coréen. Soo-yeon a développé l’habitude de travailler dur dès son plus jeune âge, en regardant sa mère gronder sa grande soeur pour qu’elle obtienne 100 points à tous ses examens. Même un 98 ou un 99 faisait l’objet de remarques cinglantes. “La majorité des mères coréennes veulent que leurs enfants obtiennent 100 points à tous leurs examens dans toutes les matières”, explique la mère de Soo-yeon. La plus grande ambition de Soo-yeon était de rejoindre une des meilleures universités coréennes, jusqu’à ce qu’elle lise un livre sur les universités américaines écrit par une coréenne diplômée de Harvard. Immédiatement, elle colle un message dans sa chambre : J’irai dans une Ivy League!”. Même durant ses années à Daewon, Soo-yeon, comme d’autres milliers de lycéens coréens, suivent des classes préparatoires en anglais, en physique et dans d’autres matières dans des établissements privés le weekend, afin d’augmenter son score au SAT de plusieurs centaines de points. “J’adore juste réussir aux examens” confesse Soo-yeon.


Dure, dure la vie de lycéen


Les horaires quotidiennes d’un étudiant sont similaires aux heures de travail d’un employé chez McKinsey ou Accenture. Les journées commencent entre 7 heures et 8 heures et se terminent comme bien souvent vers 11 heures. Ces horaires infernales rendent évidemment toute idylle improbable. De toute manière, elle est ouvertement réprimandée par le corps enseignant. Il faut aussi rappeler que les caméras pour surveiller les élèves durant les cours du soir (somnolence, jeux, bavardages etc...) ont été récemment retirées pour son aspect autoritaire. Encore plus éloquent, le bâtiment principal du Korean Minjok Leadership Academy arborait sur son front le credo suivant : “le paradis pour les étudiants voulant étudier, l’enfer pour ceux qui ne le veulent pas” (공부하려고 하는 학생에게는 천국, 공부 싫어하는 학생에게는 지옥). Cette phrase aurait été retirée suite aux plaintes des enseignants pour son coté radical.

Il est vrai, l'accès au paradis n'est possible qu'après la mort (Luc 23, 43).

samedi 7 juin 2008

Mazar-e-charif

Enfin ! Après deux semaines enfermé à Kaboul de retour sur la route. La première étape est la grande ville du nord du pays Mazar-e-Charif « le noble écrin ». Pourquoi un tel sobriquet me direz-vous ? Tout simplement car s'y trouve le tombeau d'Ali, gendre et cousin du Prophète dont l'ordre dans la succession au Prophète est à l'origine du schisme entre chiites (les « partisans » d'Ali), qui estiment qu'il est le successeur direct du Prophète, et sunnites (ceux qui suivent la conduite du Prophète) qui le considèrent comme le quatrième imam. La crypte contenant la dépouille est nichée à l'intérieur de la somptueuse mosquée bleue.

Mazar est en effet un haut-lieu du chiisme dans un pays majoritairement sunnite et a été un foyer de résistance important aux taliban (sunnites et majoritairement Pachtoun, ethnie originaire du sud du pays). Ces derniers ont tout de même réussi à prendre la ville en 1997 et ont effectué des exactions sur les populations civiles dominées par les ethnies Tajik et Ouzbek.

La ville a toutefois été épargné par la plupart des atrocités de la guerre civile qui a éclaté après le retrait des soviétiques grâce au très controversé général Ouzbek Dostum, fameux pour ses changements d'alliances. Pour simplifier : il aura été allié dans l'ordre avec les soviétiques, les taliban, et pour finir avec la coalitions anti-taliban composée les américains et des partisans de Massoud. La petite anecdote veut que pour montrer son allégeance à cette dernière, Dostum n'a pas hésité a rafler quelques milliers de taliban, à les enfermer dans des conteneurs et à les laisser crever dans le désert. Bref, un brave type. Il a encore un certain pouvoir – il est chef d'état major de l'armée Afghane (!!), mais ce titre est surtout honorifique - et joui d'une influence dans le nord mais est surtout protégé par les américains et de ce fait ne risque pas grand chose.

La ville est plutôt prospère et suffisamment sûre pour pouvoir s'y balader en toute tranquillité. Luxe que Kaboul ne permet que dans certaines limites. Un peu d'air frais (en fait chaud, très chaud !) et qui permet de mieux goûter à ce pays décidément très riche et attachant. Et puis aussi de se dégourdir enfin les pattes !

lundi 2 juin 2008

Le récif maudit - Henry de Monfreid

C'est avec un immense plaisir - d'autant plus jouissif que je ne m'attendais pas à trouver ce livre perdu aussi loin des sept mers - que j'ai découvert les écrits de ce monsieur de Monfreid, aventurier s'il en est. Ou plutôt s'il en était. Car à notre époque où les héros de pacotille, d'aucuns diront de supermarchés – signe des temps – font florès, il est un peu triste, mais certainement lucide de devoir se plonger dans le passé pour goûter à l'aventure, la vraie, celle avec des poils, de la sueur et du sel. Feu le 20ème siècle emporta avec lui les dernières grandes découvertes et force est de se résigner à une attitude admirative, contemplative et, ne le cachons pas, emprunte d'envie et de jalousie envers ces existences hors du commun, telle celle d'Henry de Monfreid.

Certes, l'on peut concevoir que tout le monde ne peut être transi de nostalgie d'une époque où le trafic d'esclaves et la contrebande d'armes était, si l'on puit dire, monnaie courante. Mais est-ce tellement différent de nos jours ? Différence, s'il y a est que le romantisme éperdu bien que mâtiné d'un solide réalisme a laissé, définitivement, place au fric. Monfreid, à mi-chemin improbable entre un Rimbaud et un Bouvier, pour sa manière de s'imprégner de l'environnement dans lequel il évolue – il ira jusqu'à se convertir à l'Islam pour mieux s'intégrer à la région et se faire respecter de ses hommes, malgré un penchant pour le Chianti des comptoirs Italiens de la corne de l'Afrique – et pour son absence de jugements simplificateurs et condescendants chers à l'homme Blanc entouré de Noirs sur la mer Rouge. En quelques mots, disons que « le récif maudit » nous narre l'histoire d'un Monfreid, un homme libre sur son boutre, « seul maître à bord après Dieu », qui traficote ce qu'il peut sauf quand il se démène pour aider un ami à conquérir sa bien-aimée.

Mes hommes eux aussi se passionnent mais leurs cris de joie ne s'adressent pas à des chimères; ils ne voient que le mince trait lumineux du sadaf dont la nacre se vent très cher et qui peut-être renferme la perle rare... et pour eux tout cela signifie le troupeau de chameaux, les moutons à queue grasse ou la femme nouvelle. Chacun a sa chimère qui toujours et partout nous soutient dans la misérable réalité.


http://www.henrydemonfreid.com

Les vilains canards

Ca y est, après des années d’attente, la Corée s’est enfin rendu compte que les étrangers vivant sur le sol coréen ne sont pas tous de vilains canards cherchant à usurper le système. A compter du mois du juin 2008, les étrangers vont pouvoir faire l’acquisition d’une carte de crédit (≠ carte de débit), objet relativement rare dans la jeune communautée expatriée en Corée du sud. Et comme les bonnes nouvelles n’arrivent jamais seules, le ministère de la justice a simultanément annoncé que les sites web coréens seront accessibles aux étrangers via leur ‘alien registration number’ nous rapporte le Korea Herald. Un sujet de contrariété et d'affliction sur les blogs et forums de nos amis américains basés à Séoul. “Qu’est ce donc que c’est pas ce numéro d’enregistrement pour aliens” me diriez vous? Un peu d’éveil civique pour la peine.

Toute personne de nationalité coréenne reçoit automatiquement à sa naissance une série de 13 chiffres connu plus communément sous le nom de 'resident registration number' (주민등록번호). Ce dernier est l’héritage de l’Acte d’Enregistrement des Résidents de 1962. A la différence des Etats-Unis ou de la France, il ne s’agit pas d’un numéro de sécurité sociale mais d’un moyen d’identification et de vérification pour toutes transactions et procédures administratives. Les étrangers ayant un visa longue durée (séjour au-delà de 90 jours) reçoivent à la place un 'alien registration number' (외국인 등록번호). Les coréens de nationalité étrangère obtiennent quant à eux un numéro similaire fourni sur 'la carte des coréens de nationalité étrangère ayant résidence en Corée' (외국국적동포 국내거소신고번호). Les 13 chiffres se décomposent de la manière suivante :

- Les six premiers chiffres représentent la date d’anniversaire (aammjj). Par exemple, 800918 pour une personne née le 18 septembre 1980.
- Le septieme chiffre indique le sexe et le siècle de naissance de la personne : 9 pour les hommes et 0 pour les femmes nés entre 1800 et 1899, 1 pour les hommes et 2 pour les femmes nés entre 1900 et 1999, 3 pour les hommes et 4 pour les femmes nés entre 2000 et 2099, 5 pour les étrangers et 6 pour les étrangères nés entre 1900 et 1999, 7 pour les étrangers et 8 pour les étrangères nés entre 2000 et 2099.
- Le huitième, neuvième, dixième, et le onzième chiffres représentent le code du bureau administratif communal ou du quartier (동사무소) du lieu de naissance.
- Le douzième chiffre est un numéro séquentiel pour distinguer les personnes nées le même jour et dans le même lieu.
- Le treizième chiffre est un chiffre de contrôle fourni par ses douze prédécesseurs qui permet de vérifier si le numéro a été retranscrit de manière correcte.

Sans évoquer l’aspect big brother de ce matricule, le registration number est principalement critiqué par les étrangers pour son exclusivité aux coréens. Avec presque 35 millions d'internautes (un taux de pénétration de 71.2%) et sa culture du 빨리 빨리 (vite vite), la Corée a acquis une avance considérable dans les services en ligne notamment les transactions bancaires et les services administratifs. Il suffit de quelques cliques et de son registration number pour pouvoir par exemple faire un virement bancaire immédiat via son téléphone portable ou télécharger un extrait de naissance via l’internet. Seul hic, les numéros des étrangers sont rejetés par les serveurs. Bug systémique? Loin de là. les informations collectées par le service d’immigration n’étant pas automatisé, les sites internet ne se donnent tout simplement pas la peine de les répertorier. En gros, l’alien registration number ne sert pas à grand chose. Certains sites proposent des pages réservés aux étrangers et miracle de la technologie, le nom et le numéro sont enfin reconnus. Il ne suffit plus que de remplir durant une dizaine de minutes ses informations personnelles. Mais juste au moment d’appuyer sur valider, un maudit '500 internal server error' vient brusquement nous écoeurer à deux doigts du précieux sésame. Le moyen le plus efficace reste pour le moment l’envoi par courrier d’une photocopie de son alien registration card aux sites se prêtant à cet exercice, à l'instar du site communautaire Cyworld. Un veritable bond en arrière pas loin des bons de commande de la redoute et des 3 suisses de maman. Autre probleme, les operateurs telephoniques et les banques n’ayant pas non plus de bases de données préalables pour évaluer les risques d’un client étranger potentiel vont lui refuser tout service impliquant une avance financière (abonnement mensuel pour le telephone portable, les cartes de credit, les prêts financiers...). Les malheureux étrangers pourront se consoler en obtenant une carte téléphonique pre-payée et obtenir une carte de débit bancaire toute moche. Pour les plus chanceux d’entre eux, un tiers pourra se porter garant ou ouvrir un compte à son nom mais toutes opérations avancées demandera son intervention systematique (changer de forfait SMS par exemple).



"Je voudrais un petit prêt d'un milliard de won s'il vous plaît. Vous pouvez me faire ça en petites coupures?"




La Corée se prétendant vouloir devenir le hub financier d’Asie, il était décidement temps de changer les choses. Les officiels coréens ont semble t’il du mal à digérer les railleries en tout genre de ses voisins asiatiques lors des cercles financiers internationaux. Au cours d’un recent rassemblement d’experts financiers à Tokyo, les propos suivants auraient été prononcés à l’égard des coréens : “La Corée veut devenir le hub financier d’Asie et concurrencer l’activité bancaire de Hong Kong et la puissance retrouvée du marché financier japonais, mais son marché est manifestement réglementée, inefficace et ne fournit pas une concurrence loyale aux banques étrangères. A quoi rêvent ils?” Avec l’arrivée imminente de l’Acte de Consolidation des Marchés de Capitaux Coréens offrant un marché local plus fair-play aux établissements financiers étrangers, les esprits s’ouvrent et de nombreuses idées semblent s’agiter en tout sens.

Sous l’effet de ces annonces, je décide d’aller par tout le monde pour prêcher la bonne nouvelle. Ma première destination n’est autre que ma banque, la S banque. En Corée du sud, une carte de crédit donne bien évidemment à son acquéreur la possibilité d’avoir des débits différés et d’effectuer des opérations à l’international, mais à la différence de la France, elle donne surtout des avantages tres privilégiés à ses adhérents : des réductions considérables sur l’essence, la consommation téléphonique, les billets d’avion, les tickets de cinema, les restaurants, les cafés, les magasins de fringues, bref une vrai carte de VIP et une véritable frustration pour nous, étrangers, payant plein pot. Ce temps est dorénavant révolu! En franchissant le pas de la porte de mon agence, je découvre avec joie que tous les conseillers financiers sont disponibles pour me servir. Bien que ce soit inutile, je tire un ticket dans la salle d’attente. Client 54, nombre de clients en attente : 1. Le conseiller financier du guichet 1 me repère immédiatement et, tel le rapace qui d’un bec acéré plonge sur proie, appuie sur un bouton faisant apparaître sur sa borne digitale un 54 pixelisé, mon nouveau numéro fétiche. L’employé de la banque et sa cravate violette à paillette dernier cri m’accueille avec un grand sourire. Je décide de le mettre dans la confidence. Le type m'écoute tout en souriant et me demande soundainement si cette annonce inclut la S banque dans l’opération. L’aimable conseiller vient de me tirer à bout portant dans une region proche de mon cortexe cérébral. Après quelques secondes de coupure de jus, je me reprends en lui demandant si une telle decision gouvernmentale ne s’applique pas à tous les établissements financiers en règle général. Il me dame le pion une nouvelle fois en m’expliquant que, jusqu’a nouvelle ordre, la S banque n’a reçu aucune directive à ce sujet. Retour à la case depart. Quid de ma situation financière et de ma première annee en tant que salaryman alors? Le conseiller financier regarde tout de même mes états de service et me fait finalement remplir la fiche de demande pour une carte de crédit qui sera ultérieurement examinée par le service du risque.

C'est connu. On ne met pas les oeufs dans le même panier.



MISE A JOUR : Victoire. J'ai ma carte mais la S Banque me l'a filée en se basant sur mes dépenses et ma première année dans une boîte coréenne. Là, tout d'un coup, l'étranger, il devient tout de suite plus sympa.