samedi 24 janvier 2009

Bonne Année!

C'est le nouvel an lunaire. Retour au bercail pour voir la famille. Toute sortie de la ville devient un véritable périple digne de l'Exode vers le pays de Canaan. Ma famille habite à Séoul et se réunit durant le nouvel an grégorien. Ca évite les escapades périlleuses et les heures de stress au volant.

Quelques photos pour apprécier l'ampleur du défi à relever (n'oubliez pas, c'est l'aller et le retour dans les bouchons) :



Eclectiques vagabondages

A l'ouest de Bishkek, la capitale Kirghize, se trouve la ville de Talas et la rivière éponyme. En 751, les Chinois Tang et les Arabes Abbassides, alors en plein guerres expansionnistes se sont affrontés sur ses rives. La défaite chinoise marqua aussi bien les limites occidentales (jusqu'à maintenant du moins) de l'empire du milieu - trop éloigné de ses bases - que celles des Arabes qui ne sont jamais allés plus à l'est. Des prisonniers chinois ont transmis le secret du papier et probablement la boussole aux Arabes.

Mais ce qui est plus saugrenu, c'est que les Chinois étaient commandés par un Coréen de Goguryeo, Gao Xianzhi (高仙芝, 고선지), qui, fait assez remarquable pour une minorité ethnique, est parvenu au rang de général. Son père était également un général de Goguryeo vaincu par l'alliance Tang-Shilla. Il a participé aux campagnes chinoises visant à subjuguer l'Asie Centrale et le Xinjiang actuel. Il mourut décapité.

L'autre aspect insolite, est que cette partie de l'histoire de Chine a été couverte par Bo Yang, un historien Taïwanais, qui est notamment devenu célèbre par son embastillement par Chiang Kai-Shek, dont il s'était payé la tête par le truchement de traductions de ... Popeye !

mardi 20 janvier 2009

Virtualité Réelle

Il s’agit probablement de la nouvelle la plus sordide que j’ai pu entendre jusqu’ici. Un lycéen, poursuivi pour diffamation, vient de se donner la mort en se jetant de son immeuble mardi matin. Agé de 14 ans au moment des faits, le jeune garçon aurait insulté un avocat sur le forum du jeu online Lineage. L’accusé a insisté auprès de ses parents qu’il n’était en rien l’auteur de ses propos diffamatoires. La police affirme que le joueur était devenu un membre du réseau virtuel en utilisant le numéro d’identification national de son père en 2006. L’avocat a porté plainte auprès de la police en vertu de la loi sur les télécommunications suite aux propos tenus par le lycéen. La police a rejeté la demande en statuant que le père du lycéen n’était pas l’auteur des faits. L’avocat a alors décidé d’intenter un procès pour réclammer dommages et intérêts à l’encontre du père en 2008. La cour de justice a ordonné au père de verser la somme d’un million de wons (environ 570 euros) pour n’avoir pas su empêcher son fils de commettre cette faute. Insatisfait de cette somme dérisoire, l’avocat a décidé de faire appel. L’auteur présumé des propos diffamatoire a dû émettre une excuse officielle devant la cour de justice en voyant la situation s’envenimer. l’avocat était “perplexe” suite à l’annonce du suicide de l’adolescent. Il affirme en effet avoir abandonné les charges retenue contre le père le 15 janvier de cette année suite aux difficultés financières rencontrées par la famille du défunt.

Le jeu vidéo en ligne Lineage semble apparemment réunir en son sein une tripotée d’imbéciles dont le seul but est l’appât du gain. Créé par Ncsoft en 1998, le jeu massivement multi-joueurs en ligne a recueilli jusqu’à trois millions d’adeptes en Corée du sud. Certains parlent de drogue virtuelle. On compte parmi les joueurs un nombre important de mineurs et de personnes sans-emploi. Les accros peuvent rester connectés plusieurs journées à la suite. Lineage a notamment ruiné la carrière du talentueux footballeur Joonso Go. La particulier du jeu réside surtout dans la possibilité d’acheter et vendre entre joueurs des objets pour son avatar. Les dérives sont alors facile à imaginer. En 2003 par exemple, un blanc-bec de 17 ans et trois accolytes ont escroqué la somme rondelette de 140 millions de wons (environ 80 000 euros) à 350 joueurs fanatiques. Les malfaiteurs ont vendu des objets fictifs à des prix défiants toute concurrence. Certains objets inédits peuvent effectivement être vendus à 5 millions de wons (environ 2800 euros) l’unité. Afin d’éviter ce genre de manigance, des sites internet offrent exclusivement des services de chambre de compensation pour les transactions d’objets en ligne. Mais l’argent n’est pas seulement le seul moyen de réglement. Des cas de cession d’objets ou de personnages en échange de faveurs sexuelles ont été relevés par la police. Heureusement, le phénomène semble se tarir : le nombre de connexion est en nette baisse principalement en raison de la sortie de nouveaux jeux onlines dont... Lineage II.


Attention, joueur accro

Désastre Manifeste

On comptait ce mardi six morts et une vingtaine de blessés à l’issue d’une manifestation organisée par des petits commerçants lésés du quartier de Hangangro-2ga dans le district de Yongsan. Les pompiers ont retrouvé les corps à l’intérieur d’un bâtiment dévasté par les flammes. Comment est-on arrivé à ce résultat dramatique?

En mai 2008, la ville de Séoul annonce le développement de Yongsan Link, un immense projet censé rattacher la gare de Yongsan au Musée National de Corée avec des espaces verts et des tours gigantesques que les coréens affectionnent tout particulièrement. Le sous-sol, deux fois plus grand que le COEX de Samsung-dong à Kangnam, abritera à l’instar des Halles de Paris une véritable ville entière avec son lot de centres culturels, grands magasins, hôtels et autres lieux de commerce.


Yongsan Link (la gare actuelle de Yongsan est visible en haut de la photo)


Promoteurs, constructeurs, propriétaires, tous se frottent les mains à l’idée d’un tel projet de construction au coeur de Séoul, seul lieu sans véritable zone commerciale et résidentielle de renom en raison des bases militaires américaines dispersées dans le district de Yongsan. Tous? Non, un petit groupe d’irréductibles, principalement des petits commerçants, demande avec détermination une compensation financière plus conséquente suite à la fermeture de leur commerce. Le quartier, jadis florissant de petites boutiques, de restaurants et d’un petit marché permanent aux allures de souk, est désormais bouclé. Les bulldozers ont investi les lieux depuis quelques mois seulement. Lorsqu’un projet de cette envergure se dessine à l’horizon, l’intimidation prend rapidement le pas sur la négociation. Les anciens propriétaires du quartier ont tout simplement viré leurs locataires, acculés à déclarer en cessation de commerce. Leurs indemnités, si elles existent, sont dérisoires. Difficile dans ces conditions de rester les bras croisés. 120 personnes habitent encore les lieux alors que les démolitions sont en cours.


Des manifestants visiblement pas contents


Depuis le début des travaux, une quarantaine de personnes ont manifesté aux alentours du quartier sans provoquer de heurts majeurs. Lundi matin, les manifestants ont décidé de passer à l’action en s’enfermant à l’intérieur d’un bâtiment de cinq étages du quartier. Munis de pierres et de projectiles, les irréductibles ont repoussé inlassablement toutes les tentatives d’approche par les employés des entreprises de démolition et les forces de l’ordre. Suite à l’arrivée des forces spéciales de la police et d’une grue pour atteindre les étages supérieurs, les manifestants ont sorti les explosifs artisanaux et les jerrycans de liquides inflammables et combustibles. Le siège tourne au drame avec le toit en flamme. Au final cinq manifestants et un policier seront retrouvés sans vie sous les décombres.


Tiens, dans ta gueule!


Les manifestants étaient également munis de lance-projectiles efficaces


"Descente" aérienne des forces spéciales de la police


Le feu sur le toit


Indécrottable


Ce drame tombe mal. Le président Myungbak Lee venait juste de nommer Seokki Kim pour mener l’Agence de Police Nationale. On repprochait notamment à l’ex-chef de la police de Séoul sa gestion violente et autoritaire lors des manifestations à la bougie anti-boeuf américain. Du pain bénit pour l’opposition. "La première réalisation (de Kim) à la tête de la police nationale est la répression sanglante contre des citoyens ordinaires", s’est exclamée la porte-parole du Parti Démocrate. Les partis d'opposition réclament la démission immédiate des responsables de cette affaire.

Le quartier de Yongsan, d’ordinaire calme et fluide, était ce soir encore paralysé.

lundi 19 janvier 2009

Découverte Fortruite

C'est en cherchant une solution de rechange à mes vacances en Asie du sud-est que j'ai trouvé par hasard (pour être honnête, c'était en première page d'un grand quotidien national) ce rendez-vous typiquement coréen.

Du 7 janvier au 1er février, les amateurs de truites de rivière pourront à la fois exercer leur talent de pêcheur et satisfaire leurs papilles gustatives au Festival de Glace de Sancheoneo à Hwacheon (province de Gangwon). Basé sur la rivière de Hwacheongang, l’événement rassemble chaque année plus d'un million de participants (jusqu'à 135 000 visiteurs par jour le weekend) prêts à tout pour capturer celle que l’on appelle “la reine des vallées”. Des trous éparpillés tout au long de cette rivière gelé de 2km de longueur et de 100 mètres de largeur sont à la disposition des festivaliers. Les plus braves tenteront d’attraper à main nue cette truite fort agile tandis que d’autres utiliseront la méthode plus traditionnelle de la canne à pêche. Accessoirement, le lieu se transforme en gigantesque cantine à ciel ouvert : sashimis et sushis en tout genre se dégustent dans une foule sans cesse grandissante.


Aussi fort que la plage en été



Décidement au Pays du Matin Calme, on aime bien faire les choses en groupe

dimanche 11 janvier 2009

Voyage vers l'occident, la série ( Suite de SunWuKong c'est qui?)

comme promis la vidéo de cette incroyable série du Voyage vers l'occident 西游记 (Xi you ji) ..générique et effets spéciaux, attention aux yeux!!

pour ceux qui auraient des problèmes, le lien direct
http://v.youku.com/v_show/id_XMzEzMjcxODQ=.html

Pédalons gaiement, c'est pour la bonne cause.

La Chine est le pays du vélo, ça c'est sûr. Fatigués de pédaler, les Chinois ont adopté le vélo électrique, deux coups de pédales, et zou, on passe Tian An men en un rien de temps, juste assez pour adresser un sourire à Mao. Mais depuis les JO, le gouvernement chinois se met sérieusement au vert. La preuve dans cette nouvelle initiative: les vélos, au lieu de consommer de l'électricité, en produisent. Explications. Les vieux du quartier ont depuis quelques années à leur disposition toute sorte d'engins colorées pour faire leur gym matinale, dont des vélos d'appartement en plein air. Une véritable arène à entraîner des gladiateurs. Depuis peu, donc, les mamies devront un peu plus se concentrer sur leurs coups de pédales et moins bavarder avec leur voisine, parce que dépend de leur souffle la production d'énergie électrique pour les plus démunis. Imaginez, une rangée de 6 Pékinoises peut produire 180 watts par heure...une batterie, reliée aux 6 vélos, si elle est chargée complètement, peut alimenter une télévision pendant 10 à 11 heures. Allez hop! Au travail! Après les mamies cartons, mamies poubelles et mamies coupe coupe herbe (Corée) les mamies pédalos...qu'est-ce qu'on fait pas pour rendre utile nos vénérables aînés.

mercredi 7 janvier 2009

Election au Kirghizstan

Il y a de ça quelques mois, les Bishkekois (Bishkékais ?) ont élu leur députés. La ville a apparemment un parlement, mais absolument aucun de mes collègues n'a voté ; les statistiques de vote affichent pourtant plus de 90% de votants...

Ne comprenant malheureusement guère le russe, je vais juste vous mettre quelques photos évocatrices de la classe politique locale. Y'a du gratiné.

Un général, un

Total relax

La famille ça paie toujours !

Le président de l'association des cascadeurs kirghizes (!?)

Un toqué

Et mon chouchou, le général Alcazar


Plus d'infos sur lui : http://www.axisglobe.com/article.asp?article=320

J'ai pas pu tous les mettre, y'en a des centaines, vraiment des centaines !


mardi 6 janvier 2009

Le choc des balivernes

Samuel Huntington a trépassé. Sans faire du wikipedia, c’est un pur produit de l’élite américaine, Yale, Harvard et tout le toutim. Il a également officié dans l’administration Carter en tant que “White House coordinator of Security Planning for the National Security Council” – quand Brzenziksi était NSA. Tout un programme.

Revenons sur un de ces derniers ouvrages, le fameux « choc des civilisations » sorti en 1994. Ce « brûlot », jeté tel un pavé dans la mare de l’optimisme issue de la fonte de la menace soviétique, se voulait être une réponse aux courants mondialo-internationalistes comme la théorie de paix libérale reprise par Fukuyama (qui au passage en remet une couche : http://the-american-interest.com/contd/?p=688).

Dès la préface, Huttington a la probité de nous prévenir que son livre n’est pas un ouvrage de sciences sociales. Entendez par-là qu’il se contentera de remplir un tiers de chaque page par des citations au lieu de la moitié. Ce qui fait toujours un sixième supplémentaire pour laisser libre court à son imagination débordante sinon à ses fantasmes. Certainement afin de préserver un maximum de suspens, il se garde toutefois de dévoiler le caractère « cheap sci-fi » que le lecteur découvrira assez rapidement.

Ce petit côté « guerre des mondes », rafraîchissant, permettra d’ailleurs de maintenir l’intérêt éveillé entre deux bâillements provoqués par des énumérations longues et fastidieuses. Ce cabotage pénible de nom de pays observés sous différents prismes (religion, ethnie, langue, culture, pointure de chaussure etc…) a au moins le mérite de faire jouer aux 7 erreurs les plus endurants d’entre nous.

L’auteur ne cesse de s’emmêler les pinceaux dans des contradictions (il y a de moins en moins de chrétiens dans le monde, ah oui mais il y a 50 millions de chrétiens en Chine) ou des bêtises (il y aurait de moins en moins d’anglophones sur terre) en collant des citations contradictoires qui, mises bout à bout, arrive à le faire plus ou moins tomber sur ses pieds.

Dans les premières 150 pages, on notera que le Portugal n’est pas en Europe, que la Chine était la 2ème puissance économique (en 94) et d’autres approximations sur l’Asie Centrale (d’ailleurs répétées par Brzenziksi deux ans plus tard dans « le grand échiquier », ce qui rappelle le bon mot de Bruce Cumings : « le cercle des relations internationales aux USA, ce sont dix personnes qui se citent les unes les autres »). Ils n’ont pas de nègres à Harvard and cie pour relire le travail des professeurs qui sucrent des fraises ?

Huttington n’hésite pas non plus à surfer sur la vague de tous les sujets en vogue dans les 90’s (Asian values, éveil de la Chine, déclin de l’occident, menace islamique, régionalisme en Asie etc…), sans ne rien apporter (ce qui démontre bien les méfaits de rétribuer les « scholars » au poids de leurs écrits). Le tout évoque la trame d’un mauvais S.A.S.

Mais ce qui est franchement risible, c’est son côté puant de généralismes, de poncifs, cette vision manichéistes au possible qu’il nous assène imperturbablement, même pour un Américain. (L’assez constipant) Edward Saïd l’a mouché à ce propos (très bon « Popeye » !) dans cet article http://www.nawaat.org/portail/2005/02/02/le-choc-de-lignorance/.

Cela rappelle Peyrefitte qui en 73 déjà, nous annonçait l’Apocalypse sur 500 pages en nous mettant en garde sur le fait que tous les jours il y a de plus en plus de Chinois ; ou bien plus sérieusement, Desproges dans son pamphlet dangereusement xénophobes « les étrangers sont nuls » s’affolait – sans bouger les oreilles - de voir que tous les jours il y avait de plus en plus d’étrangers dans le Monde…

J’ai tout de même du mal à croire que ce type, certainement par ailleurs très brillant puisse avoir des idées aussi bornées et simplistes des réalités de ce monde. Pourquoi un tel amas de billevesées ? A qui le crime profite t’il ? Cela serait-il un travail de commande demandé par des groupes réactionnaires dont les perspectives par trop pacifiques des théories libérales iraient au contraire de leurs intérêts ?

dimanche 4 janvier 2009

Boire ou ne pas Boire

Résultat d'un sondage coréen qui vaut son pesant de cacahuètes.

“Que la nouvelle recrue vide son premier verre même si elle ne consomme pas d’alcool” - Yonhap News


“Un nouvel entrant qui ne consomme pas d’alcool mais qui vide son premier verre et qui quitte les bureaux avant son supérieur après avoir demandé s’il reste du travail à lui confier sera apprécié par sa hiérarchie”.

Tel est le type de réponses données par les responsables des ressources humaines au sujet des problèmes confrontés sur le lieu de travail par les jeunes recrues. Suite au sondage effectué par le site de recrutement incruit.com auprès de 234 responsables des ressources humaines, 79.5% (186 personnes) ont répondu par la positive à la question “avez vous des nouvelles recrues qui vous plaisent?”. 51.6% des sondés donnent comme principale raison “sa mentalité joyeuse et positive” et 38.7% “son attitude attentionnée et sincère”.

Lorsqu’une nouvelle recrue se voit offrir de l’alcool alors qu’elle n’en consomme pas, 66.7% des responsables des ressources humaines lui préconisent “de boire le premier verre par courtoisie et d’éviter les verres suivants du mieux que possible”. ‘Mettre de l’ambiance en faisant le spectacle en guise d’alcool’ (16.7%) et ‘refuser courtoisement un verre sous prétexte de ne pas boire d’alcool’ (15.4%) sont des méthodes relativement peu plebiscitées.

Concernant l’heure de départ tardive du lieu de travail malgré la présence de son supérieur, “poser la question ‘Puis-je vous être utile en quoi que ce soit?’ et d’attendre les ordres de son supérieur” a été la réponse la plus citée. ‘Faire de la présence jusqu’à ce que le supérieur parte’ (15.4%) et ‘partir en avance en avisant son supérieur’ (11.5%) sont des exemples de réponses peu conseillées.

En cas de ‘retard au travail suite à un réveil tardif’, il est fortement recommandé d’“appeler son supérieur pour lui expliquer honnêtement la raison du retard et d’obtenir sa bienveillance” (78.2%). “Appeler un collègue de travail pour lui demander de s’excuser auprès de son supérieur” (7.7%) et “offrir des boissons et des snacks à son équipe pour se repantir après être arrivé au bureau” (2.6%) sont des actes à éviter.



En Corée du sud, ne pas savoir boire d'alcool peut s'avérer être un handicap majeur dans le cadre professionnel. Les soirées alcoolisées ne sont pas seulement l'apanage des commerciaux et des métiers 'masculins' pour les affaires. Une autre forme de dérapage éthylique subsiste au sein du lieu de travail. Une bonne ou mauvaise nouvelle sera l'excuse parfaite pour organiser le hwaesik (littéralement 'repas en groupe'), dîner arrosé entre collègues où les devises d'entreprise et les clinquements de verres d'alcool sont la marque de fabrique. On parle, on mange, mais on boit surtout. Le chef d'équipe est souvent à l'origine de cette mobilisation soi-disante professionnelle, histoire de bonifier les troupes ou de favoriser l'intrégration des nouveaux entrants. On notera au passage l'approbation systématique du petit sous-chef, spécialiste des courbettes à 90 degrés. Selon le type d'établissement et de patron, la fréquence de ces rassemblements peut être élargie à volonté sans être volontiers.

Les hwaesiks représentent ainsi la hantise de nombreux salariés, en particulier pour les femmes. La présence de la jeune recrue est plus qu'obligatoire. Difficile pour les autres d'échapper à la règle surtout si le chef de service répond présent. Boire sans broncher est un exercice de style. Le jeune capable d'aligner au moins trois bouteilles de soju et de chanter comme bel canto au karaoké, prolongement indispensable du hwaesik idyllique, obtiendra la bénédiction de ses supérieurs. En revanche, la personne refusant de "coopérer" en prendra pour son grade. Un joli spectacle qui nous rappelle combien il est parfois difficile de se faire aimer au pays du matin calme.

Un reportage de France24 permet de se familiariser avec cette pratique et d'en comprendre les bouts et les aboutissants.


Pas de doute, ça donne envie