mardi 30 décembre 2008

Sun WuKong, c'est qui?

Sun Wu KOng, c'est celui qui est conscient de la vacuité....encore un truc de moine, vous direz-vous, c est pas loin! Son Goku en japonais...ça vous parle plus? Dragon ball, cette jolie frimousse avec une queue de singe. oui....Sun Wu Kong est un singe qui peut parler et qui porte des vêtements jaunes. plus célèbre que Bruce Lee, que le grand M. et tant d'autre:le Roi Singe, puisqu'il s'agit bien de lui, est une figure mythique, légendaire et ô combien vivante en Chine et dans le coeur des Chinois. Il sort tout droit d'un roman du 16ème siècle intitulé "Voyage vers l'occident". A l'époque l'occident c'était l'Inde, et il s'agit d'une sorte de voyage initiatique pour 3 compères: un moine, un cochon et un singe à la recherche de textes bouddhistes sacrés. A travers toutes sortes de péripéties et de rencontres plus extraordinaires les unes que les autres, un peu à la sauce de nos romans de chevalerie, ou d'un Don Quichotte chinois, les personnages apprennent à se connaître, se repentir et s'agrandir. En l'occurence pour le Roi singe, c'est se repentir d'un passé orgueilleux où il a acquis quantité de pouvoirs et bravé les Dieux. Finalement, il avait été enterré par Bouddha lui-même pendant 500 ans. C'est la déesse de la miséricorde (le Bouddha Guanyin) qui le libère pour qu'il accompagne et aide le moine du Voyage en Occident dans sa quête.
Le Roi singe a inspiré et inspire toujours la production artistique chinoise, qu'il s'agisse de la littérature, de la peinture, du cinéma ou de la télévision. Bon nombre de petits chinois ont la panoplie du roi singe dans leur armoire: la canne magique qui s'allonge à volonté( je vous vois venir avec vos allusions), et le bandeau sur le front.
Une série télévisée est sortie en 1980 et relatait toutes les aventures du singe aux poils synthétiques, du cochon aux joues en carton-pate et du moine à la face fardée, c'est d'un kitch extrême...la réadaptation n'est pas mieux, je vous laisse découvrir tout ça.






le superbe (à mon humble avis) dessin animé.



La liste des produits dérivés est longue, vous vous en doutez....dernièrement c'est une publicité pour de la lessive où l'authentique acteur de la série du Roi Singe apparait.
pour terminer, les organisateurs des JO de 2008 ont longuement hésité sur le choix des mascottes, parmi les favoris éliminés au dernier round se trouvait le roi Singe. Une question pour nos amis lecteurs: d'après vous, qui l'a détrôné: Le poisson, l'antilope, l'hirondelle, la flamme ou le panda?

dimanche 21 décembre 2008

Culture Pub

Petite revue en images de la publicité sud-coréenne:




C'est ce que l'on appelle avoir l'oreille musicale

Annonceur : Samsung Electronics
Agence : Cheil Worldwide



Le chewing-gum anti-crash

Annonceur : Lotte Confectionary
Agence : Daehong Communications



L'odorat du chat est quatorze fois plus développé que celui de l'homme

Annonceur : Yuhan-Kimberly
Agence : Ogilvy & Mather Korea




Conservons un paysage propre

Annonceur : Yuhan-Kimberly
Agence : Ogilvy & Mather Korea



Plus cliché, tu meurs

Annonceur : Shilla Duty Free Shop
Agence : Cheil communications




Un adoucissant hypoallerzénique

Annonceur : Pigeon
Agence : Hancomm



Comme vous le savez probablement, la peau blanche est un des principaux "canons de beauté" asiatiques

Annonceur : Skinfood
Agence : Diamond Ogilvy



No comment

Annonceur : Dunkin Donuts
Agence : inconnu

jeudi 18 décembre 2008

la Société Shaolin

on ne le présente plus, le temple de Shaolin. renommée mondiale, aura mystique de ses moines combattants drappés d'orange. ces derniers avaient tendance à se reposer un peu trop sur leurs lauriers, et les critiques allaient bon train: de la gnognotte,ces moines, même plus capables de lever la jambe à la verticale tellement le succès les a engraissé, des spectacles de pacotilles pour les touristes qui affluent par milliers, l'âme de Shaolin s'en est allée. alors, les dirigeants du temple ont envoyé leurs moines en exil, dans le Yunnan. ça date de ce mois de novembre, les dernières troupes sont arrivées début décembre. allez, hop, au travail les moines, fini de pavaner. un peu de volontariat au service des temples bouddhistes du sud de la CHine qui en avaient besoin: manque de personnel, des temples qui tombaient en ruine et qui n'intéressaient plus personne. un bon moyen aussi diraient certains pour étendre le pouvoir du temple, et s'enrichir encore. en 1994 déjà, le temple était le premier de Chine à créer sa marque du nom de Shaolin et Shaolin temple...en Avril, le temple a lancé sa boutique en ligne, j'y suis allée faire mes emplettes. dans la panoplie du fan de Shaolin, nous avons entre autres, des magnifiques chaussures estampillées du nom Shaolin (ouah, la classe dans la cour de récré) 300 yuans quand même, soit environ 30 euros...à ce prix -là je préfère les légères Yuefei


un bonhomme très zen qui veillera sur votre collection de CD






et puis, pour passer les nerfs quand on n'a pas encore fait l'acquisition du manuel de méditation, voilà la maquette à monter du temple et de ses valeureux occupants.


mardi 16 décembre 2008

Crise Immobilière

Les nouveaux complexes résidentiels du quartier de Pangyo de la ville de Sungnam (banlieue sud de Séoul) s’attendaient à voir leurs 637 propriétaires emménagés dès l'inauguration. Peine perdue. Seule une famille s’est installée dans un des 371 appartements flambant neufs du complexe Vers l'Amour. Quant à Nobleland et ses 266 nouvelles propriétés, il n'y a pas âme qui vive. Nonchalance des nouveaux résidents? Bien au contraire. Un fonctionnaire de la ville de Sungnam donne l’explication : “Un nombre important de nouveaux résidents n’ayant pu vendre leur appartement actuel ou recevoir le jeonsae (depôt de garantie équivalent à au moins la moitié de la valeur de l’appartement permettant au locataire de s’acquitter du loyer) n’ont pas pu s’installer comme initialement prévu. En raison de l’expiration de la durée du contrat, l’unique famille qui vient d’emménager n’avait également pas d’autre choix que de venir s’installer”. Situé à proximité de la petite ceinture séoulite, Pangyo se voulait être l’alternative idéale pour les personnes faisant la navette entre la banlieue sud et le sud de la capitale.


Le complexe Vers l'Amour


Le quartier de Pangyo, "ville nouvelle", a été créée de toute pièce par l'administration Roh pour répondre à la demande excessive en 2005 de logement à Kangnam (ville de Séoul) et Bundang (ville de Sungnam), quartiers résidentiels et commerciaux de standing. Le déséquilibre entre l’offre et la demande pour l’immobilier s’est ainsi répercuté de plein fouet sur le prix du foncier. Le phénomène s’est amplifié avec la participation de spéculateurs sans scrupule, des taux d’emprunt bancaires faibles et l’absence de politiques gouvernementales pour enrayer cette spirale infernale. En juin 2006, Séoul devenait la deuxième ville la plus chère au monde, devant Tokyo, Londres, Genève et New-York. Au plus haut de sa valorisation, le mètre carré à Kangnam dépassait les 12 millions de wons (soit 10 500 euros le mètre carré). A ce tarif, il était possible de s'offrir un pied-à-terre dans le 16ème arrondissement accouplé d’une résidence secondaire dans le 15ème arrondissement à Paris.


Pangyo avant les travaux


Pangyo aujourd'hui


Comment est-il possible alors de devenir propriétaire à ce prix? En Corée du sud, la vente d’appartement neuf s’effectue tout d’abord par boonyang, système de prévente et d’attribution d’appartement par tirage au sort. Le promoteur immobilier permet ainsi de couvrir une partie de ses frais avant même le début des chantiers tandis que le futur propriétaire aura la joie de s’offrir un appartement à prix discount. Les chances d’être tiré au sort augmentent en fonction du nombre de personnes à sa charge, du montant déposé sur le compte de souscription et de l’absence d’appartement enregistré à son nom. Il va s’en dire qu’un petit nombre de coréens rusent de mille façons pour augmenter leurs chances (souscription par un tiers, enregistrement de nouvelles personnes à sa charge etc.) car ces droits d’achat d’appartement, dans un marché où les prix ne font que flamber, peuvent être notamment revendus avec une plus-value conséquente à la clef. Pour la grande majorité, être tiré au sort constitue un préfinancement assuré avec un versement échelonné sur plusieurs années. il ne suffit plus que d'un prêt immobilier à taux bas, facilement accordé à l'époque, pour devenir propriétaire d’un appartement de luxe. En avril 2006, la demande pour des propriétés en boonyang à Pangyo était de 88 souscriptions pour 1 appartement.

Dans un souci d’enrayer la bulle spéculative, le gouvernment s’est décidé fin 2006 à mettre en place une série de mesures et de taxes destinées à dissuader le cumul d’appartement et la revente éclair. Parmi les mesures les plus coërcitives, il est par exemple interdit de vendre tout nouvel appartement situé sur un terrain publique localisé dans 16 zones spécifiques de la Corée (dont Séoul, Incheon et Gwancheon) pendant 10 ans (7 ans pour les appartements au delà de 85 mètres carrés). Avec l’arrivée de la crise du subprime et de la récession économique en 2008, le coût du crédit a augmenté de manière significative, réduisant considérablement la marge de manoeuvre des ménages, acculés sous le poids de leurs dettes et de leurs emprunts hypothécaires. Au final, un nombre important d’emprunteurs se trouvant dans l’incapacité de rembourser leur prêt n’ont même plus la possibilité de faire appel au marché immobilier, paralysé par une réglementation excessive, pour vendre leur appartement.

Pangyo n'est pas la seule zone affectée. Les nouvelles villes de Paju, Asan, Sooji ou Hwasung sont sur le point d'enfanter des résidences fantômes. La ville de Séoul, qui a entrepris de vastes projets résidentiels dans les quartiers de Jamshil, Banpo ou Gangdong, assiste, dans une moindre mesure, au même constat. Dans ce contexte si particulier, la grande branderie semble d'ores et déjà se profiler.


Les nouveaux appartements Park Rio de Jamshil



lundi 15 décembre 2008

Séoul, bonjour ivresse

Article intéressant du Libé sur les nuits agitées et bien arrosées au pays du matin calme. Quelques petites imprécisions mais le rythme adopté par le journaliste est en parfaite symbiose avec l’ambiance désincarnée et ultra speed des soirées frivoles sud-coréennes.



Séoul, bonjour ivresse

Article par Sean James Rose

Rendez-vous à Hongdae, dans le quartier de l'université de Hongik, on attend la Vjette Ari Kim qui va nous introduire au Banana Velvet. Il pleuviote. La nuit a sacrifié aux dieux du néon et des LED (light emitting diodes), ces minuscules points de lumière qui composent des panneaux publicitaires animés comme dans Blade Runner. La Corée n'entend plus être le pays du Matin calme, ou alors il faut entendre par cette quiétude matutinale la torpeur imbibée à laquelle aboutit un trek au bout de la nuit. « Hi Seoul ! », « Salut Séoul ! », le slogan dont s'est dotée la ville, désignée capitale mondiale du design pour 2010, sonne à nos oreilles plutôt comme « Bonjour ivresse ! ».
Vitrine policée. La mégalopole en expansion a beau faire pousser des architectures folles comme le Loop (ou Alternative Space Loop), un espace d'avant-garde à Seokyo-dong, ouvrir des promenades le long du canal à Myeong-dong, essaimer de l'art contemporain un peu partout : par-ci un Claes Oldenburg, par-là une titanesque installation de lumière évolutive dans le parc de Namsan, Electronic Fire, « l'anneau de feu » d'Alexandre Kolinka, cosignée Félicie d'Estienne d'Orves, ça c'est la vitrine high-tech et policée que veut bien nous montrer la municipalité. L'énergie de Séoul déborde la carte postale… Eteignez les bureaux ! Quand le gris matou du conformisme est parti, les souris de la night dansent. Ari Kim, alias VJ Spy, surgit. On la suit à travers les méandres du district étudiant et parmi les odeurs de poissons grillés vendus comme des petits pains à chaque coin de rue.
L'elfe à capuche fend la foule des badauds couche-tard et des noctambules à peine ressuscités pour nous conduire au Velvet Banana d'où refluent dès l'entrée des nappes de gros son. «Soirée hip-hop, ce soir, prévient Ari, c'est le DJ crew, 360 Sounds, qui organise. » «Hello Seoul ! Say yoh !», entonne un DJ fraîchement débarqué de Tokyo pour le Club Day, le quatrième vendredi du mois où, pour 15 000 won, un pass vous donne accès aux boîtes de Hongik. «Yoh, yoh, yoh !» reprend le public acquis au groove du Tokyoïte.

Energie bon enfant.

Ambiance décontractée – les lascars locaux sont fort bien élevés – au milieu d'une faune en baggy, casquette à l'envers, et très très jeune. On savait la génétique favorable aux Asiatiques en matière d'âge. Mais là on se sent ployer sous le poids des ans. Pour peu, on vérifie si c'est bien un ticket ou une carte vermeil qui nous a permis d'entrer. Dans un coin, un jeune peintre improvise un Basquiat, quelqu'un le filme pour les annales de cette «Factory» ad hoc ; plus loin une bande s'agrège autour d'un type qui sautille sur un rap épileptique. Le Velvet Banana dégage une tonne d'énergie bon enfant, mixte de cave estudiantine et de squat d'artistes. On y croise des étudiants étrangers comme Saïd Karlsson, un Suédo-marocain qui «adore les sets de DJ Jinmoo», et des gens de bureau, à l'allure juvénile, telle Kim Hae Lan, une car designer venue s'éclater le week-end.
Le niveau des décibels efface d'un revers de manche pêchu la soirée de la veille au Take Out Drawing, café arty à Seongbuk-dong. Petit flashback : atmosphère plus yin… Dans la galerie-salon de thé, au décor minimal, se rencarde une branchitude intello. Sur fond de Björk coréenne, Doo Seung discute de son projet de revue contemporaine « situationniste » : « Un magazine qui ferait bouger les lignes de manière transversale, tout aussi bien par les discours que le graphisme ou la mode. Son titre : Alook, ça signifie "tache" en coréen, parce qu'on veut faire tache dans le paysage des publications »… Le portable sonne, le même Doo Seung appelle et nous invite à l'anniversaire d'une copine qui travaille à la télé. On quitte le Velvet Banana dont on fait brusquement chuter la moyenne d'âge. Direction Gangnam, le quartier chic au Sud de Séoul. A l'entrée de l'immeuble des hôtesses nous accueillent comme dans un hôtel de luxe, sauf qu'on est dans un immense karaoké. Dans l'une des salles où se déroulent de gargantuesques agapes, on retrouve notre ami Doo Seung qui a un peu oublié Guy Debord et son projet. Le crooner amateur pousse la chansonnette devant un clip sucré dont on comprend qu'il s'agit d'une histoire d'amour impossible… L'heure avance et demain est une autre nuit.

«Gan-bae !»

«Gan-bae ! Allez, on trinque !» Malgré ses airs de poupée, sa robe rose bonbon, sa petite fourrure de starlette et ses accroche-cœurs d'ébène, la mignonne boit cul sec. «Gan-bae !» Elle remet ça illico presto. Hèle la patronne de l'échoppe et recommande, pleine d'allégresse avinée, le soju, l'alcool de riz coréen, et le maeju, la bière. Ingrédients nécessaires à son cocktail explosif : le pok-tan ju, la « bombe ». Tout bon fêtard séoulite qui se respecte s'en enfile une série avant de sortir en club. L'ajuma, la matrone, qui ne s'émeut guère de la soûlographie de la jeune fille, apporte les mille et un mets – le riz, la soupe, le kimchi, le plat national, le chou mariné au piment et à l'ail. On est assis à même le sol, le cul posé sur des coussins très fins (le restau coréen traditionnel c'est yoga plus biture) et l'on mange à l'aide de baguettes plates et pointues en métal (autre exercice de dextérité qui pourrait s'assimiler à un alcootest). Si l'œil s'émerveille de tant de variétés : graines de lotus, radis noirs, poissons frits, poitrine de porc grillée ; les papilles s'affolent devant ce vertige de saveurs où se marient huile de sésame, gingembre et autres épices, et le palais brûle au feu de l'omniprésent piment. «Gan-bae !» Notre fil rouge, ce soir, n'est autre que Nancy Lang, artiste contemporaine et vedette déjantée d'un talk-show sur une chaîne de télévision chrétienne. Nancy est une glamoureuse baby doll asiatique, rigolote pin-up dotée d'une fraîcheur que n'atteignent pas les scuds à base de soju. Elle n'a pas pris l'option daeri driver, l'ange gardien qu'on paie pour vous ramener chez vous plutôt qu'au cimetière, elle n'est accompagnée que de Chanel, son fidèle chaton (en peluche).

Très lookés.

Après avoir cherché une place « sans créneau », Nancy gare enfin sa Mini japonaise – qui doit sûrement être équipée du même GPS que lady Penelope dans les Thunderbirds ou avoir une fonction conduite automatique, vu le taux d'alcoolémie de la conductrice. On est à Itaewon, quartier historique des GI's pendant la guerre de Corée et aujourd'hui des « expats », en grande partie des ingénieurs et des designers automobiles. Nancy nous mène au pied d'une tour, au Volume, temple de l'électro à Séoul. Encore un paradis des lasers et des LED. Cônes de lumière à la Anthony McCall et écran géant de diodes luminescentes où apparaît l'archiprêtre des platines. Tous attendent la grand-messe du DJ allemand Markus Schulz ; lorsqu'il officie, la fosse est en émoi. La liturgie est un peu « panzer-techno», très Ibiza du siècle dernier. Visage lisse et sophistication capillaire hallucinante, les aficionados sont décidément très lookés, habits noirs, blancs ou en camaïeu de gris. Super clean (ici, tu ne dis pas l'heure au dealer). Ils dansent et ne transpirent pas. Sont-ce des replicants ? «Gan-bae !» gin tonic à la main, Nancy nous rejoint, ouf, un humain. On trinque, on discute, on offre un verre à la charmante solitaire. Un garçon impavide s'avance vers nous, cette fois c'est un Envahisseur ! Nancy tout sourire le présente : « My boyfriend ! » OK, il est le temps d'aller se coucher.

mercredi 10 décembre 2008

la Chine recycle ses métros

bonne nouvelle, il y a en Chine aussi des recyclages intelligents. je me demandais ce que l'on faisait des vieux wagons du métro pékinois. et bien je les ai retrouvés:

métro réaménagés en dortoirs pour les étudiants victimes du tremblement de terre dans le Sichuan en mai dernier.












je dirai que du moment que les wagons ne se trouvent pas sur un chantier de métro prêt à s'effondrer, c'est plutôt une bonne nouvelle.

Sosie



Juste pour rire, on a retrouvé la soeur de Park Jisung, l'attaquant de Manchester United. Sauras-tu la reconnaître?

Pour info, Park Jisung est fils unique.

vendredi 5 décembre 2008

Appel à la Résistance




L’info date de mars 2007 mais on en redemande encore. La scène se passe en Chine à Chongquing, dans le quartier de Jiulongpo. Wu Ping et Yang Wu, propriétaires d’un immeuble en brique de 2 étages sur un terrain en démolition de 10,000 mètres carrés, ont été officieusement élus par les internautes chinois les dīng zi hù (釘子戶 / personne ou ménage refusant d’évacuer sa residence réquisitionnée au nom de “l’intérêt public” pour un projet de construction) les plus entêtés de l’histoire. Ils ont embarassé par la même occasion le gouvernement chinois et mis en relief l’absurdité du droit réel immobilier chinois (物權法 ou Wuquan fa).

L’arrivée d’eau et d’électricité a bien évidemment été coupée et l’immeuble est perché à 20 mètres de hauteur. On peut entre autre apercevoir un drapeau chinois et une affiche mentionnant le message suivant : “On ne peut pas violer la propriété privée légitime du peuple sans permission”. Le promoteur immobilier a engagé des poursuites à l’encontre de Wu Ping et Yang Wu et le tribunal a ordonné une évacuation par la force si le couple ne désertait pas les lieux. Difficile toutefois pour le promoteur immobilier, assailli par les médias, de lever le moindre petit doigt sur ce résistant des temps modernes. La rumeur circule qu’une proposition de 2 millions de yuan aurait été faite aux propriétaires mais ces derniers en auraient demandé dix fois plus. Selon d’autres sources, Yang Ping serait proche d’une haut gradé de la mairie de Chongquing. Les intéressés réfutent toutes ces allégations.

Yang Ping est un véritable héros pour de nombreux chinois. On peut notamment apercevoir sur le net des photos de Yang Ping en Marianne. Malheureusement, malgré le soutien des médias et des internautes, l’immeuble fût finalement rasé un mois plus tard. Difficile de savoir comment l’affaire à été conclue mais de nombreuses personnes continuent la lutte contre la démolition et le relogement sur internet.



Fin du siège en Avril 2007



mardi 2 décembre 2008

Effet Boeuf 2

Ce qui devait arriver arriva. Un boucher de Bucheon, province de Gyeonggi, et un restaurant de Kwangju viennent d’être interpellés pour falsification sur la provenance de leur marchandise. Le boucher avait acheté le mois dernier 79,47 kilos de viande de boeuf américain au prix de 8,400 won (5.83$) le kilo pour le revendre estampillé viande de boeuf coréen à 36,700 won le kilo. Le restaurant, quant à lui, a acheté 25,5 kilos de viande américaine et 38,9 kilos de viande australienne pour être revendue en viande coréenne.

Le Service National du Contrôle de Qualité des Produits Agricoles, qui recense 90 156 établissements liés aux activités de la viande de boeuf, vient d’appréhender 488 commerçants pour falsification et tromperie sur la qualité, la nature ou l'origine de la marchandise. 73 132 restaurants et 17 024 distributeurs, revendeurs et bouchers viennent d’être controlés. Dans 18 cas, la viande américaine a été labélisée viande australienne et dans 14 cas, viande coréenne. On compte également trois cas de mélange de viande américaine et coréenne revendu en tant que viande coréenne. Les restaurateurs pris en flagrant délit de falsification risquent jusqu’à une peine de trois ans de prison ferme ou une amende de 30 million de won. Les revendeurs de viande de boeuf risquent une peine allant jusqu’à sept ans d’emprisonnement ou une amende de 100 million de won. La méfiance du public vis-à-vis du boeuf américain aurait poussé ces entreprises voyoues à commettre ces actes.

Depuis 1990, une grande partie de la viande de boeuf consommée en Corée du sud est importée des Etats-Unis et de l’Australie. En 2005, 70% de la viande de boeuf consommée était de provenance étrangère. L’apparition en 2003 de la vache folle aux Etats-Unis a provoqué l’embargo immédiat du boeuf américain sur le sol coréen. Ce blocage a redonné du tonus aux ventes de boeuf coréen. Les bovins coréens, plus connus sous le nom de hanwoo, ont la faveur des consommateurs coréens pour la qualité de leur viande (elle est réfrigérée alors que la viande étrangère arrive congelée) et la réputation de son élevage même si son prix est supérieur aux importations.




Reconnaître l’origine de la viande est un exercice bien difficile. En haut, le hanwoo, au centre, la viande de boeuf américain, en bas la viande de boeuf australien.


Suite à la signature du traité de libre-échange entre les Etats-Unis et la Corée du sud en début d'année, la levée de la quarantaine sur les importations de boeuf américain a fait naître une crainte de voir surgir une épidémie de maladies liées à la vache folle sur le sol coréen. Pendant plusieurs semaines, des manifestations, tournant parfois à l'émeute, ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans les rues de la capitale. Pour faire face à la colère rampante d'une partie de la population, le président Myungbak Lee a d'abord renégocié l'accord de libre-échange sur le boeuf avec les américains, limitant l'importation de boeuf aux animaux de moins de 30 mois. Les ministres de l'Agriculture, de la Santé et de l'Education ont ensuite été sacrifiés sur l’autel de la crise de confiance. Le président a par ailleurs reconnu les erreurs dans la gestion du problème. Aujourd’hui, le calme est certes revenu mais la méfiance règne.

Les importations de viande de boeuf américain ont véritablement repris depuis août 2008 mais la grande distribution, consciente des risques inhérents aux produits américains, n’a emboîté le pas que la semaine dernière. En raison de la contraction de la consommation des ménages et de l’orientation actuelle des consommateurs vers les produits bons marchés, E-Mart, Homeplus et Lotte Mart, Les trois plus grandes chaînes d’hypermarchés sur le marché coréen, ont estimé que le boeuf américain ne suscitait plus la méfiance exacerbée des consommateurs. Le week-end dernier, dans le E-Mart de mon quartier, il était effectivement difficile de trouver de la viande de boeuf américaine, partie comme des petits pains. La qualité est satisfaisante et le prix du kilo de viande est largement inférieur à celui du hanwoo. Au mois de novembre, le boeuf américain représentait d’ores et déjà plus de 50% des importations de boeuf vendus en Corée du sud.



Le boeuf américain est de retour dans les rayons du Lotte Mart


Malheureusement, cette affaire porte avant tout le discrédit sur la chaîne de distribution du boeuf coréen, qui ne dispose pas encore d’un système de traçabilité adéquat. La différence de prix entre le produit américain et coréen permet aux commerçants malveillants de multiplier leur bénéfice par quatre. La tentation est grande. Le hanwoo, gage de qualité de la viande de boeuf en Corée hier encore, vient d’hériter, par le biais d’une poignée de canailles et en un temps record, de l’inquiétude des consommateurs à l’égard du boeuf en général.

lundi 1 décembre 2008

Seoul, Soul of Asia

“Quelle est la ville que vous souhaiteriez la plus visiter d’ici un an?”

Telle était l’une des questions posées dans le sondage mené par la ville de Séoul auprès des habitants des trois pays vedettes de l'Asie, autrement dit, la Chine, le Japon et la Thaïlande. L’agence de sondage et d'études de marché AC Nielsen a ciblé pour le compte de la ville coréenne en novembre un échantillon de 1 500 personnes (750 chinois, 450 japonais et 300 thailandais) ayant voyagé à l’étranger durant ces deux dernières années et ayant l’intention de faire un voyage hors de ses frontières d’ici un an. Surprise, Séoul est devenu la destination la plus courtisée par ses trois nations. La ville de Séoul avait réalisé un sondage similaire l’année dernière et Séoul était alors seulement en quatrième position pour les chinois, deuxième pour les japonais et huitième pour les thailandais. Concernant la question “quelle est la ville qui vous vient le plus à l’esprit pour un projet de voyage à l’étranger”, la capitale sud-coréenne est en troisième position pour les chinois et en deuxième position pour les japonais et les thailandais.

Quelles sont donc les raisons de cet engouement récent pour cette métropole au charme certain mais discret? La ville de Séoul semble tout simplement avoir mis la main à la poche pour promouvoir ses trésors urbains et sa culture dans ces trois pays : 76.8% des chinois sondés affirment avoir vu une publicité sur la ville de Séoul (télévision, journal, internet, affiches). 76% des thailandais et 57.1% des japonais sondés donnent une réponse comparable. Elle a notamment fait appel au réalisateur Chen Kaige, au romancier Ryu Murakami, au photographe Anuchai Secharunputong, ainsi qu'au pianiste George Winston pour se mettre en valeur. Le responsable du plan de promotion de la ville sud-coréenne déclare que "il est prévu d'investir d'une façon soutenue dans la publicité à l'étranger dans les 3-4 prochaines années afin que les intentions se concrétisent en visites réelles de la ville de Séoul".

La Corée semble enfin se donner les moyens de se constituer une attractivité culturelle et touristique digne de son niveau économique. Je dois dire que cette campagne publicitaire est plutôt réussie. Admirez par vous-même le résultat. Prochaine étape, les pays occidentaux?



La version chinoise avec Chen Kaige




La version japonaise avec Ryu Murakami




La version thaïlandaise avec Anuchai Secharunputong

mardi 18 novembre 2008

voyage au bout du charbon

jetez y un oeil, et dites moi ce que vous en pensez


Voyage au bout du charbon
LEMONDE.FR | 17.11.08

© Le Monde.fr

dimanche 9 novembre 2008

Moy Moy Palaboy, ahhang~le Lip Sync dans toute sa splendeur

Le Lip Sync ou Playback est une technique largement utilisée au cinéma.Prêter sa voix pour doubler un acteur, c’est un travail. Doubler un chanteur, c’est un scandale. Exemples nombreux et douloureux dans le monde du show bizz : les Milli Vanili dans les années 90 http://en.wikipedia.org/wiki/Milli_Vanilli, et sujet souvent transposé à l’écran, exemple du film coréen 200 Pounds Beauty sorti en 2006. un sujet qui touche le monde entier, donc, et même (et surtout) la Chine qui passe maître en la matière. Tous les concerts (et même les Live) sont en playback, on en a eu un merveilleux exemple lors des cérémonies d’ouverture et de fermeture des JO : à l’ouverture, c’est cette adorable petite fille aux couettes qui articulait beaucoup trop les paroles pour pouvoir sortir un vrai son. Le scandale a vite été mis à jour. Souvent c’est pour des raisons esthétiques que l’on opte pour le playback. Pendant la cérémonie de clôture, on voyait clairement que tout le monde faisait semblant de pousser la chansonnette. Si bien que lorsqu’un chanteur passe sur un plateau télé, le plus dur pour lui c’est de continuer à bouger les lèvres à peu près en rythme tout en recevant les bouquets des fans et à bien regarder la caméra quand on fait un gros plan. Un pantin sur un podium, quoi. Le tout parfois agrémenté de quelques danseurs en tutu dans un décor en carton pate. Et puis, hop, n’oublions pas les feux d’artifice.
Mais là n’est pas mon propos. Si je parle du Lip Sync aujourd’hui, c’est pour en évoquer le côté délirant, qu’ont su mettre en valeur deux joyeux drilles originaires des Philippines : les bien nommés Moy Moy Palaboy. Cet été 2007, James Ronald Obeso le grand frère aka Moy Moy et son jeune frère Roadfill ont pris leur téléphone portable, avec caméra intégrée, se sont installés dans leur salon et ont commencé à filmer leurs délires sur des tubes musicaux, avec en arrière plan la Tatie qui vaque à ses occupations dans la cuisine, puis les ont posté sur Youtube. 22 vidéos, 7 millions de fois regardées…les Moy Moy Palaboy sont maintenant des stars aux Philippines, Malaysie,etc. ils ont leur programme à la télévision philippins, et passe sur la MTV locale. Allez voir, ça vaut le coup d’œil !
Depuis les copieurs affluent, mais ne fait pas du Lip Synch professionnel qui veut !



Le succès grandissant, ils ont délaissé leur salon et leur tatie pour des environnements et figurants plus divers. Ça reste sympa quand même . La danse qui figure sur cette vidéo est connue de tous les jeunes Philippins. Low low low

et voilà le cours : allez direct à 1 : 15 minutes



18 novembre:tiens c'est amusant! voilà que la Chine se met à sanctionner le play-back! voilà une interdiction chinoise qui fait plaisir pour une fois.
http://www.rue89.com/chinatown/2008/11/17/apres-la-polemique-des-jo-le-play-back-interdit-en-chine

mercredi 5 novembre 2008

La Vérité en Face

La notion de beauté d'un être humain n'existe pas dans le sens où elle est relative... sauf pour BAPA Web 1.0 capable de fournir une analyse faciale complète à partir d'une simple photo. Finie la déconnade. Le site coréen prend en compte votre ethnicité et 32 caractéristiques de votre joli minois (ou de votre face de rat) afin de déterminer en général si votre visage plaît. L'opération prend minimum 5 à 10 minutes. Cette nouvelle méthode, qui utilise des mesures proportionnelles et d'angle du visage est selon son auteur simple et pratique. Loin d'être à vocation désintéressée, le site vise visiblement les nombreux cabinets de chirurgie esthétique en Corée du sud en leurs proposant l'installation du simulateur sur leur site web pour quelques milliers de dollars.





Bref, j'ai essayé avec la tête du nouveau président américain, Barack Obama et tenez vous bien, l'analyse révèle que son taux d'attrait est de 92.62%! J'ai donc décidé de retenter l'opération avec son futur prédécesseur, George Bush. Roulement de tambours. Il n'obtient quant à lui que 72% des suffrages avec sa frimousse. Ca marche!

Futur prix Nobel de physiologie et de médecine 2009?



La classe américaine!

mercredi 29 octobre 2008

J'accuse...

Le bureau londonien de Wieden + Kennedy, l'agence publicitaire de Nike, vient de rappeler à l'ordre l'agence singapourienne Batey Ads pour avoir éhonteusement copié sa séquence de pétrissage, levée et cuisson du pain de son spot publicitaire pour le beurre Lurpak. Un spot pour Qatar Airways présente effectivement une scène montrant la fabrication du pain (un feuilleté pour être plus exact). Sans vouloir interférer dans les affaires des agences publicitaires en question, l'accusation semble un poil exagérée. Jugez-en par vous-même :



L'original


La soit-disante copie


En Corée, le plagiat publicitaire est monnaie courante. Ci-dessous, deux cas flagrants que j'ai découvert personnellement à la télévision. Bizarrement, les deux spots publicitaires coréens ont été remplacés au bout de quelques semaines. Acte de contrition ou poursuite judiciaire?



Pub très dynamique pour la nouvelle féline britannique


Quelle coincidence! la publicité pour Hyundai Capital, société de crédit à la consommation, diffusée sur les ondes quelques semaines après celle de Jaguar, comporte également le tube 'Hush' de Deep Purple et présente des voitures en boucle... dont une Jaguar E-Type. Inspiration divine?





Pub solennelle mais efficace de la plus célèbre des montres suisses


Tiens, tiens, tiens, les airs de violon et les plans du golfeur KJ Choi pour le ginseng Cheong-Kwan-Jang ne vous rappelent rien?

mardi 28 octobre 2008

Jua Choi et les garçons

bon, comme le moral n est pas très bon en ce moment pour l'économie mondiale (sauf pour la Chine, hein, toooouuttt va très bien nous répète la CCTV ), j'ai choisi un peu de musique pour le bonheur de vos oreilles expertes.



avant de visionner la video, voilà des questions qui vous prépareront un peu avant le choc. quelle est la chanson française que l'on entend le plus dans les magasins chinois et coréens? quelle est la chanson française qui lance les étudiants asiatiques dans l'apprentissage de la langue française? quel est le prénom que portent le plus les étudiantes asiatiques dans les classes de français? si vous pouvez répondre à ces questions, vous avez le titre de la chanson, qui a depuis 2007 (oui, oh, j'ai une petite année de retard, vous m'excuserez, ce n'est pas de l'actualité très fraîche)sa version en Chinois, chantée par une artiste singaporienne Jua Choi ou 蔡淳佳Cài Chúnjiā en chinois. le titre est 依恋(Yi lian, pour ceux qui n'avaient pas encore deviné, la sonorité du titre est un ultime indice) ce qui signifie "avoir un attachement sentimental" . photo: c'est peut-être les couettes qui font la ressemblance avec notre tendre chanteuse française
les paroles quant à elles valent bien celles en français, à ceci prêt qu'il ne s'agit pas d'une présentation personnelle de niveau débutant 1 en langue française, mais d'une banale histoire d'amour déçu...un extrait?allez! les meilleurs morceaux:
如果爱 是座秋千
Si l’amour est une balançoire,
你就是我的原点tu es mon premier compagnon de jeu
Je suis attachée à toi
C’est comme une antenne
只收到从前
qui ne recevrait que
回忆的画面
les images du passé
没有你该怎么演

mardi 14 octobre 2008

Dans la peau d'un Chinois


une conversation avec mes collègues de bureau à la pause m'a mis la puce à l'oreille et m'a donné l'envie de faire quelques petites recherches.


tout est parti d'un livre de Marc Boulet "dans la peau d'un Chinois" sorti en 1992. le journaliste écrivain avait eu à l'époque l'idée saugrenue de se faire passer pour un Chinois d'ethnie Ouïgoure (dans le Xinjiang, la province à l'extrême ouest de la Chine à majorité musulmane) : il s'est fait faire (avec les risques que cela implique) une fausse carte d'identité chinoise et a mené pendant quelques mois la vie d'un Ouïgour à Pékin. comment un français a-t-il pu si facilement se faire passer pour un Chinois, me direz-vous? rien de plus simple dans ce vaste pays, il suffit d'aller se balader dans les campagnes pour qu'on vous prenne pour des gens du Xinjiang (à moins d'être un blond aux yeux bleus). vous ne maîtrisez pas le mandarin? pas de problèmes, les ouïgours non plus...je ne doute pas que ce cher MArc Boulet a du vivre des aventures formidables, ce qui lui a permis d'écrire un livre et de le vendre. il a d'ailleurs remis ça quelques années plus tard avec "dans la peau d'un intouchable" et puis "dans la peau d'un..."où il continue à mettre en pratique la technique du caméléon pour le bonheur des lecteurs. des aventures et de beaux récits pour ce journaliste, mais qu'en est-il pour de vrai? je veux dire, qu'en est-il si un jour l'idée saugrenue me vient à moi, vous, nous de prendre la citoyenneté chinoise? bien plus qu'une idée saugrenue, cela tiendrait de la folie furieuse, vous en conviendrez...car prendre la nationalité chinoise signifie abandonner sa nationalité d'origine (pas de double nationalité pour un Chinois), connaître toutes les difficultés de visa pour voyager, accepter un minimum les idées du Parti, accepter de perdre quelques-uns de vos droits et pester devant l'ordinateur parce que le blog de Marc Boulet n'est pas accessible depuis ma nouvelle patrie. (http://marc-boulet.over-blog.com/ )

si toutefois vous maintenez dur et ferme votre envie de devenir Chinois, voici ce qu'il faut faire:remplir le formulaire de demande (en chinois http://english.gov.cn/service/imm_cc.htm) disponible au bureau de la sécurité publique. le formulaire accompagné d'une photo vous demande les informations personnelles de base (nom chinois et d'origine, niveau d'études,etc..) puis la raison première de votre venue en Chine,de justifier vos entrées et sorties en Chine, si vous avez participé à des groupements, organisations ou partis politiques, religieux ou militaires et,si vous avez occupé des postes dans ces organisations, de fournir les preuves et les contacts. Elle requiert une liste de personnes garantes (un peu comme de lettres de recommandation, quoi)et des informations sur les membres de la famille. enfin, votre expérience professionnelle avec les raisons de votre départ du poste. Si vous ne pouvez pas écrire chinois, la personne qui a écrit à votre place doit laisser son nom et ses références au bas du document. Ce dossier sera ensuite examiné par le ministère de la sécurité publique de la République populaire de Chine.
petit comparatif vite fait avec la France:

rappelons ici que le fait de se marier avec une/un chinois(e) ne donne pas la nationalité chinoise, ni d'ailleurs de permis de résidence permanent.soit vous stoppez toute activité professionelle et l'on vous délivre un permis de quelques années à renouveler, soit vous travaillez et vous faites votre visa de travail comme tout le monde.
il y a très peu d'exemple à ma connaissance d'étrangers ayant demandé et obtenu la nationalité chinoise, la plupart des cas date d'une soixantaine d'années, et concerne des étrangers fascinés par l'idéologie maoiste qui rejoignaient alors avec entrain les rangs de l'armée populaire. Pourtant, citons l'exemple plus récent de Lin Tao Ming, un américain qui a pris la nationalité taïwanaise (et donc chinoise...) . Afin de devenir citoyen de la République de Chine, TC Locke de son vrai nom s’est fait adopter par une famille taiwanaise. Ayant obtenu sa naturalisation en 1994, il a accompli un service militaire obligatoire de deux ans, comme tous les citoyens mâles... en voilà un qui a l'air fier d'être Chinois, et il n'a même pas les yeux bridés!!


par contre, les exemples ne manquent pas en ce qui concerne les Chinois qui auraient répudié leur nationalité chinoise, le dernier exemple en date (septembre 2008) est celui de l'actrice Gong Li : en épousant son riche singapourien, elle a par l'occasion aussi embrassé sa nationalité, au grand dam des Chinois.

étrangers en Chine, étrangers on restera, et c'est peut-être mieux comme ça.

le retour du Dragon





le 7 octobre 2008, la série télévisée intitulée 李小龙传奇 Li Xiaolong Chuanqi (la légende de Bruce Lee) est lancée sur CCTV 1. 35 ans après la mort de l'acteur pas souvent très soutenu en Chine, la série sera composée de 50 épisodes. le rôle de Bruce Lee est tenu par l'acteur Honk Kongais Chan Kwok Kwun que l'on a pu voir jouer dans quelques films hollywoodiens tels que Shaolin soccer, Kungfu hustle, Kungfu fighter et tous les films récents où figure le mot Kungfu d'ailleurs, voilà comme ça c'est pratique. La série devait être lancée quelques mois avant les JO (histoire de réveiller encore plus la fierté nationale à la veille des épreuves sportives, et des compétitions spéciales de Kungfu), mais le tremblement de terre et les jours de deuil qui ont suivi ont retardé l'échéance (ça c'est la raison officielle). à l'image de la carrière de Bruce Lee, la série se veut résolument internationale, des acteurs de pas moins de 30 nationalités y tiennent des rôles. par contre, si la plupart des scènes ont donc été tournées en anglais, elles ont été ensuite doublées en mandarin, pas de chance pour ceux qui ont refusé d'apprendre le chinois. pour les plus courageux, donc, voici le lien d'un des épisodes. vous noterez que le générique est chanté en anglais. (faut attendre la fin des pubs avant que ça commence)

http://www.goflv.cn/play/TUDOU/f96ffAs9ObE/
il paraît qu'on peut apprendre des phrases clés tels que 踢他的睾丸 Ti tade Gaowan, qui veut dire "mettre un coup dans les B..."mais bon, ça c'est déjà d'un niveau de mandarin nettement élevé.vive Bruce Lee et le Kungfu.

photo 1: Bruce Lee
photo 2:Danny Chan, y'a un petit quelque chose, non? ça doit être la coupe de cheveux....




pour finir, je n'ai pu m'empêcher de mettre la célébrissime photo de ce que j'appelerai le fouetté de nez, avant de pousser le petit cri....


Problème de Volume

Décidemment, c’est le jour des coïncidences. Un document soumis par la société de gestion de l’environnement au parlementaire Hwiduk Hong (parti des travailleurs démocrates) rapporte que 62 emplacements de la voirie sud-coréenne sont exposés à un niveau sonore nuisible. L’organisation a mesuré durant une journée entière la pollution sonore sur un total de 592 emplacements éparpillés sur l’ensemble du territoire. Le document révèle surtout le lieu le plus bruyant de la péninsule : le Crown Hotel situé à Séoul, Yongsan, dans le quartier d’Itaewon avec un raffut mesuré à 77.5 décibels durant le jour et 76.2 débibels durant la nuit. Pour la blague, le Crown Hotel abrite en ce moment la boîte la plus branchée de la capitale au nom bien choisi de “Volume”. Il est possible que la fil d’attente, la clientèle venue temporairement s’oxygéner à l’extérieur, la horde de voitures de sport et de 4x4 et les taxis en quête de passagers soient à l’origine de ce vacarme nocturne incessant. Mais tout ceci reste bien entendu hypothètique.



Je vous parle pas du "volume" à l'intérieur

Tour de Passe-passe

Dans un précédent post, je faisais mention de l’industrie cinématographique coréenne qui se fourvoye dans le plagiat facile. Les indiens décrochent finalement la palme d’or dans ce domaine avec leur dernière production Hari Puttar. Ce dernier raconte l’histoire de Hari Prasad Dhoonda, mioche de 10 ans immigré en Angleterre, se battant courageusement contre des cambrioleurs dans une résidence abandonnée par des parents partis en vacances.

Ceci ne vous rappelle rien? Parfaitement, c’est le scénario de Maman j’ai raté l’avion. Outre le plagiat d’un script qui a fait recettes au box-office mondial, le titre du film évoque étrangement le nom d’un autre blockbuster de la Warner Bros. Le studio américain a décidé de poursuivre les auteurs du film indien pour cette raison. Du côté indien, on s’étonne de cette action en justice. Munish Purii, directeur général de Mirchi Movies, explique que leur film n’a rien à voir avec le monde de la sorcellerie. Par ailleurs, il précise que Hari est un nom populaire en Inde et Potter signifie “fils” en langue punjabi. Pure coïncidence comme on dit. Warner Bros, qui cherchait à retarder le lancement du film, a d’ailleurs été débouté fin septembre par la haute cour de justice de Bombay. C'est finalement pas sorcier!



Ni vu, ni connu

vendredi 10 octobre 2008

Les Dangers du Recyclage

Après le scandale du lait frelaté en Chine, les capotes prennent le relais. China Daily rapporte un sujet assez rebutant. Des élastiques en caoutchouc et des élastiques à cheveux, fabriqués à base de préservatifs usagés, ont été vendus à Dongguan, dans la province de Guangdong. Selon le New Express Daily, ces élastiques, vendus dans des bazars divers, ont même été retrouvés dans des salons de beauté de la ville prospère du Delta de la Rivière des Perles. Le quotidien de Guangzhou explique que “ces élastiques multicolores et bons marchés se vendent comme des petits pains en zone urbaine, menaçant la santé des habitants et des touristes. Les docteurs de la ville ont prévenu que l’utilisation de ces élastiques peuvent répandre le sida, des verrues et divers MST. Un dermatologiste de l’hôpital de la police armée de Guangzhou confirme la présence de bactéries et de virus sur ces élastiques. Les maladies seraient transmissibles par voie orale, par exemple lorsqu’une personne se lance dans la réalisation d’une natte ou d’un chignon tout en gardant l’élastique sur ces lèvres. Un paquet de 10 élastiques à cheveux recyclés coûte la somme ridicule de 25 fens (2 centimes d’euro), bien moins cher que la concurrence. Bien que les revendeurs se refusent à révèler l’origine de ces élastiques, des sources proches de l’affaire estiment que ces derniers auraient été en partie fabriqués à partir de déchets importés de l’étranger. Les lieux de distraction auraient notamment approvisionné les fabriquants d’élastiques. Un haut responsable de l’administration de l’industrie et du commerce de Guangzhou a déclaré que la fabrication et la vente de produits fabriqués à base de préservatifs étaient un acte punissable par la loi.









Surprise!



En effectuant une recherche plus approfondie, il s’avère que les fabricants d’élastiques auraient utilisé des préservatifs non usagés ayant échoué aux contrôles de qualité. Difficile toutefois d’affirmer si ces accessoires prophylactiques n’ont pas été utilisés à d’autres fins avant d’atterrir dans ces usines, et indirectement sur la crinière de nos amies chinoises.

Un Parcours Semé d'Embûches

Deux nouveaux billets vont dès 2009 damer le pion au billet de 10 000 wons : le billet de 100 000 wons à l’effigie de Gu Kim, leader emblématique de l’indépendance et sixième président du gouvernement provisionnel de la République de Corée durant l’occupation japonaise, et le billet de 50 000 wons à l’effigie de Shinsa Imdang, artiste coréenne du 16ème siècle considérée comme la femme idéale. Jusqu’à présent, les achats de biens et de services en monnaie fiduciaire s’effectuent par le biais de billets de banque dont la valeur faciale est de 10 000 wons (environ 7,5 dollars), 5 000 wons et 1 000 wons. Malgré l’existence de chèques bancaires de 100 000 wons à 10 millions de wons acceptables un peu partout sur la péninsule, l’absence de grosses coupures est un problème de taille pour tout consommateur. Beaucoup de coréens se trimballent ainsi avec un paquet de billets dans leur portefeuille afin de réaliser leurs emplettes. L’achat en espèce, à la différence du paiement par carte, permet encore de marchander chez certains commerçants. Jadis, un billet vert à l’effigie du grand roi Sejong permettait de s’octroyer pas mal de choses. A la fin des années 80, on pouvait par exemple s’offrir une centaine de glaces Jaws Bar ou une centaine de nouilles instantanées Yook-eh-jang à 100 wons l’unité. Aujourd’hui, 10 000 wons permettent à peine d’acheter une boisson dans un café branché de Kangnam. Le prix des biens et des services a été multiplié par 12 et le revenu national par 150 depuis la mise en circulation en 1973 du billet de 10 000 wons.



Les deux nouveaux billets de banque coréen



Les partisans des nouveaux billets de banque ont, semble-t-il, réussi à surmonter la principale inquiétude des autorités : l’introduction de grosses coupures favorise la circulation d’argent sale et l'évasion fiscale. La Commission Indépendante contre la Corruption s’était officiellement opposée à la création de ces billets de banque. En effet, une grosse boîte en carton est nécessaire pour remplir 100 million de wons (75 000 dollars) en coupure de 10 000 wons. Concernant les chèques de banque, l’identité de l’émetteur doit être fourni au dos de ces derniers. Pas facile alors d’opérer dans la discrétion. La Corée du sud est régulièrement montrée du doigt pour les caisses noires et les dessous de table de ses grandes enterprises. Le président de Samsung a connu une surexposition médiatique l’année dernière pour cette raison. La Corée se classe seulement quarantième dans l’Indice de Perception de la Corruption 2008 de l’organisation Transparency International, devancée par des pays comme le Bostwana, Malte ou Porto Rico. La décision sera finalement prise en 2007 par la Banque de Corée d’émettre des gros billets comme les autres pays de l’OCDE, en abandonnant notamment l’idée d’une redénomination du won, projet ambitieux mais coûteux dans sa réalisation.

Alors que ces deux billets sont actuellement en phase de finalisation, le gouvernement tente de suspendre l’émission du billet de 100 000 wons en raison de la controverse sur la présence de Dokdo sur le Daedongyeojido (Grande Carte de Corée), présent sur le verso du billet de banque. Ces îles qui font l’objet d’un contentieux territorial entre le Japon et la Corée du sud sont effectivement absents sur l’oeuvre originale de 1861 de Jeong-ho Kim. Dessiner Dokdo sur cette carte historique provoquerait des problèmes diplomatiques selon le ministre des affaires étrangères et certains hauts responsables. Pour d’autres, l’absence de ces îles est tout bonnement impensable, d’autant plus que Gu Kim, symbole de la résistance japonaise, est au recto de ce billet. Le gouvernement a ainsi décidé d’interrompre l’émission du nouveau billet de 100 000 wons tant qu’une décision claire n’aura été prise.



Pas de Dokdo sur le Daedongyeojido



En revanche, bonne nouvelle pour le billet de 50 000 wons à l’effigie de Shinsa Imdang : celui-ci sera bien disponible début 2009. Jusqu’à présent, personne n’a cherché a se plaindre des fleurs Ume dessinées par le peintre Mong-Ryong Eo au dos du billet.

dimanche 5 octobre 2008

San Lu qui rient

de retour à Beijing, me voilà dans le vif du sujet: le scandale du lait contaminé. les rayons de lait dans les supermarchés sont vides, ou alors ils exposent quelques pauvres sachets de MengNiu ou SanYuan qui se battent en duel. les habituelles vendeuses attribuées aux rayons des produits laitiers n'essaient plus trop d'attirer les clients, et papotent joyeusement devant les yahourts. yahourts toujours présents mais en promotion, deux pour le prix d'un, etc...une amie chinoise s'est lancée dans la confection de lait de soja pour sa consommation personnelle. tous les soirs elle broie les graines de soja pour en ressortir un lait frais et garanti sans substances nocives. pour la plupart des Chinois, le lait et les produits laitiers ont déserté les frigos.
des parodies des publicités sur le lait circulent sur le net. j'en ai selectionné deux pas difficiles à comprendre, elles concernent le lait de la marque San Lu (les trois cerfs).

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l histoire:
il y a très très longtemps, on buvait du SanLu/
mais un jour, une jeune fille va voir sa soeur/
"- ma soeur, tu bois toujours du San lu?
- j ai l'impression qu'il y a un problème dans le lait Sanlu
- quel problème?
- je ne me sens pas très bien, ma peau est bizarre, regarde"/
il faut arrêter de boire du lait San lu, sinon on va devenir comme ma soeur"



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"mais qu'est-ce que vous m'avez donné à boire??"

samedi 4 octobre 2008

Drama Version Télé Réalité

La Corée du sud s’est réveillée en émoi jeudi 2 octobre avec le suicide confirmé de Jinsil Choi, l’une des actrices les plus célèbres du petit et du grand écran coréen. Choi, a été retrouvée pendue dans la salle de bain de son domicile. Avant de se donner la mort, l’actrice envoya deux textos à l'une de ses proches lui demandant de "prendre soin de ses deux enfants si quelque chose (lui) arrive". Elle avait annulé la veille un spot publicitaire et était sur le point de tourner la suite d'une série à succès. Surnommée "l’actrice de la nation", Choi, 40 ans, a incarné depuis la fin des années 80 l’idéal féminin aux yeux de bon nombre de coréens.



Jinsil Choi



Beaucoup de soupçons planent sur les raisons de son acte. Affectée par son divorce difficile avec le baseballer professionnel Sungmin Cho en 2004, Choi souffrait de dépression sévère, traitée à coups de sédatifs. Choi était de surcroît en état de stress aigu après être devenue la cible d'accusations non-fondées circulant sur internet. En effet, on lui reproche d’avoir prêté de l’argent à l’acteur Jaehwan Ahn, lui-même décédé par suicide dans des circonstances troublantes quelques semaines plus tôt. Ahn, ex-acteur de 36 ans reconverti en homme d’affaires et marié à la comédienne Sunhee Jung, a été retrouvé mort semble-t-il asphixié à l’arrière d’un mini-van. Deux briquettes de charbon et une plaque en fer ont été retrouvé à l’intérieur du véhicule, ainsi qu’une lettre de trois pages expliquant les raisons de son suicide. Ahn, impliqué dans la production de films, dans les cosmétiques et dans la gestion de bars, aurait été en proie à de sérieuses difficultés financières. Celles-ci auraient commencé dès l’année dernière, avec l’annulation d’un projet de film en raison d’un budget insuffisant. Ahn cherchait déspéremment à réussir dans les affaires et était trop fière pour avouer ses difficultés. Au bord de la faillite personnelle, l'ex-acteur était assailli par ses créanciers, dont figurait Choi selon les rumeurs sur internet, avec un prêt de 2,5 milliards de wons (2 millions de dollars). Son arrivée éclair au funéraille de Ahn et sa sur-exposition aux côtés de la famille du défunt aurait donné des idées à des internautes mal-intentionnées. Suite à cette série d’attaques contre sa personne, Choi a nié en bloc ces accusations et a demandé à la police de rechercher l’origine de ses messages diffamatoires. Les forces de l’ordre épingleront cinq jours plus tard une jeune employée de 26 ans travaillant pour une boîte de courtage, écrouée pour diffusion de rumeurs non-fondées.

Vendredi, lors de l'anniversaire de mon oncle, Choi et son suicide mystérieux s'étaient invités à nos conversations de table. "Avait-elle quelque chose à cacher?" s'interrogeait l'une de mes tantes? Une partie de mes cousins en restent convaincus. Samedi, la télévision coréenne couvrait durant toute la journée les funérailles de l'idôle de la nation. Les vedettes sont venus nombreux rendre hommages à la défunte. Son site web a recueilli plus d'un million de messages de condoléances. Son aura était telle que deux femmes se sont données la mort de la même manière peu de temps après. Les psychiatres parlent déjà d'un effet Werther, phénomène de psychologie sociale selon lequel la médiatisation d'un suicide entraînerait, par contagion, une vague de suicides dans la population. Perçu par les téléspectateurs comme une solution parmi d'autres à une série de problèmes personnels, le suicide serait ainsi en quelque sorte légitimé par les médias, et par conséquent adopté par des personnes rencontrant des problèmes personnels. La Corée du sud a d'ailleurs le taux de suicide le plus élevé parmi les pays de l'OCDE. Rappelons que le stress est le facteur principal de ce record peu glorieux. La mort de Choi relance également le débat sur la diffusion de rumeurs ou de fausses informations sur internet. En Corée du sud, il y a une tendance à prendre pour argent comptant ce que tout un chacun écrit, d'autant plus facilement lorsqu'il s'agit d'accusations de diffamation. La rumeur plaît, car elle flatte la fainéantise intellectuelle. Les manifestations à la bougie avaient notamment été attisées par les rumeurs non-fondées sur le danger du boeuf américain et la corruption du gouvernement actuel.

Les dramas, séries télévisés coréennes qui montrent la tension entre les valeurs coréennes traditionnelles imprégnées par l'ordre confucéen, le respect de la communauté et de la nation, et l'aspiration à un plus grand individualisme dans une société de consommation ultra-matérialiste, occupent une place prépondérante chez le coréen. Difficile de ne pas trouver un drama à son goût : Diffusion en continu sur toutes les grandes chaînes hertziennes et du câble avec un large spectre thématique allant de la romance au raz-des-pâquerettes aux fresques historiques en passant par le polar ou la grande aventure version Dersou Ouzala. Les dramas, souvent aseptisés, permettent d'ordinaire d'oublier l'actualité peu réjouissante en Corée et dans le monde. Hélas, le feuilleton final de sa principale protagoniste impose le temps d'un week-end un retour à une réalité plus tragique.

jeudi 2 octobre 2008

Jeu de Hasard

Arrestation inhabituelle à Jinhae dans la province sud de Gyeongsang mardi dernier. Au cours de l’enquête, la police a découvert le casier judiciaire chargé du malfaiteur mais surtout le nom du gagnant de la loterie coréenne de juillet 2005. Agé d’une vingtaine d’années, Hwang a dilapidé en l’espace de 8 mois les 1,9 milliards de wons (1,6 millions de dollars) gagnés au loto. Suite à cette fortune soudaine, Hwang tomba dans la prodigalité en fréquentant les bars de luxe et les tripots. Ses premières folies furent l’achat d’une grosse berline allemande de 130 millions de wons (109 000 dollars), l’établissement d’un cyber-café de 150 millions de wons (126 000 dollars) pour son frère et l’acquisition d’une maison de 300 millions de wons (252 000 dollars) pour son père. Suite à cette débauche démesurée de dépenses, Hwang se retrouva rapidement à découvert. Accro à sa nouvelle vie de nabab éphémère, le jeune coréen commettra 18 cambriolages dont le butin s’élève à quelques 5 million de wons (4210 dollars) avec l’aide d’un complice.



Jinhae, plus célèbre pour ses ballades fleuries que pour ses malfrats


Triste fin pour cet ex-millionnaire au parcours improbable. Les pactoles tombent rarement du ciel en Corée du sud. En effet, toute forme de jeux de hasard ou d’activités à orientation spéculative est en principe prohibée selon l’Article 246 de l’Acte Criminelle sous peine d’amende ou d’emprisonnement. Cependant, via l’édiction de lois spéciales, certaines activités spécifiques sont permises sous condition.

Le casino Gangwon-land, crée au travers de l’Acte Spécial sur l’Aide au Développement des Zones Minières abandonnées, est actuellement le seul casino de la péninsule accessible aux coréens. Situés à trois heures de routes (sans compter les bouchons) de Séoul, le casino de Gangwon-land a été volontairement installé dans une zone non-urbaine, loin de toute grande agglomération. L’Acte de Promotion du Tourisme permet pourtant à certains établissements hôteliers de standing de gérer des casinos en pleine ville, principalement Séoul, Incheon, Busan et l’île de Jeju. Mais ces casinos supervisés par le Ministère de la Culture et du Tourisme sont accessibles uniquement aux étrangers.

Bien qu’autorisés, Les jeux de courses de chevaux et les jeux de courses de vélos et de bateaux, respectivement sous la juridiction du Ministère de l’Agriculture et des Forêts et du Ministère de la Culture et du Tourisme, ne sont pas forcèment plus facile d’accès. Comparés à la France et son PMU, les bureaux de vente sont limités et les courses ne sont malheureusement pas retransmis sur les chaînes télévisées coréennes.

Les coréens peuvent se tourner alors vers les loteries nationales pour faire connaissance avec Dame Fortune. Il existe tout d’abord les tickets ToTo et Proto dont les ventes sont réglementées par l’Acte de Promotion des Sports Nationaux et gérées par la Fondation Séoulite de Promotion pour les Sports Olympiques. Il est possible de miser de 100 à 100 000 wons sur le résultats des matchs de sports comme le football, le basketball, le baseball, le volleyball, le golf et la lutte. A l’instar du Loto Foot, il est possible de parier directement sur le score des rencontres mais aussi de prédire avec des cotes fictives l’issue des matchs à l’image de Cote et Match, autre jeu célèbre de la Française des Jeux.

Mais de manière générale, le Loto reste le jeu de hasard le plus populaire en Corée du sud en raison de sa simplicité. Réglementé par l’Acte de la Loterie et de la Caisse de la Loterie et sous la juridiction de la Commission de la Loterie, le Lotto 6/45 est né en décembre 2002 via un consortium composé de Kookmin Bank, le premier réseau bancaire coréen et sept ministères. Les recettes des jeux contribuent notamment au financement des ministères. A la différence du loto de la Française des Jeux, il n’y a qu’un seul tirage par semaine. Le bulletin Lotto 6/45, comme son nom l’indique propose aux joueurs de cocher 6 numéros parmi 45 numéros pour avoir une chance d’emporter le pactole.

Si on en revient à notre triste sire, quelle était donc la probabilité qu’il puisse gagner au loto? Obtenir la bonne combinaison de chiffres est tout simplement d’une chance sur 8 145 060 (6/45 x 5/44 x 4/43 x 3/42 x 2/41 x 1/40 = 720 / 5 864 443 200 soit 1 / 8 145 060). Concernant la probabilité qu’il puisse terminer sur la case prison, je ne suis malheureusement pas assez calé en matière de Monopoly pour vous faire des pronostics.



Mais, mais, mais… j’ai gagné!!!