mercredi 29 octobre 2008

J'accuse...

Le bureau londonien de Wieden + Kennedy, l'agence publicitaire de Nike, vient de rappeler à l'ordre l'agence singapourienne Batey Ads pour avoir éhonteusement copié sa séquence de pétrissage, levée et cuisson du pain de son spot publicitaire pour le beurre Lurpak. Un spot pour Qatar Airways présente effectivement une scène montrant la fabrication du pain (un feuilleté pour être plus exact). Sans vouloir interférer dans les affaires des agences publicitaires en question, l'accusation semble un poil exagérée. Jugez-en par vous-même :



L'original


La soit-disante copie


En Corée, le plagiat publicitaire est monnaie courante. Ci-dessous, deux cas flagrants que j'ai découvert personnellement à la télévision. Bizarrement, les deux spots publicitaires coréens ont été remplacés au bout de quelques semaines. Acte de contrition ou poursuite judiciaire?



Pub très dynamique pour la nouvelle féline britannique


Quelle coincidence! la publicité pour Hyundai Capital, société de crédit à la consommation, diffusée sur les ondes quelques semaines après celle de Jaguar, comporte également le tube 'Hush' de Deep Purple et présente des voitures en boucle... dont une Jaguar E-Type. Inspiration divine?





Pub solennelle mais efficace de la plus célèbre des montres suisses


Tiens, tiens, tiens, les airs de violon et les plans du golfeur KJ Choi pour le ginseng Cheong-Kwan-Jang ne vous rappelent rien?

mardi 28 octobre 2008

Jua Choi et les garçons

bon, comme le moral n est pas très bon en ce moment pour l'économie mondiale (sauf pour la Chine, hein, toooouuttt va très bien nous répète la CCTV ), j'ai choisi un peu de musique pour le bonheur de vos oreilles expertes.



avant de visionner la video, voilà des questions qui vous prépareront un peu avant le choc. quelle est la chanson française que l'on entend le plus dans les magasins chinois et coréens? quelle est la chanson française qui lance les étudiants asiatiques dans l'apprentissage de la langue française? quel est le prénom que portent le plus les étudiantes asiatiques dans les classes de français? si vous pouvez répondre à ces questions, vous avez le titre de la chanson, qui a depuis 2007 (oui, oh, j'ai une petite année de retard, vous m'excuserez, ce n'est pas de l'actualité très fraîche)sa version en Chinois, chantée par une artiste singaporienne Jua Choi ou 蔡淳佳Cài Chúnjiā en chinois. le titre est 依恋(Yi lian, pour ceux qui n'avaient pas encore deviné, la sonorité du titre est un ultime indice) ce qui signifie "avoir un attachement sentimental" . photo: c'est peut-être les couettes qui font la ressemblance avec notre tendre chanteuse française
les paroles quant à elles valent bien celles en français, à ceci prêt qu'il ne s'agit pas d'une présentation personnelle de niveau débutant 1 en langue française, mais d'une banale histoire d'amour déçu...un extrait?allez! les meilleurs morceaux:
如果爱 是座秋千
Si l’amour est une balançoire,
你就是我的原点tu es mon premier compagnon de jeu
Je suis attachée à toi
C’est comme une antenne
只收到从前
qui ne recevrait que
回忆的画面
les images du passé
没有你该怎么演

mardi 14 octobre 2008

Dans la peau d'un Chinois


une conversation avec mes collègues de bureau à la pause m'a mis la puce à l'oreille et m'a donné l'envie de faire quelques petites recherches.


tout est parti d'un livre de Marc Boulet "dans la peau d'un Chinois" sorti en 1992. le journaliste écrivain avait eu à l'époque l'idée saugrenue de se faire passer pour un Chinois d'ethnie Ouïgoure (dans le Xinjiang, la province à l'extrême ouest de la Chine à majorité musulmane) : il s'est fait faire (avec les risques que cela implique) une fausse carte d'identité chinoise et a mené pendant quelques mois la vie d'un Ouïgour à Pékin. comment un français a-t-il pu si facilement se faire passer pour un Chinois, me direz-vous? rien de plus simple dans ce vaste pays, il suffit d'aller se balader dans les campagnes pour qu'on vous prenne pour des gens du Xinjiang (à moins d'être un blond aux yeux bleus). vous ne maîtrisez pas le mandarin? pas de problèmes, les ouïgours non plus...je ne doute pas que ce cher MArc Boulet a du vivre des aventures formidables, ce qui lui a permis d'écrire un livre et de le vendre. il a d'ailleurs remis ça quelques années plus tard avec "dans la peau d'un intouchable" et puis "dans la peau d'un..."où il continue à mettre en pratique la technique du caméléon pour le bonheur des lecteurs. des aventures et de beaux récits pour ce journaliste, mais qu'en est-il pour de vrai? je veux dire, qu'en est-il si un jour l'idée saugrenue me vient à moi, vous, nous de prendre la citoyenneté chinoise? bien plus qu'une idée saugrenue, cela tiendrait de la folie furieuse, vous en conviendrez...car prendre la nationalité chinoise signifie abandonner sa nationalité d'origine (pas de double nationalité pour un Chinois), connaître toutes les difficultés de visa pour voyager, accepter un minimum les idées du Parti, accepter de perdre quelques-uns de vos droits et pester devant l'ordinateur parce que le blog de Marc Boulet n'est pas accessible depuis ma nouvelle patrie. (http://marc-boulet.over-blog.com/ )

si toutefois vous maintenez dur et ferme votre envie de devenir Chinois, voici ce qu'il faut faire:remplir le formulaire de demande (en chinois http://english.gov.cn/service/imm_cc.htm) disponible au bureau de la sécurité publique. le formulaire accompagné d'une photo vous demande les informations personnelles de base (nom chinois et d'origine, niveau d'études,etc..) puis la raison première de votre venue en Chine,de justifier vos entrées et sorties en Chine, si vous avez participé à des groupements, organisations ou partis politiques, religieux ou militaires et,si vous avez occupé des postes dans ces organisations, de fournir les preuves et les contacts. Elle requiert une liste de personnes garantes (un peu comme de lettres de recommandation, quoi)et des informations sur les membres de la famille. enfin, votre expérience professionnelle avec les raisons de votre départ du poste. Si vous ne pouvez pas écrire chinois, la personne qui a écrit à votre place doit laisser son nom et ses références au bas du document. Ce dossier sera ensuite examiné par le ministère de la sécurité publique de la République populaire de Chine.
petit comparatif vite fait avec la France:

rappelons ici que le fait de se marier avec une/un chinois(e) ne donne pas la nationalité chinoise, ni d'ailleurs de permis de résidence permanent.soit vous stoppez toute activité professionelle et l'on vous délivre un permis de quelques années à renouveler, soit vous travaillez et vous faites votre visa de travail comme tout le monde.
il y a très peu d'exemple à ma connaissance d'étrangers ayant demandé et obtenu la nationalité chinoise, la plupart des cas date d'une soixantaine d'années, et concerne des étrangers fascinés par l'idéologie maoiste qui rejoignaient alors avec entrain les rangs de l'armée populaire. Pourtant, citons l'exemple plus récent de Lin Tao Ming, un américain qui a pris la nationalité taïwanaise (et donc chinoise...) . Afin de devenir citoyen de la République de Chine, TC Locke de son vrai nom s’est fait adopter par une famille taiwanaise. Ayant obtenu sa naturalisation en 1994, il a accompli un service militaire obligatoire de deux ans, comme tous les citoyens mâles... en voilà un qui a l'air fier d'être Chinois, et il n'a même pas les yeux bridés!!


par contre, les exemples ne manquent pas en ce qui concerne les Chinois qui auraient répudié leur nationalité chinoise, le dernier exemple en date (septembre 2008) est celui de l'actrice Gong Li : en épousant son riche singapourien, elle a par l'occasion aussi embrassé sa nationalité, au grand dam des Chinois.

étrangers en Chine, étrangers on restera, et c'est peut-être mieux comme ça.

le retour du Dragon





le 7 octobre 2008, la série télévisée intitulée 李小龙传奇 Li Xiaolong Chuanqi (la légende de Bruce Lee) est lancée sur CCTV 1. 35 ans après la mort de l'acteur pas souvent très soutenu en Chine, la série sera composée de 50 épisodes. le rôle de Bruce Lee est tenu par l'acteur Honk Kongais Chan Kwok Kwun que l'on a pu voir jouer dans quelques films hollywoodiens tels que Shaolin soccer, Kungfu hustle, Kungfu fighter et tous les films récents où figure le mot Kungfu d'ailleurs, voilà comme ça c'est pratique. La série devait être lancée quelques mois avant les JO (histoire de réveiller encore plus la fierté nationale à la veille des épreuves sportives, et des compétitions spéciales de Kungfu), mais le tremblement de terre et les jours de deuil qui ont suivi ont retardé l'échéance (ça c'est la raison officielle). à l'image de la carrière de Bruce Lee, la série se veut résolument internationale, des acteurs de pas moins de 30 nationalités y tiennent des rôles. par contre, si la plupart des scènes ont donc été tournées en anglais, elles ont été ensuite doublées en mandarin, pas de chance pour ceux qui ont refusé d'apprendre le chinois. pour les plus courageux, donc, voici le lien d'un des épisodes. vous noterez que le générique est chanté en anglais. (faut attendre la fin des pubs avant que ça commence)

http://www.goflv.cn/play/TUDOU/f96ffAs9ObE/
il paraît qu'on peut apprendre des phrases clés tels que 踢他的睾丸 Ti tade Gaowan, qui veut dire "mettre un coup dans les B..."mais bon, ça c'est déjà d'un niveau de mandarin nettement élevé.vive Bruce Lee et le Kungfu.

photo 1: Bruce Lee
photo 2:Danny Chan, y'a un petit quelque chose, non? ça doit être la coupe de cheveux....




pour finir, je n'ai pu m'empêcher de mettre la célébrissime photo de ce que j'appelerai le fouetté de nez, avant de pousser le petit cri....


Problème de Volume

Décidemment, c’est le jour des coïncidences. Un document soumis par la société de gestion de l’environnement au parlementaire Hwiduk Hong (parti des travailleurs démocrates) rapporte que 62 emplacements de la voirie sud-coréenne sont exposés à un niveau sonore nuisible. L’organisation a mesuré durant une journée entière la pollution sonore sur un total de 592 emplacements éparpillés sur l’ensemble du territoire. Le document révèle surtout le lieu le plus bruyant de la péninsule : le Crown Hotel situé à Séoul, Yongsan, dans le quartier d’Itaewon avec un raffut mesuré à 77.5 décibels durant le jour et 76.2 débibels durant la nuit. Pour la blague, le Crown Hotel abrite en ce moment la boîte la plus branchée de la capitale au nom bien choisi de “Volume”. Il est possible que la fil d’attente, la clientèle venue temporairement s’oxygéner à l’extérieur, la horde de voitures de sport et de 4x4 et les taxis en quête de passagers soient à l’origine de ce vacarme nocturne incessant. Mais tout ceci reste bien entendu hypothètique.



Je vous parle pas du "volume" à l'intérieur

Tour de Passe-passe

Dans un précédent post, je faisais mention de l’industrie cinématographique coréenne qui se fourvoye dans le plagiat facile. Les indiens décrochent finalement la palme d’or dans ce domaine avec leur dernière production Hari Puttar. Ce dernier raconte l’histoire de Hari Prasad Dhoonda, mioche de 10 ans immigré en Angleterre, se battant courageusement contre des cambrioleurs dans une résidence abandonnée par des parents partis en vacances.

Ceci ne vous rappelle rien? Parfaitement, c’est le scénario de Maman j’ai raté l’avion. Outre le plagiat d’un script qui a fait recettes au box-office mondial, le titre du film évoque étrangement le nom d’un autre blockbuster de la Warner Bros. Le studio américain a décidé de poursuivre les auteurs du film indien pour cette raison. Du côté indien, on s’étonne de cette action en justice. Munish Purii, directeur général de Mirchi Movies, explique que leur film n’a rien à voir avec le monde de la sorcellerie. Par ailleurs, il précise que Hari est un nom populaire en Inde et Potter signifie “fils” en langue punjabi. Pure coïncidence comme on dit. Warner Bros, qui cherchait à retarder le lancement du film, a d’ailleurs été débouté fin septembre par la haute cour de justice de Bombay. C'est finalement pas sorcier!



Ni vu, ni connu

vendredi 10 octobre 2008

Les Dangers du Recyclage

Après le scandale du lait frelaté en Chine, les capotes prennent le relais. China Daily rapporte un sujet assez rebutant. Des élastiques en caoutchouc et des élastiques à cheveux, fabriqués à base de préservatifs usagés, ont été vendus à Dongguan, dans la province de Guangdong. Selon le New Express Daily, ces élastiques, vendus dans des bazars divers, ont même été retrouvés dans des salons de beauté de la ville prospère du Delta de la Rivière des Perles. Le quotidien de Guangzhou explique que “ces élastiques multicolores et bons marchés se vendent comme des petits pains en zone urbaine, menaçant la santé des habitants et des touristes. Les docteurs de la ville ont prévenu que l’utilisation de ces élastiques peuvent répandre le sida, des verrues et divers MST. Un dermatologiste de l’hôpital de la police armée de Guangzhou confirme la présence de bactéries et de virus sur ces élastiques. Les maladies seraient transmissibles par voie orale, par exemple lorsqu’une personne se lance dans la réalisation d’une natte ou d’un chignon tout en gardant l’élastique sur ces lèvres. Un paquet de 10 élastiques à cheveux recyclés coûte la somme ridicule de 25 fens (2 centimes d’euro), bien moins cher que la concurrence. Bien que les revendeurs se refusent à révèler l’origine de ces élastiques, des sources proches de l’affaire estiment que ces derniers auraient été en partie fabriqués à partir de déchets importés de l’étranger. Les lieux de distraction auraient notamment approvisionné les fabriquants d’élastiques. Un haut responsable de l’administration de l’industrie et du commerce de Guangzhou a déclaré que la fabrication et la vente de produits fabriqués à base de préservatifs étaient un acte punissable par la loi.









Surprise!



En effectuant une recherche plus approfondie, il s’avère que les fabricants d’élastiques auraient utilisé des préservatifs non usagés ayant échoué aux contrôles de qualité. Difficile toutefois d’affirmer si ces accessoires prophylactiques n’ont pas été utilisés à d’autres fins avant d’atterrir dans ces usines, et indirectement sur la crinière de nos amies chinoises.

Un Parcours Semé d'Embûches

Deux nouveaux billets vont dès 2009 damer le pion au billet de 10 000 wons : le billet de 100 000 wons à l’effigie de Gu Kim, leader emblématique de l’indépendance et sixième président du gouvernement provisionnel de la République de Corée durant l’occupation japonaise, et le billet de 50 000 wons à l’effigie de Shinsa Imdang, artiste coréenne du 16ème siècle considérée comme la femme idéale. Jusqu’à présent, les achats de biens et de services en monnaie fiduciaire s’effectuent par le biais de billets de banque dont la valeur faciale est de 10 000 wons (environ 7,5 dollars), 5 000 wons et 1 000 wons. Malgré l’existence de chèques bancaires de 100 000 wons à 10 millions de wons acceptables un peu partout sur la péninsule, l’absence de grosses coupures est un problème de taille pour tout consommateur. Beaucoup de coréens se trimballent ainsi avec un paquet de billets dans leur portefeuille afin de réaliser leurs emplettes. L’achat en espèce, à la différence du paiement par carte, permet encore de marchander chez certains commerçants. Jadis, un billet vert à l’effigie du grand roi Sejong permettait de s’octroyer pas mal de choses. A la fin des années 80, on pouvait par exemple s’offrir une centaine de glaces Jaws Bar ou une centaine de nouilles instantanées Yook-eh-jang à 100 wons l’unité. Aujourd’hui, 10 000 wons permettent à peine d’acheter une boisson dans un café branché de Kangnam. Le prix des biens et des services a été multiplié par 12 et le revenu national par 150 depuis la mise en circulation en 1973 du billet de 10 000 wons.



Les deux nouveaux billets de banque coréen



Les partisans des nouveaux billets de banque ont, semble-t-il, réussi à surmonter la principale inquiétude des autorités : l’introduction de grosses coupures favorise la circulation d’argent sale et l'évasion fiscale. La Commission Indépendante contre la Corruption s’était officiellement opposée à la création de ces billets de banque. En effet, une grosse boîte en carton est nécessaire pour remplir 100 million de wons (75 000 dollars) en coupure de 10 000 wons. Concernant les chèques de banque, l’identité de l’émetteur doit être fourni au dos de ces derniers. Pas facile alors d’opérer dans la discrétion. La Corée du sud est régulièrement montrée du doigt pour les caisses noires et les dessous de table de ses grandes enterprises. Le président de Samsung a connu une surexposition médiatique l’année dernière pour cette raison. La Corée se classe seulement quarantième dans l’Indice de Perception de la Corruption 2008 de l’organisation Transparency International, devancée par des pays comme le Bostwana, Malte ou Porto Rico. La décision sera finalement prise en 2007 par la Banque de Corée d’émettre des gros billets comme les autres pays de l’OCDE, en abandonnant notamment l’idée d’une redénomination du won, projet ambitieux mais coûteux dans sa réalisation.

Alors que ces deux billets sont actuellement en phase de finalisation, le gouvernement tente de suspendre l’émission du billet de 100 000 wons en raison de la controverse sur la présence de Dokdo sur le Daedongyeojido (Grande Carte de Corée), présent sur le verso du billet de banque. Ces îles qui font l’objet d’un contentieux territorial entre le Japon et la Corée du sud sont effectivement absents sur l’oeuvre originale de 1861 de Jeong-ho Kim. Dessiner Dokdo sur cette carte historique provoquerait des problèmes diplomatiques selon le ministre des affaires étrangères et certains hauts responsables. Pour d’autres, l’absence de ces îles est tout bonnement impensable, d’autant plus que Gu Kim, symbole de la résistance japonaise, est au recto de ce billet. Le gouvernement a ainsi décidé d’interrompre l’émission du nouveau billet de 100 000 wons tant qu’une décision claire n’aura été prise.



Pas de Dokdo sur le Daedongyeojido



En revanche, bonne nouvelle pour le billet de 50 000 wons à l’effigie de Shinsa Imdang : celui-ci sera bien disponible début 2009. Jusqu’à présent, personne n’a cherché a se plaindre des fleurs Ume dessinées par le peintre Mong-Ryong Eo au dos du billet.

dimanche 5 octobre 2008

San Lu qui rient

de retour à Beijing, me voilà dans le vif du sujet: le scandale du lait contaminé. les rayons de lait dans les supermarchés sont vides, ou alors ils exposent quelques pauvres sachets de MengNiu ou SanYuan qui se battent en duel. les habituelles vendeuses attribuées aux rayons des produits laitiers n'essaient plus trop d'attirer les clients, et papotent joyeusement devant les yahourts. yahourts toujours présents mais en promotion, deux pour le prix d'un, etc...une amie chinoise s'est lancée dans la confection de lait de soja pour sa consommation personnelle. tous les soirs elle broie les graines de soja pour en ressortir un lait frais et garanti sans substances nocives. pour la plupart des Chinois, le lait et les produits laitiers ont déserté les frigos.
des parodies des publicités sur le lait circulent sur le net. j'en ai selectionné deux pas difficiles à comprendre, elles concernent le lait de la marque San Lu (les trois cerfs).

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l histoire:
il y a très très longtemps, on buvait du SanLu/
mais un jour, une jeune fille va voir sa soeur/
"- ma soeur, tu bois toujours du San lu?
- j ai l'impression qu'il y a un problème dans le lait Sanlu
- quel problème?
- je ne me sens pas très bien, ma peau est bizarre, regarde"/
il faut arrêter de boire du lait San lu, sinon on va devenir comme ma soeur"



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"mais qu'est-ce que vous m'avez donné à boire??"

samedi 4 octobre 2008

Drama Version Télé Réalité

La Corée du sud s’est réveillée en émoi jeudi 2 octobre avec le suicide confirmé de Jinsil Choi, l’une des actrices les plus célèbres du petit et du grand écran coréen. Choi, a été retrouvée pendue dans la salle de bain de son domicile. Avant de se donner la mort, l’actrice envoya deux textos à l'une de ses proches lui demandant de "prendre soin de ses deux enfants si quelque chose (lui) arrive". Elle avait annulé la veille un spot publicitaire et était sur le point de tourner la suite d'une série à succès. Surnommée "l’actrice de la nation", Choi, 40 ans, a incarné depuis la fin des années 80 l’idéal féminin aux yeux de bon nombre de coréens.



Jinsil Choi



Beaucoup de soupçons planent sur les raisons de son acte. Affectée par son divorce difficile avec le baseballer professionnel Sungmin Cho en 2004, Choi souffrait de dépression sévère, traitée à coups de sédatifs. Choi était de surcroît en état de stress aigu après être devenue la cible d'accusations non-fondées circulant sur internet. En effet, on lui reproche d’avoir prêté de l’argent à l’acteur Jaehwan Ahn, lui-même décédé par suicide dans des circonstances troublantes quelques semaines plus tôt. Ahn, ex-acteur de 36 ans reconverti en homme d’affaires et marié à la comédienne Sunhee Jung, a été retrouvé mort semble-t-il asphixié à l’arrière d’un mini-van. Deux briquettes de charbon et une plaque en fer ont été retrouvé à l’intérieur du véhicule, ainsi qu’une lettre de trois pages expliquant les raisons de son suicide. Ahn, impliqué dans la production de films, dans les cosmétiques et dans la gestion de bars, aurait été en proie à de sérieuses difficultés financières. Celles-ci auraient commencé dès l’année dernière, avec l’annulation d’un projet de film en raison d’un budget insuffisant. Ahn cherchait déspéremment à réussir dans les affaires et était trop fière pour avouer ses difficultés. Au bord de la faillite personnelle, l'ex-acteur était assailli par ses créanciers, dont figurait Choi selon les rumeurs sur internet, avec un prêt de 2,5 milliards de wons (2 millions de dollars). Son arrivée éclair au funéraille de Ahn et sa sur-exposition aux côtés de la famille du défunt aurait donné des idées à des internautes mal-intentionnées. Suite à cette série d’attaques contre sa personne, Choi a nié en bloc ces accusations et a demandé à la police de rechercher l’origine de ses messages diffamatoires. Les forces de l’ordre épingleront cinq jours plus tard une jeune employée de 26 ans travaillant pour une boîte de courtage, écrouée pour diffusion de rumeurs non-fondées.

Vendredi, lors de l'anniversaire de mon oncle, Choi et son suicide mystérieux s'étaient invités à nos conversations de table. "Avait-elle quelque chose à cacher?" s'interrogeait l'une de mes tantes? Une partie de mes cousins en restent convaincus. Samedi, la télévision coréenne couvrait durant toute la journée les funérailles de l'idôle de la nation. Les vedettes sont venus nombreux rendre hommages à la défunte. Son site web a recueilli plus d'un million de messages de condoléances. Son aura était telle que deux femmes se sont données la mort de la même manière peu de temps après. Les psychiatres parlent déjà d'un effet Werther, phénomène de psychologie sociale selon lequel la médiatisation d'un suicide entraînerait, par contagion, une vague de suicides dans la population. Perçu par les téléspectateurs comme une solution parmi d'autres à une série de problèmes personnels, le suicide serait ainsi en quelque sorte légitimé par les médias, et par conséquent adopté par des personnes rencontrant des problèmes personnels. La Corée du sud a d'ailleurs le taux de suicide le plus élevé parmi les pays de l'OCDE. Rappelons que le stress est le facteur principal de ce record peu glorieux. La mort de Choi relance également le débat sur la diffusion de rumeurs ou de fausses informations sur internet. En Corée du sud, il y a une tendance à prendre pour argent comptant ce que tout un chacun écrit, d'autant plus facilement lorsqu'il s'agit d'accusations de diffamation. La rumeur plaît, car elle flatte la fainéantise intellectuelle. Les manifestations à la bougie avaient notamment été attisées par les rumeurs non-fondées sur le danger du boeuf américain et la corruption du gouvernement actuel.

Les dramas, séries télévisés coréennes qui montrent la tension entre les valeurs coréennes traditionnelles imprégnées par l'ordre confucéen, le respect de la communauté et de la nation, et l'aspiration à un plus grand individualisme dans une société de consommation ultra-matérialiste, occupent une place prépondérante chez le coréen. Difficile de ne pas trouver un drama à son goût : Diffusion en continu sur toutes les grandes chaînes hertziennes et du câble avec un large spectre thématique allant de la romance au raz-des-pâquerettes aux fresques historiques en passant par le polar ou la grande aventure version Dersou Ouzala. Les dramas, souvent aseptisés, permettent d'ordinaire d'oublier l'actualité peu réjouissante en Corée et dans le monde. Hélas, le feuilleton final de sa principale protagoniste impose le temps d'un week-end un retour à une réalité plus tragique.

jeudi 2 octobre 2008

Jeu de Hasard

Arrestation inhabituelle à Jinhae dans la province sud de Gyeongsang mardi dernier. Au cours de l’enquête, la police a découvert le casier judiciaire chargé du malfaiteur mais surtout le nom du gagnant de la loterie coréenne de juillet 2005. Agé d’une vingtaine d’années, Hwang a dilapidé en l’espace de 8 mois les 1,9 milliards de wons (1,6 millions de dollars) gagnés au loto. Suite à cette fortune soudaine, Hwang tomba dans la prodigalité en fréquentant les bars de luxe et les tripots. Ses premières folies furent l’achat d’une grosse berline allemande de 130 millions de wons (109 000 dollars), l’établissement d’un cyber-café de 150 millions de wons (126 000 dollars) pour son frère et l’acquisition d’une maison de 300 millions de wons (252 000 dollars) pour son père. Suite à cette débauche démesurée de dépenses, Hwang se retrouva rapidement à découvert. Accro à sa nouvelle vie de nabab éphémère, le jeune coréen commettra 18 cambriolages dont le butin s’élève à quelques 5 million de wons (4210 dollars) avec l’aide d’un complice.



Jinhae, plus célèbre pour ses ballades fleuries que pour ses malfrats


Triste fin pour cet ex-millionnaire au parcours improbable. Les pactoles tombent rarement du ciel en Corée du sud. En effet, toute forme de jeux de hasard ou d’activités à orientation spéculative est en principe prohibée selon l’Article 246 de l’Acte Criminelle sous peine d’amende ou d’emprisonnement. Cependant, via l’édiction de lois spéciales, certaines activités spécifiques sont permises sous condition.

Le casino Gangwon-land, crée au travers de l’Acte Spécial sur l’Aide au Développement des Zones Minières abandonnées, est actuellement le seul casino de la péninsule accessible aux coréens. Situés à trois heures de routes (sans compter les bouchons) de Séoul, le casino de Gangwon-land a été volontairement installé dans une zone non-urbaine, loin de toute grande agglomération. L’Acte de Promotion du Tourisme permet pourtant à certains établissements hôteliers de standing de gérer des casinos en pleine ville, principalement Séoul, Incheon, Busan et l’île de Jeju. Mais ces casinos supervisés par le Ministère de la Culture et du Tourisme sont accessibles uniquement aux étrangers.

Bien qu’autorisés, Les jeux de courses de chevaux et les jeux de courses de vélos et de bateaux, respectivement sous la juridiction du Ministère de l’Agriculture et des Forêts et du Ministère de la Culture et du Tourisme, ne sont pas forcèment plus facile d’accès. Comparés à la France et son PMU, les bureaux de vente sont limités et les courses ne sont malheureusement pas retransmis sur les chaînes télévisées coréennes.

Les coréens peuvent se tourner alors vers les loteries nationales pour faire connaissance avec Dame Fortune. Il existe tout d’abord les tickets ToTo et Proto dont les ventes sont réglementées par l’Acte de Promotion des Sports Nationaux et gérées par la Fondation Séoulite de Promotion pour les Sports Olympiques. Il est possible de miser de 100 à 100 000 wons sur le résultats des matchs de sports comme le football, le basketball, le baseball, le volleyball, le golf et la lutte. A l’instar du Loto Foot, il est possible de parier directement sur le score des rencontres mais aussi de prédire avec des cotes fictives l’issue des matchs à l’image de Cote et Match, autre jeu célèbre de la Française des Jeux.

Mais de manière générale, le Loto reste le jeu de hasard le plus populaire en Corée du sud en raison de sa simplicité. Réglementé par l’Acte de la Loterie et de la Caisse de la Loterie et sous la juridiction de la Commission de la Loterie, le Lotto 6/45 est né en décembre 2002 via un consortium composé de Kookmin Bank, le premier réseau bancaire coréen et sept ministères. Les recettes des jeux contribuent notamment au financement des ministères. A la différence du loto de la Française des Jeux, il n’y a qu’un seul tirage par semaine. Le bulletin Lotto 6/45, comme son nom l’indique propose aux joueurs de cocher 6 numéros parmi 45 numéros pour avoir une chance d’emporter le pactole.

Si on en revient à notre triste sire, quelle était donc la probabilité qu’il puisse gagner au loto? Obtenir la bonne combinaison de chiffres est tout simplement d’une chance sur 8 145 060 (6/45 x 5/44 x 4/43 x 3/42 x 2/41 x 1/40 = 720 / 5 864 443 200 soit 1 / 8 145 060). Concernant la probabilité qu’il puisse terminer sur la case prison, je ne suis malheureusement pas assez calé en matière de Monopoly pour vous faire des pronostics.



Mais, mais, mais… j’ai gagné!!!