vendredi 5 septembre 2008

Corée vs Thaïlande

“Comment la Corée peut-elle déconseiller avant tout le monde les voyages en destination de la Thaïlande alors qu’elle effectue des manifestations d’une bien plus grande ampleur?”

C'est par ces mots que les services de la famille royale ont ouvertement exprimé leur mécontentement aux membres de l’association en charge de la célébration du cinquantième anniversaire des relations coréano-thaïlandaises (le 19 septembre 2008). Le Ministère des affaires étrangères et du commerce coréen a émis le 2 septembre 2008 un avertissement classant la majorité du territoire thaïlandais comme zone de voyage à risque. Le lendemain, la France, le Danemark, la Suisse, la Chine, Taiwan et la Nouvelle-Zélande emboîtaient le pas.

“La Corée a été le témoin de violentes manifestations pendant plusieurs mois lors des rassemblements à la bougie contre l’importation du boeuf américain avec des confrontations avec la police en plein centre-ville et pourtant la Thaïlande n’a pas demandé à ses ressortissants de ne plus se rendre en Corée du sud” s’est exclamé un représentant du sécrétariat royal de sa majesté. “Plusieurs centaines de milliers de personnes ont manifesté en Corée tandis que seulement des milliers voire au maximum des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés en Thailande. Dans ces conditions, la Thailande aurait classé plusieurs fois la Corée comme zone de voyage à risque”.

L’association coréenne, de passage en Thailande pour règler les derniers détails de la cérémonie, était assez surprise. Elle leur a ainsi expliquée que “la situation n’est pas vraiment comparable vue que la Corée n’avait ni fermé son aéroport ni décrété l’état d’urgence”. Le sécrétariat royal a finalement demandé à la délégation coréenne d’en parler au gouvernement pour retirer cet avertissement.

Seojong Hwang, le consul général de l’ambassade de Corée du sud à Bangkok, a indiqué à ce sujet que “bien que les services de la couronne ont fait part indirectement de leur mécontentement, il est normal pour notre gouvernement d’avertir nos ressortissants des risques de voyager en Thailande car leur sécurité reste avant tout notre priorité”.

Morale de l'histoire : ce n’est pas la quantité qui compte, c’est la qualité.

Pour rappel, le Premier ministre thaïlandais, Samak Sundaravej, a décrété mardi l'état d'urgence à Bangkok suite à la mort d'une personne lors d'affrontements entre partisans et opposants du gouvernement début septembre. En vertu des mesures d'urgence annoncées à la télévision et à la radio, tous les rassemblements publics sont interdits dans la capitale. Des restrictions ont été également imposées aux médias concernant les informations susceptibles de “nuire à la sécurité publique”.



On aurait dû faire péter les bougies!

2 commentaires:

Daegann a dit…

Effectivement c'est pas la quantité qui compte mais les débordements. La crise est differente et même s'il y a eu des affrontement en corée (ou la majorité des manifestation se sont quand même passé sans heurt) ce n'est pas comparable avec ce qui se passe en Thailande. Et puis c'est surtout que la situation en thailande est pas stable...

- Daegann -

Vince a dit…

Le but de mon propos n'était pas d'évoquer la similitude des deux régimes mais de montrer deux extrêmes via un phénomène commun. C'est surtout la réponse de l'association coréenne qui m'a bien fait marrer car elle met un point final aux revendications de la Thaïlande. Le commentaire de la photo était peut-être un peu ambigu. Désolé, c'est désormais rectifié!