mardi 30 décembre 2008

Sun WuKong, c'est qui?

Sun Wu KOng, c'est celui qui est conscient de la vacuité....encore un truc de moine, vous direz-vous, c est pas loin! Son Goku en japonais...ça vous parle plus? Dragon ball, cette jolie frimousse avec une queue de singe. oui....Sun Wu Kong est un singe qui peut parler et qui porte des vêtements jaunes. plus célèbre que Bruce Lee, que le grand M. et tant d'autre:le Roi Singe, puisqu'il s'agit bien de lui, est une figure mythique, légendaire et ô combien vivante en Chine et dans le coeur des Chinois. Il sort tout droit d'un roman du 16ème siècle intitulé "Voyage vers l'occident". A l'époque l'occident c'était l'Inde, et il s'agit d'une sorte de voyage initiatique pour 3 compères: un moine, un cochon et un singe à la recherche de textes bouddhistes sacrés. A travers toutes sortes de péripéties et de rencontres plus extraordinaires les unes que les autres, un peu à la sauce de nos romans de chevalerie, ou d'un Don Quichotte chinois, les personnages apprennent à se connaître, se repentir et s'agrandir. En l'occurence pour le Roi singe, c'est se repentir d'un passé orgueilleux où il a acquis quantité de pouvoirs et bravé les Dieux. Finalement, il avait été enterré par Bouddha lui-même pendant 500 ans. C'est la déesse de la miséricorde (le Bouddha Guanyin) qui le libère pour qu'il accompagne et aide le moine du Voyage en Occident dans sa quête.
Le Roi singe a inspiré et inspire toujours la production artistique chinoise, qu'il s'agisse de la littérature, de la peinture, du cinéma ou de la télévision. Bon nombre de petits chinois ont la panoplie du roi singe dans leur armoire: la canne magique qui s'allonge à volonté( je vous vois venir avec vos allusions), et le bandeau sur le front.
Une série télévisée est sortie en 1980 et relatait toutes les aventures du singe aux poils synthétiques, du cochon aux joues en carton-pate et du moine à la face fardée, c'est d'un kitch extrême...la réadaptation n'est pas mieux, je vous laisse découvrir tout ça.






le superbe (à mon humble avis) dessin animé.



La liste des produits dérivés est longue, vous vous en doutez....dernièrement c'est une publicité pour de la lessive où l'authentique acteur de la série du Roi Singe apparait.
pour terminer, les organisateurs des JO de 2008 ont longuement hésité sur le choix des mascottes, parmi les favoris éliminés au dernier round se trouvait le roi Singe. Une question pour nos amis lecteurs: d'après vous, qui l'a détrôné: Le poisson, l'antilope, l'hirondelle, la flamme ou le panda?

dimanche 21 décembre 2008

Culture Pub

Petite revue en images de la publicité sud-coréenne:




C'est ce que l'on appelle avoir l'oreille musicale

Annonceur : Samsung Electronics
Agence : Cheil Worldwide



Le chewing-gum anti-crash

Annonceur : Lotte Confectionary
Agence : Daehong Communications



L'odorat du chat est quatorze fois plus développé que celui de l'homme

Annonceur : Yuhan-Kimberly
Agence : Ogilvy & Mather Korea




Conservons un paysage propre

Annonceur : Yuhan-Kimberly
Agence : Ogilvy & Mather Korea



Plus cliché, tu meurs

Annonceur : Shilla Duty Free Shop
Agence : Cheil communications




Un adoucissant hypoallerzénique

Annonceur : Pigeon
Agence : Hancomm



Comme vous le savez probablement, la peau blanche est un des principaux "canons de beauté" asiatiques

Annonceur : Skinfood
Agence : Diamond Ogilvy



No comment

Annonceur : Dunkin Donuts
Agence : inconnu

jeudi 18 décembre 2008

la Société Shaolin

on ne le présente plus, le temple de Shaolin. renommée mondiale, aura mystique de ses moines combattants drappés d'orange. ces derniers avaient tendance à se reposer un peu trop sur leurs lauriers, et les critiques allaient bon train: de la gnognotte,ces moines, même plus capables de lever la jambe à la verticale tellement le succès les a engraissé, des spectacles de pacotilles pour les touristes qui affluent par milliers, l'âme de Shaolin s'en est allée. alors, les dirigeants du temple ont envoyé leurs moines en exil, dans le Yunnan. ça date de ce mois de novembre, les dernières troupes sont arrivées début décembre. allez, hop, au travail les moines, fini de pavaner. un peu de volontariat au service des temples bouddhistes du sud de la CHine qui en avaient besoin: manque de personnel, des temples qui tombaient en ruine et qui n'intéressaient plus personne. un bon moyen aussi diraient certains pour étendre le pouvoir du temple, et s'enrichir encore. en 1994 déjà, le temple était le premier de Chine à créer sa marque du nom de Shaolin et Shaolin temple...en Avril, le temple a lancé sa boutique en ligne, j'y suis allée faire mes emplettes. dans la panoplie du fan de Shaolin, nous avons entre autres, des magnifiques chaussures estampillées du nom Shaolin (ouah, la classe dans la cour de récré) 300 yuans quand même, soit environ 30 euros...à ce prix -là je préfère les légères Yuefei


un bonhomme très zen qui veillera sur votre collection de CD






et puis, pour passer les nerfs quand on n'a pas encore fait l'acquisition du manuel de méditation, voilà la maquette à monter du temple et de ses valeureux occupants.


mardi 16 décembre 2008

Crise Immobilière

Les nouveaux complexes résidentiels du quartier de Pangyo de la ville de Sungnam (banlieue sud de Séoul) s’attendaient à voir leurs 637 propriétaires emménagés dès l'inauguration. Peine perdue. Seule une famille s’est installée dans un des 371 appartements flambant neufs du complexe Vers l'Amour. Quant à Nobleland et ses 266 nouvelles propriétés, il n'y a pas âme qui vive. Nonchalance des nouveaux résidents? Bien au contraire. Un fonctionnaire de la ville de Sungnam donne l’explication : “Un nombre important de nouveaux résidents n’ayant pu vendre leur appartement actuel ou recevoir le jeonsae (depôt de garantie équivalent à au moins la moitié de la valeur de l’appartement permettant au locataire de s’acquitter du loyer) n’ont pas pu s’installer comme initialement prévu. En raison de l’expiration de la durée du contrat, l’unique famille qui vient d’emménager n’avait également pas d’autre choix que de venir s’installer”. Situé à proximité de la petite ceinture séoulite, Pangyo se voulait être l’alternative idéale pour les personnes faisant la navette entre la banlieue sud et le sud de la capitale.


Le complexe Vers l'Amour


Le quartier de Pangyo, "ville nouvelle", a été créée de toute pièce par l'administration Roh pour répondre à la demande excessive en 2005 de logement à Kangnam (ville de Séoul) et Bundang (ville de Sungnam), quartiers résidentiels et commerciaux de standing. Le déséquilibre entre l’offre et la demande pour l’immobilier s’est ainsi répercuté de plein fouet sur le prix du foncier. Le phénomène s’est amplifié avec la participation de spéculateurs sans scrupule, des taux d’emprunt bancaires faibles et l’absence de politiques gouvernementales pour enrayer cette spirale infernale. En juin 2006, Séoul devenait la deuxième ville la plus chère au monde, devant Tokyo, Londres, Genève et New-York. Au plus haut de sa valorisation, le mètre carré à Kangnam dépassait les 12 millions de wons (soit 10 500 euros le mètre carré). A ce tarif, il était possible de s'offrir un pied-à-terre dans le 16ème arrondissement accouplé d’une résidence secondaire dans le 15ème arrondissement à Paris.


Pangyo avant les travaux


Pangyo aujourd'hui


Comment est-il possible alors de devenir propriétaire à ce prix? En Corée du sud, la vente d’appartement neuf s’effectue tout d’abord par boonyang, système de prévente et d’attribution d’appartement par tirage au sort. Le promoteur immobilier permet ainsi de couvrir une partie de ses frais avant même le début des chantiers tandis que le futur propriétaire aura la joie de s’offrir un appartement à prix discount. Les chances d’être tiré au sort augmentent en fonction du nombre de personnes à sa charge, du montant déposé sur le compte de souscription et de l’absence d’appartement enregistré à son nom. Il va s’en dire qu’un petit nombre de coréens rusent de mille façons pour augmenter leurs chances (souscription par un tiers, enregistrement de nouvelles personnes à sa charge etc.) car ces droits d’achat d’appartement, dans un marché où les prix ne font que flamber, peuvent être notamment revendus avec une plus-value conséquente à la clef. Pour la grande majorité, être tiré au sort constitue un préfinancement assuré avec un versement échelonné sur plusieurs années. il ne suffit plus que d'un prêt immobilier à taux bas, facilement accordé à l'époque, pour devenir propriétaire d’un appartement de luxe. En avril 2006, la demande pour des propriétés en boonyang à Pangyo était de 88 souscriptions pour 1 appartement.

Dans un souci d’enrayer la bulle spéculative, le gouvernment s’est décidé fin 2006 à mettre en place une série de mesures et de taxes destinées à dissuader le cumul d’appartement et la revente éclair. Parmi les mesures les plus coërcitives, il est par exemple interdit de vendre tout nouvel appartement situé sur un terrain publique localisé dans 16 zones spécifiques de la Corée (dont Séoul, Incheon et Gwancheon) pendant 10 ans (7 ans pour les appartements au delà de 85 mètres carrés). Avec l’arrivée de la crise du subprime et de la récession économique en 2008, le coût du crédit a augmenté de manière significative, réduisant considérablement la marge de manoeuvre des ménages, acculés sous le poids de leurs dettes et de leurs emprunts hypothécaires. Au final, un nombre important d’emprunteurs se trouvant dans l’incapacité de rembourser leur prêt n’ont même plus la possibilité de faire appel au marché immobilier, paralysé par une réglementation excessive, pour vendre leur appartement.

Pangyo n'est pas la seule zone affectée. Les nouvelles villes de Paju, Asan, Sooji ou Hwasung sont sur le point d'enfanter des résidences fantômes. La ville de Séoul, qui a entrepris de vastes projets résidentiels dans les quartiers de Jamshil, Banpo ou Gangdong, assiste, dans une moindre mesure, au même constat. Dans ce contexte si particulier, la grande branderie semble d'ores et déjà se profiler.


Les nouveaux appartements Park Rio de Jamshil



lundi 15 décembre 2008

Séoul, bonjour ivresse

Article intéressant du Libé sur les nuits agitées et bien arrosées au pays du matin calme. Quelques petites imprécisions mais le rythme adopté par le journaliste est en parfaite symbiose avec l’ambiance désincarnée et ultra speed des soirées frivoles sud-coréennes.



Séoul, bonjour ivresse

Article par Sean James Rose

Rendez-vous à Hongdae, dans le quartier de l'université de Hongik, on attend la Vjette Ari Kim qui va nous introduire au Banana Velvet. Il pleuviote. La nuit a sacrifié aux dieux du néon et des LED (light emitting diodes), ces minuscules points de lumière qui composent des panneaux publicitaires animés comme dans Blade Runner. La Corée n'entend plus être le pays du Matin calme, ou alors il faut entendre par cette quiétude matutinale la torpeur imbibée à laquelle aboutit un trek au bout de la nuit. « Hi Seoul ! », « Salut Séoul ! », le slogan dont s'est dotée la ville, désignée capitale mondiale du design pour 2010, sonne à nos oreilles plutôt comme « Bonjour ivresse ! ».
Vitrine policée. La mégalopole en expansion a beau faire pousser des architectures folles comme le Loop (ou Alternative Space Loop), un espace d'avant-garde à Seokyo-dong, ouvrir des promenades le long du canal à Myeong-dong, essaimer de l'art contemporain un peu partout : par-ci un Claes Oldenburg, par-là une titanesque installation de lumière évolutive dans le parc de Namsan, Electronic Fire, « l'anneau de feu » d'Alexandre Kolinka, cosignée Félicie d'Estienne d'Orves, ça c'est la vitrine high-tech et policée que veut bien nous montrer la municipalité. L'énergie de Séoul déborde la carte postale… Eteignez les bureaux ! Quand le gris matou du conformisme est parti, les souris de la night dansent. Ari Kim, alias VJ Spy, surgit. On la suit à travers les méandres du district étudiant et parmi les odeurs de poissons grillés vendus comme des petits pains à chaque coin de rue.
L'elfe à capuche fend la foule des badauds couche-tard et des noctambules à peine ressuscités pour nous conduire au Velvet Banana d'où refluent dès l'entrée des nappes de gros son. «Soirée hip-hop, ce soir, prévient Ari, c'est le DJ crew, 360 Sounds, qui organise. » «Hello Seoul ! Say yoh !», entonne un DJ fraîchement débarqué de Tokyo pour le Club Day, le quatrième vendredi du mois où, pour 15 000 won, un pass vous donne accès aux boîtes de Hongik. «Yoh, yoh, yoh !» reprend le public acquis au groove du Tokyoïte.

Energie bon enfant.

Ambiance décontractée – les lascars locaux sont fort bien élevés – au milieu d'une faune en baggy, casquette à l'envers, et très très jeune. On savait la génétique favorable aux Asiatiques en matière d'âge. Mais là on se sent ployer sous le poids des ans. Pour peu, on vérifie si c'est bien un ticket ou une carte vermeil qui nous a permis d'entrer. Dans un coin, un jeune peintre improvise un Basquiat, quelqu'un le filme pour les annales de cette «Factory» ad hoc ; plus loin une bande s'agrège autour d'un type qui sautille sur un rap épileptique. Le Velvet Banana dégage une tonne d'énergie bon enfant, mixte de cave estudiantine et de squat d'artistes. On y croise des étudiants étrangers comme Saïd Karlsson, un Suédo-marocain qui «adore les sets de DJ Jinmoo», et des gens de bureau, à l'allure juvénile, telle Kim Hae Lan, une car designer venue s'éclater le week-end.
Le niveau des décibels efface d'un revers de manche pêchu la soirée de la veille au Take Out Drawing, café arty à Seongbuk-dong. Petit flashback : atmosphère plus yin… Dans la galerie-salon de thé, au décor minimal, se rencarde une branchitude intello. Sur fond de Björk coréenne, Doo Seung discute de son projet de revue contemporaine « situationniste » : « Un magazine qui ferait bouger les lignes de manière transversale, tout aussi bien par les discours que le graphisme ou la mode. Son titre : Alook, ça signifie "tache" en coréen, parce qu'on veut faire tache dans le paysage des publications »… Le portable sonne, le même Doo Seung appelle et nous invite à l'anniversaire d'une copine qui travaille à la télé. On quitte le Velvet Banana dont on fait brusquement chuter la moyenne d'âge. Direction Gangnam, le quartier chic au Sud de Séoul. A l'entrée de l'immeuble des hôtesses nous accueillent comme dans un hôtel de luxe, sauf qu'on est dans un immense karaoké. Dans l'une des salles où se déroulent de gargantuesques agapes, on retrouve notre ami Doo Seung qui a un peu oublié Guy Debord et son projet. Le crooner amateur pousse la chansonnette devant un clip sucré dont on comprend qu'il s'agit d'une histoire d'amour impossible… L'heure avance et demain est une autre nuit.

«Gan-bae !»

«Gan-bae ! Allez, on trinque !» Malgré ses airs de poupée, sa robe rose bonbon, sa petite fourrure de starlette et ses accroche-cœurs d'ébène, la mignonne boit cul sec. «Gan-bae !» Elle remet ça illico presto. Hèle la patronne de l'échoppe et recommande, pleine d'allégresse avinée, le soju, l'alcool de riz coréen, et le maeju, la bière. Ingrédients nécessaires à son cocktail explosif : le pok-tan ju, la « bombe ». Tout bon fêtard séoulite qui se respecte s'en enfile une série avant de sortir en club. L'ajuma, la matrone, qui ne s'émeut guère de la soûlographie de la jeune fille, apporte les mille et un mets – le riz, la soupe, le kimchi, le plat national, le chou mariné au piment et à l'ail. On est assis à même le sol, le cul posé sur des coussins très fins (le restau coréen traditionnel c'est yoga plus biture) et l'on mange à l'aide de baguettes plates et pointues en métal (autre exercice de dextérité qui pourrait s'assimiler à un alcootest). Si l'œil s'émerveille de tant de variétés : graines de lotus, radis noirs, poissons frits, poitrine de porc grillée ; les papilles s'affolent devant ce vertige de saveurs où se marient huile de sésame, gingembre et autres épices, et le palais brûle au feu de l'omniprésent piment. «Gan-bae !» Notre fil rouge, ce soir, n'est autre que Nancy Lang, artiste contemporaine et vedette déjantée d'un talk-show sur une chaîne de télévision chrétienne. Nancy est une glamoureuse baby doll asiatique, rigolote pin-up dotée d'une fraîcheur que n'atteignent pas les scuds à base de soju. Elle n'a pas pris l'option daeri driver, l'ange gardien qu'on paie pour vous ramener chez vous plutôt qu'au cimetière, elle n'est accompagnée que de Chanel, son fidèle chaton (en peluche).

Très lookés.

Après avoir cherché une place « sans créneau », Nancy gare enfin sa Mini japonaise – qui doit sûrement être équipée du même GPS que lady Penelope dans les Thunderbirds ou avoir une fonction conduite automatique, vu le taux d'alcoolémie de la conductrice. On est à Itaewon, quartier historique des GI's pendant la guerre de Corée et aujourd'hui des « expats », en grande partie des ingénieurs et des designers automobiles. Nancy nous mène au pied d'une tour, au Volume, temple de l'électro à Séoul. Encore un paradis des lasers et des LED. Cônes de lumière à la Anthony McCall et écran géant de diodes luminescentes où apparaît l'archiprêtre des platines. Tous attendent la grand-messe du DJ allemand Markus Schulz ; lorsqu'il officie, la fosse est en émoi. La liturgie est un peu « panzer-techno», très Ibiza du siècle dernier. Visage lisse et sophistication capillaire hallucinante, les aficionados sont décidément très lookés, habits noirs, blancs ou en camaïeu de gris. Super clean (ici, tu ne dis pas l'heure au dealer). Ils dansent et ne transpirent pas. Sont-ce des replicants ? «Gan-bae !» gin tonic à la main, Nancy nous rejoint, ouf, un humain. On trinque, on discute, on offre un verre à la charmante solitaire. Un garçon impavide s'avance vers nous, cette fois c'est un Envahisseur ! Nancy tout sourire le présente : « My boyfriend ! » OK, il est le temps d'aller se coucher.

mercredi 10 décembre 2008

la Chine recycle ses métros

bonne nouvelle, il y a en Chine aussi des recyclages intelligents. je me demandais ce que l'on faisait des vieux wagons du métro pékinois. et bien je les ai retrouvés:

métro réaménagés en dortoirs pour les étudiants victimes du tremblement de terre dans le Sichuan en mai dernier.












je dirai que du moment que les wagons ne se trouvent pas sur un chantier de métro prêt à s'effondrer, c'est plutôt une bonne nouvelle.

Sosie



Juste pour rire, on a retrouvé la soeur de Park Jisung, l'attaquant de Manchester United. Sauras-tu la reconnaître?

Pour info, Park Jisung est fils unique.

vendredi 5 décembre 2008

Appel à la Résistance




L’info date de mars 2007 mais on en redemande encore. La scène se passe en Chine à Chongquing, dans le quartier de Jiulongpo. Wu Ping et Yang Wu, propriétaires d’un immeuble en brique de 2 étages sur un terrain en démolition de 10,000 mètres carrés, ont été officieusement élus par les internautes chinois les dīng zi hù (釘子戶 / personne ou ménage refusant d’évacuer sa residence réquisitionnée au nom de “l’intérêt public” pour un projet de construction) les plus entêtés de l’histoire. Ils ont embarassé par la même occasion le gouvernement chinois et mis en relief l’absurdité du droit réel immobilier chinois (物權法 ou Wuquan fa).

L’arrivée d’eau et d’électricité a bien évidemment été coupée et l’immeuble est perché à 20 mètres de hauteur. On peut entre autre apercevoir un drapeau chinois et une affiche mentionnant le message suivant : “On ne peut pas violer la propriété privée légitime du peuple sans permission”. Le promoteur immobilier a engagé des poursuites à l’encontre de Wu Ping et Yang Wu et le tribunal a ordonné une évacuation par la force si le couple ne désertait pas les lieux. Difficile toutefois pour le promoteur immobilier, assailli par les médias, de lever le moindre petit doigt sur ce résistant des temps modernes. La rumeur circule qu’une proposition de 2 millions de yuan aurait été faite aux propriétaires mais ces derniers en auraient demandé dix fois plus. Selon d’autres sources, Yang Ping serait proche d’une haut gradé de la mairie de Chongquing. Les intéressés réfutent toutes ces allégations.

Yang Ping est un véritable héros pour de nombreux chinois. On peut notamment apercevoir sur le net des photos de Yang Ping en Marianne. Malheureusement, malgré le soutien des médias et des internautes, l’immeuble fût finalement rasé un mois plus tard. Difficile de savoir comment l’affaire à été conclue mais de nombreuses personnes continuent la lutte contre la démolition et le relogement sur internet.



Fin du siège en Avril 2007



mardi 2 décembre 2008

Effet Boeuf 2

Ce qui devait arriver arriva. Un boucher de Bucheon, province de Gyeonggi, et un restaurant de Kwangju viennent d’être interpellés pour falsification sur la provenance de leur marchandise. Le boucher avait acheté le mois dernier 79,47 kilos de viande de boeuf américain au prix de 8,400 won (5.83$) le kilo pour le revendre estampillé viande de boeuf coréen à 36,700 won le kilo. Le restaurant, quant à lui, a acheté 25,5 kilos de viande américaine et 38,9 kilos de viande australienne pour être revendue en viande coréenne.

Le Service National du Contrôle de Qualité des Produits Agricoles, qui recense 90 156 établissements liés aux activités de la viande de boeuf, vient d’appréhender 488 commerçants pour falsification et tromperie sur la qualité, la nature ou l'origine de la marchandise. 73 132 restaurants et 17 024 distributeurs, revendeurs et bouchers viennent d’être controlés. Dans 18 cas, la viande américaine a été labélisée viande australienne et dans 14 cas, viande coréenne. On compte également trois cas de mélange de viande américaine et coréenne revendu en tant que viande coréenne. Les restaurateurs pris en flagrant délit de falsification risquent jusqu’à une peine de trois ans de prison ferme ou une amende de 30 million de won. Les revendeurs de viande de boeuf risquent une peine allant jusqu’à sept ans d’emprisonnement ou une amende de 100 million de won. La méfiance du public vis-à-vis du boeuf américain aurait poussé ces entreprises voyoues à commettre ces actes.

Depuis 1990, une grande partie de la viande de boeuf consommée en Corée du sud est importée des Etats-Unis et de l’Australie. En 2005, 70% de la viande de boeuf consommée était de provenance étrangère. L’apparition en 2003 de la vache folle aux Etats-Unis a provoqué l’embargo immédiat du boeuf américain sur le sol coréen. Ce blocage a redonné du tonus aux ventes de boeuf coréen. Les bovins coréens, plus connus sous le nom de hanwoo, ont la faveur des consommateurs coréens pour la qualité de leur viande (elle est réfrigérée alors que la viande étrangère arrive congelée) et la réputation de son élevage même si son prix est supérieur aux importations.




Reconnaître l’origine de la viande est un exercice bien difficile. En haut, le hanwoo, au centre, la viande de boeuf américain, en bas la viande de boeuf australien.


Suite à la signature du traité de libre-échange entre les Etats-Unis et la Corée du sud en début d'année, la levée de la quarantaine sur les importations de boeuf américain a fait naître une crainte de voir surgir une épidémie de maladies liées à la vache folle sur le sol coréen. Pendant plusieurs semaines, des manifestations, tournant parfois à l'émeute, ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans les rues de la capitale. Pour faire face à la colère rampante d'une partie de la population, le président Myungbak Lee a d'abord renégocié l'accord de libre-échange sur le boeuf avec les américains, limitant l'importation de boeuf aux animaux de moins de 30 mois. Les ministres de l'Agriculture, de la Santé et de l'Education ont ensuite été sacrifiés sur l’autel de la crise de confiance. Le président a par ailleurs reconnu les erreurs dans la gestion du problème. Aujourd’hui, le calme est certes revenu mais la méfiance règne.

Les importations de viande de boeuf américain ont véritablement repris depuis août 2008 mais la grande distribution, consciente des risques inhérents aux produits américains, n’a emboîté le pas que la semaine dernière. En raison de la contraction de la consommation des ménages et de l’orientation actuelle des consommateurs vers les produits bons marchés, E-Mart, Homeplus et Lotte Mart, Les trois plus grandes chaînes d’hypermarchés sur le marché coréen, ont estimé que le boeuf américain ne suscitait plus la méfiance exacerbée des consommateurs. Le week-end dernier, dans le E-Mart de mon quartier, il était effectivement difficile de trouver de la viande de boeuf américaine, partie comme des petits pains. La qualité est satisfaisante et le prix du kilo de viande est largement inférieur à celui du hanwoo. Au mois de novembre, le boeuf américain représentait d’ores et déjà plus de 50% des importations de boeuf vendus en Corée du sud.



Le boeuf américain est de retour dans les rayons du Lotte Mart


Malheureusement, cette affaire porte avant tout le discrédit sur la chaîne de distribution du boeuf coréen, qui ne dispose pas encore d’un système de traçabilité adéquat. La différence de prix entre le produit américain et coréen permet aux commerçants malveillants de multiplier leur bénéfice par quatre. La tentation est grande. Le hanwoo, gage de qualité de la viande de boeuf en Corée hier encore, vient d’hériter, par le biais d’une poignée de canailles et en un temps record, de l’inquiétude des consommateurs à l’égard du boeuf en général.

lundi 1 décembre 2008

Seoul, Soul of Asia

“Quelle est la ville que vous souhaiteriez la plus visiter d’ici un an?”

Telle était l’une des questions posées dans le sondage mené par la ville de Séoul auprès des habitants des trois pays vedettes de l'Asie, autrement dit, la Chine, le Japon et la Thaïlande. L’agence de sondage et d'études de marché AC Nielsen a ciblé pour le compte de la ville coréenne en novembre un échantillon de 1 500 personnes (750 chinois, 450 japonais et 300 thailandais) ayant voyagé à l’étranger durant ces deux dernières années et ayant l’intention de faire un voyage hors de ses frontières d’ici un an. Surprise, Séoul est devenu la destination la plus courtisée par ses trois nations. La ville de Séoul avait réalisé un sondage similaire l’année dernière et Séoul était alors seulement en quatrième position pour les chinois, deuxième pour les japonais et huitième pour les thailandais. Concernant la question “quelle est la ville qui vous vient le plus à l’esprit pour un projet de voyage à l’étranger”, la capitale sud-coréenne est en troisième position pour les chinois et en deuxième position pour les japonais et les thailandais.

Quelles sont donc les raisons de cet engouement récent pour cette métropole au charme certain mais discret? La ville de Séoul semble tout simplement avoir mis la main à la poche pour promouvoir ses trésors urbains et sa culture dans ces trois pays : 76.8% des chinois sondés affirment avoir vu une publicité sur la ville de Séoul (télévision, journal, internet, affiches). 76% des thailandais et 57.1% des japonais sondés donnent une réponse comparable. Elle a notamment fait appel au réalisateur Chen Kaige, au romancier Ryu Murakami, au photographe Anuchai Secharunputong, ainsi qu'au pianiste George Winston pour se mettre en valeur. Le responsable du plan de promotion de la ville sud-coréenne déclare que "il est prévu d'investir d'une façon soutenue dans la publicité à l'étranger dans les 3-4 prochaines années afin que les intentions se concrétisent en visites réelles de la ville de Séoul".

La Corée semble enfin se donner les moyens de se constituer une attractivité culturelle et touristique digne de son niveau économique. Je dois dire que cette campagne publicitaire est plutôt réussie. Admirez par vous-même le résultat. Prochaine étape, les pays occidentaux?



La version chinoise avec Chen Kaige




La version japonaise avec Ryu Murakami




La version thaïlandaise avec Anuchai Secharunputong